Nous y voilà enfin, No Man’s Sky est paré pour nous emmener dans les étoiles, à la découverte de plus de 18 446 744 073 709 551 616 de planètes… Rien que de l’écrire ça donne le tournis. On pourrait en parler pendant des heures, mais c’est vraiment en jouant qu’on se rend compte à quel point le jeu est vaste, voire quasiment infini. Hello Games aura fini par accoucher de son bébé dans la douleur et l’on verra dans ce test que ça se ressent à divers niveaux.
Mais nous verrons aussi pourquoi le simple fait que ce jeu existe est une incroyable performance, surtout pour un studio dont le dernier jeu en date était un petit titre smartphone sans réelle envergure.
Des premiers instants plutôt difficiles
Après 4 ans de développement, il faut avouer que notre enthousiasme pour ce jeu a eu le temps de se brancher sur courant alternatif pour passer de l’attente interminable lors de la première annonce, pour ensuite se réfugier dans les méandres de l’indifférence pendant deux ans… Mais au bout du compte, lors de la sortie, le charme a opéré de façon instantanée. Je ne sais pas vous, mais moi la profondeur d’un espace infini m’a toujours fasciné. Effrayé, aussi, mais c’est toujours extraordinaire de se poser quelques minutes en regardant les étoiles et de penser à ce que l’univers peut bien abriter.
No Man’s Sky se place alors comme le jeu de tous les possibles à ce niveau. Avec ses 18 446 744 073 709 551 616 de planètes, l’exploration spatiale n’aura jamais paru aussi incroyable. C’est le petit miracle réalisé par la programmation procédurale, c’est à dire que chaque planète est créée au moment même où nous la découvrons, ce qui permet de générer une quantité folle de planètes, mais surtout de les rendre toutes quasiment uniques.
Nous voilà alors lâché sur une planète qui se veut donc unique pour quiconque commence le jeu pour la première fois. Notre vaisseau à proximité semble en mauvais état et il va nous falloir le remettre en état afin de pouvoir partir explorer la galaxie. Malgré un tuto plutôt bien fichu concernant les actions à réaliser, il est cependant à noter que nous devons nous débrouiller seul pour savoir comment effectuer ces actions. Cela engendre des débuts un peu laborieux, nous mettant vraiment dans la peau d’un explorateur perdu dans l’immensité du cosmos. Et c’est dès ce moment-là que l’on comprend pourquoi le jeu va diviser les joueurs.
No Man’s Sky est un immense bac à sable et comme tous les jeux de ce genre, c’est à vous de faire de votre aventure, l’aventure qu’il vous plaira. Cependant tout le monde est différent et les joueurs voulant être guidés, suivre une trame principale, se sentiront très mal à l’aise avec ce jeu qui ne les prendra absolument pas par la main pour leur expliquer comment jouer à celui-ci, car finalement c’est à vous de trouver votre propre façon de jouer. Vous souhaitez parcourir le plus grand nombre de planètes à la recherche de connaissances ? Vous aimeriez être un pirate de l’espace ? Un contrebandier ? Tout est possible, il suffit de s’en donner les moyens.
L’exploration pour l’exploration ?
Comme nous l’avons vu précédemment, les planètes dans No Man’s Sky se créent lors de notre arrivée dans un système et cela a pour conséquence de créer des planètes quasiment uniques, que ce soit en termes de flore, de faune, ou de topographie. Cela crée au départ une sorte d’ivresse incroyable, en effet on peut aller où l’on veut dans une galaxie gigantesque, de quoi griser n’importe quel joueur amateur d’exploration. Cependant, passé une vingtaine d’heures, l’exploration se retrouve malheureusement plutôt redondante, et ce pour deux raisons.
La première c’est que si une planète est générée aléatoirement, elle demeure malheureusement uniforme en ce qui concerne sa topologie. Donc si vous suivez mon raisonnement, explorer une planète se résume souvent à se poser dessus, regarder ce qui se trouve dans les environs et en repartir quelques minutes après pour ne jamais y revenir. C’est vrai que c’est super de pouvoir découvrir de nouvelles planètes en continu, mais on aurait aimé que la diversité au sein même d’une planète soit vraiment plus importante.
On retrouvera d’ailleurs toujours les mêmes choses de planètes en planètes, à savoir des monolithes extraterrestres nous permettant d’en découvrir plus sur la race les ayant construits, des stations relais nous permettant de sauvegarder et de trouver divers objets plus ou moins utiles, des ports spatiaux voués au commerce (mais malheureusement biens vides). Il faut savoir que pour passer d’un système solaire à un autre, il nous faut de quoi voyager à la vitesse lumière, ce petit détail engendrera une routine dans votre façon de jouer : exploration rapide des planètes présentes dans le système, récupération des matériaux pour le voyage lumière, passage dans une station spatiale pour vendre nos objets rares et c’est reparti pour une autre système solaire. Une routine dont il faudra vous extirper si vous souhaitez ne pas vous lasser du jeu comme j’ai failli le faire lors de ce test.
Heureusement il y a tout de même plusieurs façons de dynamiser votre exploration, comme en répertoriant les espèces découvertes par exemple. L’une des particularités du jeu c’est de pouvoir scanner la faune et la flore et d’envoyer les données au serveur afin de gagner de l’argent, une chose vitale dans le jeu puisqu’il vous permettra de faire évoluer votre technologie. Outre ce fait vous pourrez aussi et surtout renommer l’intégralité de vos découvertes, de sorte que les prochains explorateurs marcheront dans vos pas. Lors du test cela ne m’est pas arrivé une seule fois de découvrir une planète déjà découverte, mais il est vrai que ça doit être une sensation plutôt grisante de savoir que dans les 18 446 744 073 709 551 616 de planètes possibles, on a réussi à passer au même endroit qu’un autre.
