Avec une sortie fixée au 21 mai, Hellblade 2 est attendu de pied ferme et déchaîne les passions concernant sa limitation technique. Exclusivité Microsoft, le titre signé Ninja Theory serait aussi une manière de venir chercher Sony sur son propre terrain : le jeu narratif à gros budget.
Bizarrement, il est assez étrange qu’Hellblade II ait été dans une telle position. Si les gros jeux triple A, de plus avec un côté narratif fort sont l’apanage de la marque nipponne, les franchises utilisées sont très fédératrices : Marvel’s Spider-Man, Horizon, God of War, et d’autres. Placer Hellblade sur le même niveau c’est soit ne pas avoir joué au premier jeu, soit méconnaître les attentes du public.
On rappellera également que Ninja Theory compte 80 personnes. Pour un bref parallèle, un God of War Ragnarok ne compte pas moins de 700 personnes annexées à son développement (même si Sony communique 200 personnes officiellement…). Venir donc polémiquer sur des limitations techniques est manifeste d’une ignorance certaine sur la création d’un jeu vidéo et de ses besoins humains et techniques. D’autres sont également venus critiquer la durée de vie du jeu qui serait aux alentours des 10 heures. Là encore, un Marvel’s Spider-Man 2, qui tourne autour des 15 heures de jeu ne semble pas poser de problème.
Sans même aborder la question technique, on voit déjà que tout ceci relève du malentendu. Hellblade, et encore Hellblade 2, les previews vont dans ce sens, ne sont pas des jeux faits pour tout le monde. Le jeu n’a pas une proposition radicale comme un jeu de Lucas Pope certes mais son expérience sensorielle le coupe déjà largement du grand public. Les faiblesses du premier jeu en termes de gameplay n’auront pas non plus aidé à soutenir la franchise.
Revenons donc au débat. Ninja Theory a fait le choix de caper à 30 fps la version Xbox du jeu. Dès cette annonce, les pro-Sony ont allègrement moqué les pro-Microsoft, les pro-PC ont moqué les pro-consoles et les développeurs de Ninja Theory ont été insultés après cinq années de travail.
Certes, Microsoft avait communiqué un 60 fps minimum et garanti sur ses jeux, à plus forte raison sur une exclusivité. Peut-être la marque a-t-elle été trop ambitieuse ? Un jeu avec une très forte vocation visuelle ne rentrait sûrement pas dans les préfigurations techniques de la Xbox ? Ne prenons pas cette histoire à la légère, car 30 fps de perdus, c’est parfois un monde qui s’écroule pour certains.
Là encore, dès que l’on rentre dans des considérations techniques, on sous-estime d’ailleurs un peu trop l’ingéniosité des développeurs et les efforts demandés pour négocier une seule fps, on rencontre des joueurs qui sont en définitive très étrangers au monde de la création du jeu vidéo. C’est aussi oublier ce que peut donner 30 fps. Pour un Red Dead Redemption 2, le 30 fps ne semble pas être un problème, pour un Hellblade 2, oui. On voit bien que la source du problème est ailleurs.
Ce qu’il y a de positif avec l’orientation d’informations, c’est qu’on arrive à peu près toujours à ses fins : cracher sur les consoleux, faire des gorges chaudes en pointant Microsoft du doigt ou entretenir la cour de récréation géante qu’est devenu X.
Tout ça, c’est oublier Heilung à la bande-son, c’est oublier qu’un studio anglais vient puiser dans les racines de son histoire pour proposer une histoire originale et pas une énième resucée de Game of Thrones, c’est en définitive oublier que la guerre des consoles n’apporte rien à part du vide.
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Al
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