Tempête en approche au large des côtes Sony et Microsoft ? Depuis quelques jours, après un léger filet d’eau en décembre dernier, la rumeur se déverse cette fois sur la toile : Valve préparerait une nouvelle console de salon capable de rivaliser avec la PlayStation 5 et les Xbox Series. Entre rumeurs enflammées et réalités du marché, fermons les vannes cinq minutes et tentons de distinguer ce qui tient debout de ce qui relève du fantasme.
Rumeurs et fuites : bienvenue dans le monde des agents infiltrés
Tout part d’un tweet (parce que bien sûr, tout part toujours d’un tweet). Un insider du nom d’eXtas1s lâche il y a quelques jours sur X : « Valve bosserait sur une console de salon en étroite collaboration avec AMD et ses technologies RDNA 4 ». Excitation digitale générale sur les différentes plateformes, partages, débats, recherches et algorithmes en ébullition. On est même parfois pas très loin de la théorie du complot. Bref, une journée classique sur les réseaux sociaux.
Mais attention, Valve n’en est pas à son coup d’essai. On se souvient des Steam Machines en 2013, ces PC de salon censés révolutionner le gaming. Résultat ? Un flop magistral. Mauvais positionnement, manque de soutien des éditeurs, et une communication aussi floue qu’un écran cathodique en fin de vie. Valve a appris de ses erreurs, notamment avec le Steam Deck qui, lui, a cartonné. Et puis, en plus de dix années, de l’eau a coulé sous les ponts.
Valve démonte la rumeur… mais laisse planer le doute
Alors que la rumeur prenait de l’ampleur, Valve a rapidement réagi par la voix de plusieurs de ses développeurs. Pierre-Loup Griffais, architecte du SteamOS, a coupé court aux spéculations en déclarant que les récents travaux de l’entreprise sur les pilotes graphiques AMD ne signifiaient rien de significatif pour un nouveau matériel. De son côté, le site GamingOnLinux a expliqué que la confusion venait d’une mise à jour des pilotes Mesa, souvent interprétée de manière excessive.
Cependant, malgré ce démenti, l’idée d’une console de salon signée Valve continue d’alimenter les discussions. Après tout, le Steam Deck a déjà conquis de nombreux joueurs, y compris ceux qui l’utilisent principalement chez eux, branché à un écran. Un modèle conçu spécifiquement pour cet usage pourrait-il voir le jour ?
Pourquoi Valve pourrait-il tenter un débarquement ?
D’abord, Steam. Avoir une console capable de faire tourner instantanément toute sa bibliothèque Steam sur une TV, c’est un argument en béton armé. Pas besoin d’acheter ses jeux une seconde fois, encore plus de compatibilité, moins de contraintes matérielles au sein des foyers… Juste du jeu. Ensuite, la philosophie Valve : open source, compatibilité des mods, promos Steam légendaires… Si la machine respecte cet ADN, elle pourrait séduire les joueurs en quête de liberté, là où Sony et Microsoft misent sur des écosystèmes plus fermés.
Enfin, le succès du Steam Deck. Galvanisé par ce dernier fait d’arme, Valve pourrait légitimement avancer un pion sur l’échiquier du marché des consoles et donner une alternative aux « lassés » des octogones éditoriaux et médiatiques Sony versus Microsoft. Le succès du Steam Deck a prouvé que les joueurs aiment les alternatives aux consoles classiques. Une machine de salon Steam permettrait de transformer le PC gaming en une expérience plug-and-play sur télé, sans sacrifier la puissance. En clair : du gaming PC, sans les galères du PC. On en voit déjà qui se laisseraient bien capturer, rien qu’à l’idée.
Mais attention, ce marché est un vrai champ de bataille. En face, on a Sony et Microsoft, qui ne sont pas vraiment des petits joueurs (littéralement). Consoles ultra-performantes, exclusivités qui déchaînent les foules, services alléchants, des marques reconnues du grand public… Bref, Valve aurait du pain sur la planche pour se faire une place.
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Cyclone en approche ou tempête dans un verre d’eau ?
Valve est une entreprise qui aime cultiver le mystère. Le Steam Deck est sorti presque par surprise, sans fuite majeure. Mais par le passé, on a aussi eu droit à des projets avortés, d’autres qui n’ont pas trouvé leur cible, mais pas plus que chez la plupart de leurs confrères.
Concevoir et réussir à imposer une console de salon sur le marché, ce n’est pas juste coller un logo sur un boîtier. Cela demande un écosystème solide et compréhensible, un support des éditeurs, quelques exclusivités et surtout une communication grand public en CrCoNi. Valve peut-il vraiment rivaliser avec Sony et Microsoft sur ces aspects ? A présent, il en a certainement les épaules. Dans un secteur en mal de concurrence, Valve a une carte à jouer. N’entrons-nous pas dans le second cycle d’une génération de console en demi-teinte ? Le moment idéal pour jouer des coudes ?
Sur les côtes PlayStation et Xbox, le regard perçant l’horizon devant les bunkers, on doit bien commencer à sortir au moins les K-Ways et les parapluies.
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