Depuis quelques jours, deux cadres de Paradox Interactive multiplient les communications. Parlant des difficultés rencontrées, les déclarations poussent la transparence tellement loin que la stratégie de communication est, à nos yeux, à deux doigts de se retourner contre eux.
En effet, les temps qui courent sont peu favorables au studio suédois : des reports sans fins pour certains projets, des ventes extrêmement décevantes pour d’autres, un management déceptif avec ses studios externes, la liste à de quoi faire pâlir le studio le plus impavide.
Comme nous le disions en introduction, dans l’idée de redorer le blason de l’entreprise, deux cadres de l’entreprise, Henrik Fåhraeus et Mattias Lilja se montrent régulièrement pour mettre les choses à plat et éclairer les lanternes des joueurs qui s’interrogent sur le futur du studio.
Les prises de paroles concernent, au choix, le difficile lancement de Cities Skyline 2, le four de The Lamplighters League, le report indéfini désormais de Prison Architect 2 ou bien encore l’annulation de Life by You bien trop tardive…
Pour résumer les différentes prises de parole, la confiance du studio était telle que, sachant pertinemment que les projets n’étaient pas excellents, l’estampe « Paradox Interactive » était suffisante pour vendre. Pourtant, quatre ans depuis The Crusader Kings III, Paradox Interactiv n’est toujours pas parvenu à lancer un jeu qui arrive à intéresser et à garder ses joueurs.
Avec le récent Millennia, rival de Civilization, les chiffres n’ont pas rencontré les attentes, quant à The Lamplighters League, même au jour de son lancement, il n’arriva pas à la cheville de XCOM2, pourtant en orbite depuis 7 ans. Concurrence trop rude dans des secteurs trop niches ? Owlcat Games, avec son Warhammer 40,000 : Rogue Trader, pourrait dire le contraire.
La concurrence est rude car pour détrôner certains tenants du titre, qui peuvent être installés depuis des années, il faut faire changer les habitudes des joueurs. Pourquoi passer à nouveau à la caisse si rien de neuf n’est proposé ? On se rappelle d’une étude tombée en 2023 qui montrait que 60% du temps de jeu de cette année était voué à des jeux de plus de 6 ans.
En tout cas, Paradox Interactive à perdu quelques plumes ces dernières années et cet exercice de transparence peut jouer en sa défaveur surtout quand on sait que l’histoire semble se répéter. En 2018, Fredrik Wester, CEO de Paradox, avait déclaré :
Nous avons sorti des jeux merdiques par le passé… Je ne veux plus de ça.
Une déclaration qui entre curieusement en résonance avec une autre, beaucoup plus récente, de Mattias Lilja :
Certains des jeux que nous avons sortis récemment auraient dû être annulés à une étape bien plus précoce.
Il s’agit donc sûrement d’un oubli… Il faut dire qu’en 2018, l’entreprise était visée par une enquête des syndicats Unionen et Sveriges Ingenjörer pour des questions d’harcèlements et de traitements abusifs. Tout n’est donc pas rose à Stockholm…
Incontestablement, Paradox Interactive cherche à retourner dans les bonnes grâces des joueurs. Toutefois, à force de trop montrer et de trop parler, d’autres problèmes commencent à poindre. Si l’entreprise suédoise semble dotée d’une mémoire de poisson rouge, pas sûr que ce soit le cas des joueurs.
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