Vous avez envie de passer l’été à l’ombre ? Alors pourquoi ne pas vous essayer à Aragami. Développé par le studio espagnol Linceworks, ce jeu d’infiltration a tenté de s’immiscer parmi les ténors du genre par la petite porte. D’après un projet étudiant nommé Path of Shadows, de nombreuses étapes ont été nécessaires afin de permettre son développement final. Mais Aragami peut-il s’imposer comme un grand jeu d’infiltration ou est-il condamné à rester dans l’ombre de la concurrence ? La réponse sur New Game Plus avec notre test d’Aragami sur PlayStation 4.
Il est temps d’accomplir sa vengeance
Comme le nom du jeu l’indique vous incarnez l’Aragami, l’esprit d’un shinobi qui vient d’être ramené à la vie. Le but de votre retour sur terre est d’accomplir la vengeance de Yumiko, une jeune fille cherchant à se libérer de sa prison. Malheureusement pour elle, les choses ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît puisqu’elle est retenue prisonnière par les serviteurs de la lumière. Et c’est là que vous intervenez, si vos ennemis sont adeptes du soleil, c’est dans l’ombre que l’Aragami tire sa force. Il va donc falloir rester caché dans l’obscurité tout au long du jeu afin d’accomplir votre mission. Cela donne au jeu une ambiance toute particulière, puisque les environnements baignent dans une semi-obscurité. On a donc un côté mystérieux qui se dégage dans les décors de chaque niveaux.
Cet aspect est parfaitement retranscrit par les graphismes du jeu, que l’on peut qualifier de cel-shading. Ce style assez particulier démarque Aragami de la concurrence et colle à merveille avec l’univers créé par Linceworks. Dans un souci d’immersion il ne comporte aucune interface, toutes les informations que vous devez connaitre se situent sur votre personnage.
En ce qui concerne l’univers, le jeu est divisé en plusieurs niveaux dans lesquels vous devez remplir divers objectifs. Chaque fin de niveau est alors l’occasion pour vous afficher votre score et votre rang, ce qui donne au jeu un côté très old-school. L’ambiance sonore, qui semble tout droit sortie d’un film de samouraï, sait se faire discrète et accompagne docilement notre aventure sans nous marquer plus que ça. Elle sait malgré tout se faire plus présente durant les flashbacks qui rythment l’histoire.
Lumière vs obscurité, le combat continue !
Afin de sauver Yumiko, vous allez devoir faire appel à de nombreuses capacités tout au long des différents niveaux. Notre ninja est d’ailleurs très bien entraîné puisqu’il peut débloquer jusqu’à 21 compétences et habilités. Si certaines se débloquent au cours de l’histoire, d’autres devront au contraire être achetées par le biais de parchemins qui sont cachés dans les niveaux. Vos compétences vous permettront alors d’être plus discret, de vous débarrasser des serviteurs ou au contraire de vous en défendre.
Mais vos pouvoirs ne sont pas illimités, il va donc falloir surveiller votre cape qui fait office de jauge d’ombre. Chaque compétence consomme un peu plus de cette barre et une fois vide, il faut rester caché dans l’ombre pour qu’elle se restaure. Cette pléthore de capacités rend le jeu intéressant d’autant plus que celui-ci est doté d’une bonne maniabilité.
Les niveaux d’Aragami offrent d’ailleurs une très grande liberté d’action. Vous pouvez aborder le niveau comme il vous plaît, aucune action n’est imposée et c’est à vous d’établir la stratégie qui vous convient. Chaque niveau propose trois objectifs bonus qui sont de ne pas être repéré, de ne laisser aucun survivant ou au contraire de ne tuer personne. C’est donc à vous d’utiliser correctement vos capacités pour obtenir les meilleurs scores. Concernant la difficulté, le jeu offre un bon challenge mais avec une courbe de difficulté en dents de scie. Vous allez donc avoir des passages ridiculement simple et l’instant d’après rester bloqué sur un passage quasi impossible. En d’autres termes la difficulté ne subit pas une évolution habituelle (de plus en plus dur au fil des niveaux).
