PlayStation a beau être le leader incontesté de la génération (et de la précédente), la Bourse a eu du mal a digérer la baisse concernant les prévisions pour l’année fiscale en cours, qui se terminera dans quelques semaines, en mars. Alors que Sony comptait écouler 25 millions de consoles, ses prévisions ont été ramenées à 21 millions d’unités, soit « seulement » 84 % de son objectif initial. Des nouvelles qui n’ont pas été très bien accueillies par les investisseurs, faisant perdre à Sony quelque 10 milliards de dollars de valeur. Et ce n’est pas là le seul motif d’inquiétude des analystes.
Ainsi, le média américain CNBC cite l’analyste Atul Goyal, qui s’exprime ainsi dans une note destinée à ses clients :
« La baisse quant aux prévisions de livraisons des PS5 n’est pas tellement ce qui déçoit. Ce qui est véritablement décevant, c’est le bas niveau de marge opérationnelle. »
La marge opérationnelle, c’est essentiellement le bénéfice que tire PlayStation de la vente de jeux. Or, à la même époque l’an dernier, celle-ci s’établissait à 9 %. Elle est tombée à 6 % lors des derniers relevés. Pire, cette même marge opérationnelle était de 12 % à 13 % au cours des quatre années précédentes. C’est donc bien une forme de crise que traverserait PlayStation.
Atul Goyal ajoute que « les vents favorables auraient dû faire grimper les marges autour de 20 % », la situation actuelle est ainsi d’autant plus décevante. Les vents favorables en question, ce sont les ventes de jeux first party, de DLC, mais aussi l’abonnement au service PS Plus, un produit dont la marge est estimée à 50 %, toujours selon Goyal.
« Le chiffre d’affaires sur les ventes dématérialisées et les contenus additionnels n’a jamais été aussi élevé, et pourtant, les marges sont à leur plus bas niveau depuis dix ans. » (Atul Goyal, cité par CNBC)
Le succès de PlayStation, indiscutable, ne serait pourtant pas assez important. On en revient au paradoxe induit par les jeux AAA, voire AAAA, qu’on a pu évoquer il y a quelques jours (voir article ci-dessus). PlayStation doit son succès à ses grosses productions exclusives : The Last of Us, God of War, Spider-Man… Pour conserver ce succès, le constructeur japonais doit continuer à investir des sommes toujours plus importantes pour proposer des jeux toujours plus impressionnants, repoussant alors d’autant le seuil de rentabilité… Jusqu’à ce que ce dernier devienne inaccessible ?
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