Mais que se passe-t-il du côté de chez Blizzard ? Entre affaires de harcèlement, sorties de jeux catastrophiques, remakes qui servent de parfaits contre-exemples et un suivi de jeux plus que contestable, le studio a le don de se faire de ses fidèles des ennemis ! Overwatch 2, le FPS en ligne de la firme, est en ce moment la nouvelle tête d’affiche de ce désamour.
De trop nombreux ajustements douteux ont provoqué la colère des joueurs et joueuses. En ce moment, en revanche, ce n’est pas une nouvelle tentative d’équilibrage qui dérange, mais plutôt la mise en place de la dernière ligue d’esport du titre. En effet, Blizzard a récemment annoncé le lancement de sa prochaine ligue compétitive, à savoir l’Overwatch Champions Series.
Jusque-là, tout va bien, évidemment. Overwatch 2 est un titre à l’aspect compétitif très prononcé qui sied parfaitement à la scène esport, ce que ne démentent pas les précédentes compétitions centrées sur la licence. Non, le problème avec cette nouvelle ligue, c’est le partenaire qui y est associé… Fièrement, Blizzard a avoué travailler bras dessus bras dessous avec l’ESL Faceit Group qui doit sa naissance aux fonds d’Arabie Saoudite. C’est, de fait, une entreprise spécialisée dans l’esport et chapeautée par la Savvy Gaming Group (une institution financée par le royaume).
Enfin, le jeu vidéo devient un sport comme les autres ! En effet, comme dans le cadre des grandes compétitions de football, les entreprises du secteur n’ont plus peur de travailler avec les institutions qui respectent le moins nos droits les plus fondamentaux ! Le gouvernement de ce pays est à l’origine de nombreuses mesures homophobes, sexistes et liberticides.
Loin d’un simple scandale de financement douteux, c’est un problème d’image d’une ampleur inquiétante qui se pose avec cet accord. L’Arabie Saoudite use de nombreux outils afin de redorer son image à l’international, comme le football et les sports populaires en général, le cinéma (un nouveau grand festival est prévu dans ce pays pourtant réfractaire au 7e art), les influenceurs et bien sûr le média le plus plébiscité de notre époque, le jeu vidéo.
En acceptant de s’associer avec le Savvy Gaming Group, Blizzard accepte de faire des compétitions d’Overwatch 2 une figure de proue de l’initiative de dédiabolisation du gouvernement saoudien. Blizzard n’est pas la première entreprise à s’associer d’une manière ou d’une autre au royaume, mais une compétition d’esport est un plus bel espace publicitaire que des actions en bourse. Nous ne faisons ici pas de procès d’intention, conspirant à l’idée que Blizzard s’associe aux idées du gouvernement, mais quoi qu’il en soit, la firme accepte de jouer le jeu du sponsoring néfaste.
Improbable, quand l’entreprise est déjà en pleine tourmente ; ironique, quand elle affirme lancer une nouvelle ligue « ouverte et inclusive ». Nous souhaiterions tant voir un système vertueux qui mettrait notre média en valeur, mais il semblerait que Blizzard ne soit pas de cet avis. Impossible de voir quoi que ce soit d’autre dans cette ligue 2024 qu’un top 1 trop attendu pour les finances de la compagnie…
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