Améliorer son équipement : presque une obsession
L’équipement et les technologies que nous embarquons sont mis en avant dès le départ puisque pour se lancer dans l’espace il faut réparer tout ça. Nous commençons avec le strict minimum, puis au fil du jeu nous trouverons de nouvelles technologies pour améliorer notre équipement. Cela peut aller de l’augmentation des emplacements de stockage (le plus important) de notre combinaison ou de notre vaisseau, à un lance-foudre pour faire des dégâts accrus sur les ennemis, ou encore améliorer l’efficacité du bouclier.
Les planètes visitées regorgent de dangers en tous genres et vous serez bien heureux de pouvoir vous protéger des radiations ou de températures extrêmes lors d’explorations prolongées. Cela vous servira aussi à combattre les ennemis comme les sentinelles qui peuplent l’univers afin de vérifier que les explorateurs ne viennent pas piller intégralement les ressources disponibles. Elles seront tantôt passives tantôt agressives, voire même très agressives et là il faudra être paré pour les détruire avec autant de classe qu’Albator.
Si au départ vous pourrez voyager sans trop vous soucier de votre équipement, cela aura une limite et la première limite sera votre espace de stockage. On est constamment à la recherche de plus de place pour y mettre ce que l’on trouve, et ce qui est fou c’est que plus on a de place moins on n’en a. En effet, on a sans cesse envie d’accumuler des choses, et plus on aura de place plus nos explorations pourront être longues et plus on trouvera de choses… Enfin vous comprenez, c’est un cercle vicieux qui vous poursuivra tout du long, il faudra s’y faire ou être sacrément bien organisé. Améliorer l’équipement permet aussi d’optimiser votre façon de jouer et de devenir meilleur dans la voie que vous suivez. Par exemple si votre ambition est de devenir le plus grand des pirates, la recherche des technologies de combat sera primordiale et vous rechercherez donc de quoi améliorer cet aspect.
Techniquement faiblard
No Man’s Sky est un jeu atypique, déjà de par son côté innovant, unique, mais aussi de par le fait que Hello Games a réussi à créer, malgré le côté aléatoire du jeu, un vrai univers et une vraie atmosphère reconnaissable entre mille. Graphiquement le jeu n’est pas incroyable et les plus pointilleux ne jurant que par la technique, pesteront contre des textures limites, des éléments flous, une profondeur de champ ridicule, et crieront au scandale comparé à un certain Elite Dangerous.
Cependant, les graphismes c’est bien beau, mais les émotions c’est mieux. Et dans No Man’s Sky on ressent des émotions vraiment uniques que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Avec un univers aussi vaste il fallait se douter que ce jeu ne serait pas aussi beau qu’un The Witcher III en 4K sur PC. Par contre quand après des heures de jeu sur des planètes dangereuses vous finissez par vous retrouver dans un environnement luxuriant et que vous levez les yeux vers le ciel, vous apercevrez des paysages que vous ne verrez jamais ailleurs, des lumières, des ambiances que vous ne verrez jamais ailleurs. L’OST est alors là pour en remettre une couche et vous offrir des moments magiques qui vous resteront dans la tête pendant des jours.
On vous invite d’ailleurs si vous le souhaitez à en découvrir un peu plus sur la musique du jeu avec notre dossier récent sur les détails concernant le développement de No Man’s Sky. Cependant tout ça c’est bien beau, mais même si le jeu n’a pas besoin de graphismes de rêve pour nous en mettre plein la vue, il faut tout de même noter certains détails venant briser un peu l’immersion. Le problème numéro un demeure le clipping. C’est l’apparition des éléments du décors au compte-goutte. La profondeur de champ est vraiment très limitée et parfois même catastrophique, certains éléments arrivant parfois si vite qu’il est presque impossible de les éviter, comme les astéroïdes lorsque nous sommes dans l’espace.
On notera aussi des ralentissements mais peu fréquents et uniquement lorsque l’on est en phase de combat spatial. Outre cet aspect, nous avons pu relever deux bugs vraiment gênants. Le premier, c’est que lors d’un décollage à la verticale, notre vaisseau se retrouve parfois directement propulsé en dehors de l’atmosphère alors qu’il devrait rester en surface. Le deuxième, c’est la perte de contrôle du vaisseau pour des raisons totalement inconnues. Si le premier est très fréquent, environ 3 fois sur 10, le second est lui bien plus rare, voire anecdotique. Hello Games va avoir encore pas mal de boulot pour corriger les différents bugs qui surviendront, à commencer par ceux qui permettent d’abuser du système afin de devenir riche, très riche.
Voyager à travers l’univers est certainement le rêve de tous les enfants, et si vous jouez aux jeux vidéo, c’est que vous avez encore cette part d’enfance au fond de vous. No Man’s Sky réalise ce merveilleux rêve d’exploration spatiale et rend l’impossible possible en vous immergeant dans une atmosphère fabuleuse. No Man’s Sky n’est pas un jeu qu’on pourrait qualifier d’amusant, par contre on peut aisément dire que ce jeu est absolument passionnant et fascinant.
Une galaxie entière comme terrain de jeu, autant dire qu’au jeu de qui aura la carte la plus grande, le jeu de Hello Games bat tout le monde à plate couture. Cependant pour l’apprécier à sa juste valeur, il faudra vous faire à ses faiblesses techniques qui nous rappellent parfois l’époque des jeux PS2. Malgré tout No Man’s Sky impressionne et offre ce qu’aucun jeu n’a jamais offert auparavant, une prouesse remarquable pour un titre qui mérite vraiment d’être découvert.