Avec l’arrivée de la nouvelle formule PS Plus, beaucoup s’attendaient à voir PlayStation s’attaquer frontalement au Game Pass, le service par abonnement de Microsoft – qui n’est pas étranger au succès de ses consoles Xbox Series. L’ajout au catalogue « Day One » de Stray allait d’ailleurs en ce sens, le Game Pass mettant en avant ses nombreux titres rejoignant le service immédiatement à la date de leur sortie.
Cependant, ce n’est pas un modèle vers lequel veut tendre PlayStation, ainsi que l’a exprimé Shuhei Yoshida, à la tête du département PlayStation Indies, lors d’un entretien avec nos confrères de GamesIndustry. Il a ainsi répété que PlayStation continuait de « croire en son modèle premium ». Comprendre : sortir et distribuer des jeux au prix fort avant de les intégrer à un catalogue accessible par abonnement comme le PS Plus.
« J’ai dirigé les sorties « first-party » chez PlayStation, et je sais que c’est la même chose que pour les films : un film sort d’abord au cinéma, puis il est proposé en VOD ou sur les services par abonnements, et à la télévision. Chaque sortie génère des revenus et permet de toucher une audience élargie. Dans le même ordre d’idée, nous croyons en la sortie premium (au prix fort, NDLR) d’un jeu, et ensuite, peut-être six mois, ou trois, ou trois ans, quand les ventes diminuent, alors intégrer ce jeu au PS Plus peut aider à lui faire atteindre un nouveau public. […] Nous encourageons les éditeurs à utiliser ces services dans leur gestion du cycle de vie de chaque titre. » – Shuhei Yoshida, lors du GI Live à Londres le 21 septembre (traduit par la rédaction).
Il ne faudra donc toujours pas compter sur un God of War: Ragnarök, ou le récemment annoncé Rise of the Ronin au menu du PS Plus. Ce n’est pas une surprise, mais ce n’est pas non plus une mauvaise nouvelle.
En effet, la cohabitation des deux modèles, du Game Pass et des jeux PlayStation à 80€ est bénéfique à la variété des expériences, et donc aux joueurs. On le sait, le Game Pass nous permet de jouer à des jeux dans lesquels on aurait peut-être pas investi les 20 ou 30€ exigés à l’entrée ; c’est aussi une superbe opportunité pour les indés, à la fois financière (il faut croire que Microsoft paie bien !), mais aussi en termes de visibilité (pour rappel, on n’est pas loin des 10 000 jeux publiés chaque année…). Par contre, les dirigeants de Sony le répètent depuis longtemps, c’est un modèle qui ne permettrait pas de rentabiliser les grosses productions AAA voire AAAA des studios tiers, qui ont toujours besoin de vendre leurs jeux.
Et puis, le modèle du Game Pass dupliqué chez toutes les marques pourrait conduire à terme à une uniformisation des productions. Pour reprendre l’analogie de Shuhei Yoshida, si on est tous très heureux de pouvoir bénéficier à la maison des catalogues de Netflix ou d’Amazon Prime pour le prix d’une place de cinéma chaque mois, on serait tous également terrifiés à l’idée que ces derniers remplacent complètement les salles de cinéma.
L’équilibre actuel peut être très satisfaisant, autant pour l’industrie que pour les joueurs. Reste à Sony de faire sa part et d’effectivement nous livrer de grosses productions « Premium », comme celles qui ont fait les belles heures de la PlayStation 4, qui sont encore plutôt rares deux ans après la sortie de la PS5, et pas si nombreuses à l’horizon…
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