Saints Row est finalement sorti de son hibernation ! Après le spin-off très moyen qu’était Gat out of Hell, la licence était partie faire une sieste bien méritée. Adieu les pouvoirs délirants de Saints Row IV, et tout le casting de personnages introduits depuis le premier jeu, on revient aux bases avec ce reboot de la saga.
Maintes fois reporté, le jeu semblait prometteur sur le papier, reprenant la recette de la licence en y ajoutant de meilleurs graphismes et en transportant l’histoire dans une ville, Santo Ileso, qui sent bon les sombreros et les tacos. Mais qu’en est-il réellement ? Que faut-il retenir de ce comeback attendu de pied ferme par les amoureux de la saga (qui n’a rien à voir avec GTA, arrêtez cette comparaison) ?
(Test de Saints Row sur PS5 réalisée via une copie fournie par l’éditeur)
Nouvelle ambiance, nouveaux Saints Row
La première chose qui marque, c’est le changement d’ambiance complet. On commence le jeu aux commandes de notre boss en pleine mission pour une société de protection privée nommée Marshall, à la poursuite d’un dangereux criminel. Bien sûr, le futur boss des Saints fait du zèle et récolte les foudres de sa supérieure hiérarchique. C’est le point de départ de votre future ascension dans le monde du crime.
La galerie de personnages qui nous est présentée est plutôt sympathique, sans être extraordinaire. Ils font de leur mieux, mais aucun d’entre eux ne pourra remplacer le célèbre Gat ou l’illustre Shaundy. Nous avons Kevin et Eli, membres des Idoles au début du jeu, le premier étant un amateur de flingues en tout genre faisant attention à sa ligne, le second étant plus un nerd porté sur les principes de vie. Vient ensuite Neenah, membre des Panteros disposant d’un côté badass et d’un goût prononcé pour les véhicules motorisés.
Santo Ileso sent bon le dépaysement, en laissant de côté les villes américaines stéréotypées qu’étaient Stillwater et Steelport au profit du soleil réconfortant d’une cité aux senteurs mexicaines. Les différentes histoires cachées trouvables de part et d’autre de la ville permettent d’en apprendre plus sur son passé, non sans une pointe d’humour à la Saints Row. Mis à part ça, la ville est assez peu exploitée et reste surtout le décor de fond qui sert à l’histoire et aux activités annexes.
Du neuf, et beaucoup de vieux
Même si le théâtre qui accueille cette nouvelle représentation est flambant neuf, on a l’impression qu’il a été bâti sur les restes des anciens Saints Row. Graphiquement, on a l’impression de goûter à une version améliorée du moteur du quatrième opus, mais qui garde cette même rigidité dans certaines animations et déplacements. Le boss dispose tout de même de nouvelles mécaniques, comme les exécutions qui permettent de regagner de la santé, mais le gameplay reste très similaire aux anciens opus.
Le constat est le même en ce qui concerne les activités. Si certaines sont drôles et marquent bien le retour de la patte Saints Row, d’autres auront vite fait de donner un sentiment de répétition assez désagréable (mention spéciale aux missions avec l’hélicoptère). De plus, le fait de devoir prendre en photo des points précis de la ville afin de débloquer des points de voyage rapide est assez rébarbatif. On notera cependant le retour de la meilleure activité : la fraude à l’assurance.
Ce qui change réellement, c’est tout l’aspect gestion de votre empire criminel. Même s’il n’est pas très poussé, il vous permet en interagissant avec la table dans votre QG de construire des bâtiments et structures qui vous serviront à débloquer de nouvelles activités et à engranger des revenus. Certaines de vos constructions vous permettront même de débloquer des scénarios annexes.
Saints Row, c’est du fun, certes, mais des bugs aussi !
Ce qui choque vraiment avec ce nouveau Saints Row, surtout à l’heure où ces lignes sont écrites, ce sont ses nombreux bugs qui viennent entacher l’expérience. Le jeu est fun, et on prend tout de même plaisir à le parcourir, mais quand vous vous retrouvez malencontreusement éjecté de votre véhicule sans aucune raison ou dans l’incapacité d’inviter un ami qui attend désespérément que vous acceptiez sa demande que vous ne recevez pas, cela a de quoi agacer.
Nous vous proposons un petit florilège en vrac des bugs rencontrés durant la réalisation de cette critique : être assis en dehors de son véhicule, impossibilité d’interagir avec la table de l’empire criminel, wingsuit qui ne se désactive pas, personnage qui tombe sans raison, passage à travers la map, clipping incessant des décors, véhicules et personnages, voiture qui se retrouve propulsée à plusieurs kilomètres au-dessus du sol et, pour finir, l’écran de fin de mission qui ne s’affiche pas, vous obligeant à quitter et recommencer cette dernière.
Nul doute que quand le titre aura reçu un bon gros patch bien gras, le fun et l’ambiance qu’il dégage n’en seront que sublimés. Car malgré tout, le jeu se laisse parcourir sans soucis, et on retrouve ce côté décomplexé et un chouïa hors des clous que nous propose la saga depuis le tout premier Saints Row.
Saints Row n’est pas le jeu de l’année, ni même le jeu du mois, mais il reste un titre fun. Seul, il pourra certainement vous amuser, mais en coop, il vous promet de bien belles soirées à monter votre empire criminel de toutes pièces. Le titre ne réinventera certainement pas la roue, et il n’en a pas réellement la prétention. Il n’apporte pas grand-chose à ses prédécesseurs, mais se rapproche de ce que faisait le troisième opus.
Le fait d’avoir laissé tomber les pouvoirs pourra en décevoir certains, mais c’est ainsi que l’on retrouve l’ADN de la licence : une ville, des gangs, du fun. Même si le premier opus se rapprochait de GTA, la distance a été mise dès le deuxième épisode pour démystifier le côté gangster sérieux de chez Rockstar au profit d’une interprétation plus barrée et moins réaliste.
C’est toujours le cas avec ce cru 2022, qui pousse les potards moins loin, qui dispose de personnages moins marquants, mais qui prendra vraiment, comme les anciens, toute sa dimension en partageant l’expérience. Rome ne s’est pas faite en un jour, et Santo Ileso se doit d’être conquise à deux (et sans bugs).