Vous connaissez Crash Bandicoot ? Certes, cette question pourrait paraître étrange en sachant que ce dernier est venu piquer une tête lors de dernière la cérémonie des Game Awards, mais pour apprécier pleinement Trifox, il serait de bon ton d’avoir ne serait-ce qu’entendu parler des premières aventures du marsupial déjanté.
Sorti il y a peu sur les consoles dernière génération et développé par le jeune studio Glowfish Interactive, Trifox est un hommage assumé à tous ces jeux de plateformes des débuts de la 3D, Crash Bandicoot en tête. Proposé à un tarif dérisoire, le titre vaut-il tout de même ces quelques écus, quand bien même l’hommage serait réussi ?
(Test de Trifox réalisée sur PS5 à l’aide d’une version fournie par l’éditeur)
Un petit goût de fruits Wumpa
Les premières minutes en compagnie de ce renard énervé ont une empreinte définitivement familière. Même si le gameplay et l’aspect global du titre ne reposent pas du tout sur les mêmes mécaniques que Crash Bandicoot, c’est l’ambiance et ce feeling old-school qui nous font immédiatement penser aux premières aventures de la mascotte de la PlayStation.
Plus nous avançons, et plus Trifox trouve sa propre identité, tout en gardant, notamment grâce à son hub, son petit côté hommage à la gloire du marsupial. En effet, le point central de l’aventure ne peut que subir la comparaison avec le hub de Crash Bandicoot 2 : des portes disposées de façons circulaires menant aux différents mondes et niveaux.
De même, dans cet endroit, un écran vous rappellera votre avancement dans le titre, à l’image des terminaux de sauvegarde de la première trilogie de notre ami Crash. En composant avec cet hommage, Trifox se dote d’un aspect nostalgique dont il ne se sert pourtant pas pour attirer le joueur dans ses griffes : c’est un clin d’œil assumé, mais le titre trouve sa propre voie.
La trinité dorée, le renard multi-fonction
À la recherche de sa télécommande sans laquelle il ne peut plus regarder ses programmes TV préférés, notre renard devra combattre. Beaucoup. Et pour se défaire de ses ennemis, il pourra compter sur trois spécialisations : Guerrier, Mage et Ingénieur. Nous pensons ne pas avoir besoin de vous expliquer leurs spécificités, mais dans l’ordre : corps-à-corps, distance et machines.
Mais là où le titre sort son épingle du jeu, c’est que les classes ne sont pas figées : à l’aide des pièces récoltées, vous pourrez débloquer les compétences de chacune des classes et les mixer entre elles. Votre guerrier pourra utiliser des capacités du mage et de l’ingénieur, et ce sera à vous de créer votre cocktail mortel.
Cela permet au gameplay de se renouveler au fil de l’aventure, au bon gré du joueur qui pourra personnaliser son renard et le faire évoluer comme bon lui semble. C’est une très bonne idée qui permet au titre de se démarquer de ses inspirations pour tracer son propre chemin en mixant les genres du twin-stick shooter, du hack’n’slash et du plateformer 3D old-school dans un mélange qui fonctionne extrêmement bien.
Linéaire et à cheval sur les horaires
Là où le titre brille un peu moins, c’est sur sa durée de vie et, surtout, sur la linéarité de ses niveaux. Certes, il y aura bien quelques chemins cachés permettant de récupérer quelques pièces et autres collectibles, mais le gros du titre est une ligne droite où la fin arrive bien trop prématurément.
Composé de trois mondes de quatre niveaux chacun, se concluant par un boss, Trifox se prend les pieds dans le tapis à ce niveau, ne laissant en plus que peu de rejouabilité. Si vous voulez vraiment tout débloquer et améliorer toutes vos classes, il vous faudra rejouer les différents niveaux, dont certains sont bien moins inspirés que d’autres.
Pour être clair, comptez entre quatre et six heures pour tout compléter en tentant de tout ramasser, auxquelles vous pourrez ajouter une ou deux heures de plus pour finir de compléter votre carnet de compétences. Certes, la proposition semble honnête pour le tarif, mais l’aventure est plaisante et aurait gagné à obtenir un monde de plus.
Trifox ne réinvente pas la roue, mais nous rappelle comment elle est faite. Construit sur des bases solides, s’appuyant sur des monuments et des genres bien connus de tous, le titre se donne les moyens de ne pas être un simple clone de ceux dont il s’inspire, mais un vibrant hommage teinté de personnalité.
Le studio Glowfish réussit donc l’exploit de nous faire penser à des choses familières, sans pour autant nous les cracher au visage et, surtout, sans en jouer pour nous happer dans son univers : le jeu a d’autres arguments à faire valoir, comme son système de classes bien pensé et son gameplay plus nerveux que celui de ses ancêtres.
En conclusion, nous sommes ici en présence d’un titre modeste, qui aura su puiser dans ses racines la force nécessaire à son émancipation, se créant sa propre identité au travers des images qu’il reflète. Malgré une durée de vie assez courte, le voyage est plaisant et on y reviendrait bien pour les prochaines vacances.