Depuis plusieurs années maintenant, un éditeur français se consacre à l’adaptation des grands classiques de la bande dessinée franco-belge qui nous ont accompagnés pendant notre enfance. Il s’agit de Microids qui, en cette fin d’année, n’adapte pas une œuvre, mais bien trois : Le Marsupilami, Astérix et Obélix, et Les Schtroumpfs, avec Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille, les fameux petits êtres bleus imaginés par Peyo vivant dans un village de champignons au beau milieu d’une grande forêt.
(Test de Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille sur Nintendo Switch réalisée à partir d’une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Dans ce jeu, les Schtroumpfs sont confrontés à la menace de la Malfeuille, une plante maléfique qui gangrène la belle forêt des petites créatures et provoque l’apparition de vilains petits monstres appelées les Malbètes. Cette plante sème des graines de Maltrappes qui sont capables de les capturer. Vous l’avez compris, le Mal est partout dans la forêt, et Gargamel n’est bien évidemment pas innocent dans cette histoire. Les Schtroumpfs vont devoir se lancer dans une véritable mission pour lutter contre cette plante, d’où le titre Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille. Le jeu offre une aventure et une exploration en 3D hautes en couleur pour sauver leur village.
Schtroumpfement ingénieux ?
Pour accompagner et aider nos petits amis bleus dans leur grande aventure, le Schtroumpf Bricoleur a conçu le Vaporisaschtroumpf. Il est la base de tout le gameplay, les Schtroumpfs ne possédant pas de capacités particulières. On retrouve le Grosplash pour se propulser vers le sol après un saut, le Schtroumpfo-planeur pour se laisser porter dans les airs, Schtroumpfo-sprint pour foncer dans les obstacles et les ennemis et, enfin, la possibilité d’aspirer et d’expirer certains objets et créatures.
D’ailleurs, tout au long de l’exploration et du déblocage des différentes zones du jeu, le joueur peut incarner jusqu’à quatre Schtroumpfs parmi les plus connus : le Schtroumpf costaud, le Schtroumpf à lunettes, le Schtroumpf cuisinier et la Schtroumpfette. Le Schtroumpf bricoleur joue un rôle important également puisqu’il va pouvoir améliorer le Vaporisachtroumpf afin de faciliter l’exploration des diverses zones. Ici, il ne s’agit pas d’un monde ouvert, on risquerait de se perdre ! Mais ce sont différents espaces que le joueur débloque à chaque nouveau chapitre en partant du village des Schtroumpf, passant par le Marais jusqu’à l’antre de Gargamel.
Les améliorations du Vaporisachtroumpf sont à échanger contre de nombreux collectables propres à chacune des zones comme les champignons dans le marais par exemple. D’ailleurs, si vous pensez que vous aurez facilement les collectables, détrompez-vous. Il vous faudra user d’ingéniosité pour pouvoir compléter votre collection. Parmi les améliorations, vous allez pouvoir augmenter vos points de vie, la capacité du réservoir de votre appareil ou encore la maniabilité en vol, ce qui peut s’avérer très utile dans certaines phases de gameplay.
Le gameplay est accessible même pour les plus jeunes. Néanmoins, il n’est pas simpliste et il faut user d’ingéniosité et améliorer son Vaporisachtroumpf pour pouvoir bien progresser et battre tous les ennemis que la Malfeuille peut mettre sur votre chemin. Même si c’est un gameplay que l’on connaît déjà, et qui n’est pas innovant, il n’en reste pas moins amusant. D’ailleurs, ce n’est peut-être pas l’élément du jeu qui va vous causer du tort, mais plutôt la 3D et la caméra qui devient folle pendant les phases de sauts et de vols et qui entachent la maniabilité.
Schtroumpfement inspiré ?
Avec le Vaporisaschtroumpf, quelques mécaniques peuvent nous rappeler l’appareil Electoblast que Luigi utilise dans Luigi’s Mansion pour lutter contre tous les fantômes. Si Luigi a la possibilité d’aspirer les fantômes, dans Les Schtroumpfs, nous pouvons aspirer les rideaux de lianes nous barrant le chemin, mais la comparaison en termes de gameplay s’arrête là. En effet, la principale fonction du Vaporisaschtroumpf est de pulvériser un remède contre la Malfeuille dans la forêt. Grâce aux améliorations, Les Schtroumpfs vont pouvoir se propulser dans les airs pour se déplacer de plateforme en plateforme.
Le président de Microids s’est exprimé sur le sujet en confirmant que l’adaptation ne réinventait pas l’eau chaude, mais qu’elle propose une base solide de gameplay qui a déjà pu faire ses preuves. La prise de risque n’est pas réellement envisagée dans ce genre d’adaptation.
Notre jeu Schtroumpfs et son système d’aspiration ont été comparés à Luigi’s Mansion. Comme une critique. Mais moi, cela me va bien d’être comparé à la référence. – Stéphane Longeard, Président de Microids.
Schtroupfement linéaire ?
On ressent toute la bonne volonté des développeurs derrière ce titre. Néanmoins, il y a quand même quelques points qui auraient pu être facilement améliorables. Tout d’abord, on regrette le mode coopération quasiment inutile puisque le second joueur n’incarne qu’un petit robot schtroumpf ne maîtrisant pas grand-chose et qui ne peut pas se permettre de trop s’éloigner du joueur principal. Toutefois, on peut utiliser le mode coop pour partager un bon moment avec son enfant par exemple.
La durée de vie du jeu est assez limitée également, moins d’une dizaine d’heures de jeu pour finir l’aventure principale, la faute à une aventure linéaire. En effet, il n’y a aucun boss de fin de chapitre. Alors, si, on peut quand même compter sur Gargamel qui tente de nous attraper lors des derniers niveaux dans son manoir plongé dans le noir – ce qui est assez maladroit puisque c’est un tout autre gameplay mélangeant des plateformes vues de côté et de l’infiltration. Ce changement n’est pas tout à fait maîtrisé avec notamment des problèmes évidents de rythme qui en feront rager plus d’un. D’ailleurs, toujours dans le manoir de Gargamel, on regrette de n’apercevoir le chat Azraël que dans un bout de décor, alors qu’il aurait pu offrir une séquence de gameplay intéressante.
C’est d’ailleurs un des points que nous avons le plus regretté : le manque de boss. En effet, même pour libérer les Schtroumpfs des Maltrappes, il faut juste soigner les cœurs. Il n’y pas de gros monstres à affronter. C’est regrettable, car cela aurait pu être un bon moyen de dynamiser l’aventure en apportant du défi et une manière d’agrandir le bestiaire.
Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille est une véritable parenthèse de nostalgie. L’univers et l’esprit de la bande dessinée sont très bien représentés et respectés avec beaucoup de couleurs et une musique qui nous emmène dans le monde des Schtroumpf. À l’aide d’un gameplay efficace et malgré quelques défauts, le jeu propose une aventure familiale sur fond de fable écologique qui devrait plaire aux petits et aux grands à la recherche d’une certaine nostalgie appréciable.