Jeu de légende : Les Chevaliers de Baphomet

Les années 90 étaient l’âge d’or des point’n’click. Mais si, vous savez, ces jeux d’aventures bourrés d’énigmes plus ou moins évidentes avec de l’humour à la pelle ? Les ténors du genre sont nombreux (Maniac Mansion, The Curse of Monkey Island et j’en passe) et les fans étaient aux anges. Moi j’ai découvert le genre avec Les Chevaliers de Baphomet sur PC et je dois bien dire que j’ai passé des moments inoubliables. Retour sur un titre qui ne vieillit pas.

Jeu de légende : Les Chevaliers de Baphomet

My name is Georges

L’histoire commence avec une jolie cinématique en dessin animé nous montrant notre héros : Georges Stobbart, assis à la terrasse d’un café parisien. Sourire à la serveuse, clown qui joue de l’accordéon, la journée s’annonce classique pour le touriste qu’il est. Tout bascule toutefois lorsqu’une bombe fait exploser l’établissement, provoquant la mort d’un client. Notre ami américain va se mettre en tête de retrouver le tueur et cette quête va le mener aux quatre coins de l’Europe. Le scénario, au premier abord plutôt classique, s’avère finalement plein de rebondissements et très travaillé. On a envie de découvrir le fin mot de l’histoire et à aucun moment de l’aventure la lassitude ne se fait ressentir. Je découvre donc un genre totalement nouveau : le point’n’click. La soeur de mon meilleur ami est une fan du genre et possède de nombreux titres. On se lance dans celui-ci avec mon meilleur ami. Et c’est le début de mon amour pour un genre qui n’a pas pris une ride malgré toutes ces années. Sur PC, la souris suffit pour jouer. Immédiatement je comprends les mécaniques du jeu. Génial.

Nicole Collard à l’appareil

A l’époque j’ai tout simplement halluciné sur la quantité de doublages et surtout leur qualité. Intégralement traduit en français, Les Chevaliers de Baphomet rappelle une époque bénie où la passion des développeurs transpirait dans chaque pixel du jeu. Absolument tous les dialogues sont doublés et les voix sont très bien choisies pour chacun des protagonistes. L’accent américain de Georges, loin d’énerver, rajoute au contraire de la profondeur au personnage et ses répliques sont au top. Son amie et acolyte Nicole est également bien dans le ton. Mais les personnages secondaires ne sont pas en reste. Le souci du détail est omniprésent dans le titre. Pour tout. Développé par Revolution Software, le jeu est sorti sur plusieurs supports (dont le PC et la PlayStation) mais jouer avec une souris n’a pas de prix. L’avantage de ce genre de jeu c’est vraiment l’accessibilité. Même les personnes n’ayant pas beaucoup de réflexes peuvent y jouer sans problème. Déplacer le curseur est tellement simple et les possibilités de gameplay tellement évidentes qu’on ne peut pas galérer à jouer.

Ezio c’est toi ?

Le scénario vous mènera vite sur les traces des chevaliers du temple. Georges pionner du genre avant Ezio et consorts dans Assassin’s Creed ? Pas vraiment mais le contexte est très bien utilisé et crédible. J’ai passé des heures à discuter avec les dizaines de PNJ du jeu et à résoudre les nombreuses (et parfois tarabiscotées) énigmes permettant d’avancer dans l’intrigue. Les Chevaliers de Baphomet propose en effet constamment de mettre nos méninges à l’épreuve et bien qu’à l’époque j’étais plutôt jeune (au collège), un concept qui aurait pu me rebuter m’a au contraire carrément plu. Réfléchir sur un jeu et éprouver du plaisir ? Oui c’est possible. Et mon cerveau a fonctionné à plein régime car si quelques énigmes sont évidentes, d’autres le sont beaucoup moins. Mention spéciale à la chèvre qui a dû rendre fou des centaines de joueurs. Personnellement, avec mon meilleur ami, nous avons trouvé la solution par un pur hasard. J’imagine que c’est arrivé à pas mal de gens mais j’avoue qu’entre la satisfaction d’avoir réussi et le dépit d’y avoir passé autant de temps (plusieurs heures tout de même !) nos sentiments étaient mitigés. Car oui en ce temps-là pas d’Internet pour trouver la réponse après avoir été bloqué deux minutes. Il fallait réfléchir ou avoir de la chance…

Sopalin + brindille = corde de rappel

Arriver au bout du jeu nous a pris beaucoup d’heures à mon ami et moi. Les Chevaliers de Baphomet n’est pas plus long que la moyenne et quand on le connait par coeur on peut le finir rapidement mais la première fois est relativement longue. Plusieurs allers-retours dans différentes zones sont nécessaires pour avancer et on reste parfois bloqué bêtement car on n’a pas fait attention à un élément utilisable dans le décor. Pourtant le curseur change de forme sur les éléments interactifs (objet, personnages, etc). De plus, la forme de l’icône est explicite (une main qui ramasse pour un objet à récupérer, un rouage pour signaler une interaction ou une bulle pour parler) ce qui facilite la recherche quand on balade le curseur sur tout le décor. Comme dans de nombreux point’n’click on peut également combiner des objets de notre inventaire pour résoudre certaines énigmes. Si le résultat est probant alors ça fonctionne sinon une réplique de Georges vous indiquera que cela ne sert à rien. J’ai regretté à l’époque le manque d’aide par moments car si la mort n’est jamais punitive (on recommence immédiatement au même endroit et l’on peut sauvegarder n’importe quand), ne pas arriver à résoudre une énigme peut agacer les joueurs les moins patients.

Conclusion : Les Chevaliers de Baphomet

Si le genre du point’n’click est malheureusement tombé légèrement en désuétude, sachez que Les Chevaliers de Baphomet n’a pas vieilli et que même aujourd’hui, le plaisir de jeu reste intact. Si entre deux titres explosifs vous souhaitez prendre un peu de bon temps et faire chauffer votre matière grise alors ce titre est fait pour vous. D’autant plus que l’humour omniprésent, le scénario travaillé et le gameplay aux petits oignons devrait achever de vous convaincre que Les Chevaliers de Baphomet est un jeu de légende. Que vous l’ayez fait à l’époque ou que vous souhaitiez le découvrir sachez que le jeu en vaut la chandelle. La dizaine d’heures que vous passerez dessus saura vous montrer qu’à l’époque aussi, un jeu travaillé dans les moindres détails pouvait émerveiller et traverser les affres du temps sans ciller.

Pour plus d’informations sur Les Chevaliers de Baphomet vous pouvez suivre la page Facebook officielle de la série. Le titre est disponible sur de nombreux supports (PC, Mac, PlayStation et Game Boy Advance) et une version « Director’s Cut » contenant de nouvelles énigmes, lieux et la possibilité d’incarner Nicole est même sortie récemment sur Wii, Nintendo DS, iOS et Android.