Annoncé avec ambition en mai 2024 par Sarah Bond, la présidente d’Xbox, le Xbox Store Mobile devait marquer une étape stratégique pour Microsoft : proposer une plateforme de jeux et de contenus pensée pour le mobile, disponible sur tous les appareils, tous les territoires, mais aussi indépendante des contraintes imposées par les écosystèmes fermés.
En clair, une alternative directe à l’App Store d’Apple et de Google. Pourtant, malgré une sortie initialement prévue en juillet 2024, la boutique reste absente.
La semaine dernière, Microsoft a officiellement déposé un dossier de soutien à Epic Games dans son conflit judiciaire de longue haleine contre Apple. L’enjeu ? Une injonction qui autorise les développeurs à proposer des liens vers des moyens de paiement externes, sans devoir verser la commission imposée par Apple sur les achats in-app. C’est cette décision qui a permis à Fortnite de revenir sur l’App Store américain avec des options d’achat hors du circuit Apple.
Les grandes firmes en veulent toujours plus, et Microsoft ambitionne d’emprunter le même chemin qu’Epic avec son Xbox Store Mobile, mais explique avoir été freiné par les politiques anti-redirection mises en place par Apple, lesquelles interdisent non seulement les paiements externes, mais aussi toute mention d’alternatives au sein de l’app. Une situation que l’entreprise considère comme un frein délibéré à l’innovation et à la concurrence.
Pourtant, malgré une décision judiciaire en apparence favorable, Microsoft a choisi de temporiser. La firme attend que l’affaire soit définitivement tranchée avant de déployer son store ou de modifier en profondeur son application mobile. Pourquoi ? Pour éviter de devoir activer puis désactiver en boucle des fonctionnalités au gré des recours, appels et décisions de justice. Cette stratégie vise à protéger la cohérence de l’expérience utilisateur et à limiter les pertes techniques et économiques liées à d’éventuels revirements.
En parallèle, la situation bloque aussi l’évolution de l’application Xbox elle-même. Microsoft souhaite depuis longtemps y intégrer à la fois l’achat de jeux et le streaming depuis le cloud dans une seule interface sur iOS. Mais là encore, les règles d’Apple forcent à jongler : en avril dernier, la firme a dû retirer la fonction de jeu à distance pour pouvoir activer les achats dans l’application, preuve que les compromis restent douloureux.
À ce jour, un utilisateur iOS qui achète un jeu via l’app Xbox doit encore basculer sur un navigateur pour lancer une session de cloud gaming. Un parcours fragmenté, loin de la fluidité promise. Reste à voir si la justice américaine tranchera définitivement en faveur d’une ouverture du marché. Si c’est le cas, Microsoft pourrait alors lancer son propre store libéré des chaînes d’Apple pour se gaver toujours plus.
Le marché mobile s’impose plus que jamais comme un enjeu stratégique majeur pour les géants de la tech, où chacun cherche à se tailler une part d’un écosystème encore largement juteux. Microsoft joue la carte de la patience face à Apple pour lancer son Xbox Store Mobile, et l’on imagine, faire un lancement réussi.
Meta, par exemple, investit massivement dans le mobile en finançant des studios tiers pour enrichir sa plateforme Meta Horizon, avec un objectif clair : utiliser le mobile comme porte d’entrée vers son univers en réalité virtuelle, et ainsi attirer un nouveau public vers le marché VR, notamment pour vendre ses propres casques.
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