Même si les phases d’infiltration d’Aragami sont indéniablement réussies, deux aspects nous ont malgré tout dérangé. Tout d’abord le peu de diversité dans les ennemis. Les différents adversaires se comptent sur les doigts d’une main et se ressemblent tous. De légère variations auraient pu rendre cela plus agréable. Ensuite, le second aspect dérangeant provient des objectifs. Si ces derniers sont assez simples à comprendre, les niveaux par contre ont tendance à devenir labyrinthiques et trouver la suite du niveau devient compliqué tant certaines indications sont floues. Mais à part ces détails, le gameplay reste très agréable. Il est intuitif et facile à prendre en main.
À deux, ils n’ont aucune chance
Un dernier aspect qu’il ne faut pas négliger dans Aragami, c’est le mode multijoueur. Ce dernier permet en effet de jouer à deux en réseau. Les deux joueurs contrôlent alors notre esprit vengeur, il est de ce fait conseillé d’utiliser les divers skins déblocables en jeu pour ne pas se mélanger. Faire l’histoire à deux offre une toute nouvelle profondeur à ce dernier. La difficulté est alors bien moins présente, votre compagnon vous aidant (logiquement).
Il est amusant de réfléchir à deux à une stratégie la plus efficace ou qui semble la plus classe. Attention malgré tout, si le nombre vous aide il peut très vite devenir un désavantage. Si votre allié se fait repérer l’alerte sera donnée de partout dans la zone et vous serez vous aussi recherché. Un désavantage conséquent lorsque l’on sait que le moindre dégât signifie la mort de votre Aragami.
Concernant la version PC, cette dernière propose un mode supplémentaire pour le moins intéressant. Il est en effet possible de créer ses propres niveaux et de les partager via Steam. Un ajout qui peut considérablement augmenter la durée de vie (qui tourne à une quinzaine d’heures). Surtout quand on sait que ce mode a été rajouté gratuitement par les développeurs. il ne reste plus qu’à espérer que la version console puisse un jour en profiter.
Le DLC « Nightfall » : encore plus de shinobi
Enfin, attardons-nous plus en profondeur sur le DLC « Nightfall » d’Aragami, sorti dernièrement. Ce DLC fait office de préquelle à l’aventure originale. Nous y contrôlons cette fois-ci au choix Shinobu et Hyo, respectivement une femme et un homme. Les deux personnages n’ont aucune distinction au niveau des capacités, c’est donc un choix purement esthétique. Leur design est d’ailleurs bien moins neutre que le héros de l’aventure principale, ce qui est un plus.
En ce qui concerne le gameplay, il n’y a pas de réel changement comparé à ce que nous vous avons décrit auparavant. Il y a malgré tout quelque modifications notamment au niveau des compétences, certaines ont été ajoutées tandis que d’autres ont été modifiées. Ainsi, « le meurtre des ombres » ne représente plus un dragon mais un tigre.
Là ou l’évolution se fait vraiment ressentir, c’est au niveau technique. le jeu ne souffre presque plus d’aucune baisse de FPS ou de bug qui viendraient gâcher l’expérience initiale. Les deux ans entre la sortie du jeu original et le DLC ont permis à LinceWorks de travailler encore plus leur univers, ce qui nous permet de découvrir des zones saisissantes. L’IA semble plus poussée et plus dangereuse, ce qui rehausse encore la difficulté, la patience est de mise. Malheureusement, cette dernière est toujours en dents de scie avec des passages où l’on accuse plus le jeu que nos propres compétences pour notre échec.
Aragami n’a pas à rougir face à la concurrence au vu de ce qu’il nous propose. Si les différences de budget entre les AAA et ce petit jeu se font sentir, il arrive sans mal à être agréable à jouer. La version originale souffre malgré tout de quelques défauts techniques ainsi que d’une difficulté mal jaugée mais le DLC Aragami Nightfall vient quelque peu rattraper ça. Aragami reste donc un bon jeu d’infiltration qui devrait plaire aux amoureux de la discrétion et du style nippon.