La saga des Alien, et plus particulièrement ses créatures communément appelées les xénomorphes, ont toujours fasciné le grand public. Que se soit par ses films ou par ses multiples jeux vidéo, la licence lancée par Ridley Scott en 1979 semble encore avoir de nombreuses ressources inexplorées.
Après le décevant Aliens : Colonial Marines sorti en février 2013 (il faut bien avouer d’ailleurs qu’Alien n’a jamais été très gâté en adaptation jeu vidéo), The Creative Assembly tente de redorer le blason de cette saga de légende avec Alien Isolation. Alors jeu à la hauteur de la série des films ou encore épisode sans réel intérêt ? Réponse de suite dans ce test mais avant, enfilez votre équipement, nous partons pour l’espace.
Alien Isolation – Tête à tête avec un xénomorphe
Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
Les événements d’Alien Isolation s’imbriquent directement après ceux du premier film Alien, le Huitième Passager (si vous l’avez toujours pas vu, je vous ordonne d’arrêter de lire et de foncer le regarder !). Le mystère du Nostromo et de son équipage est encore complet. En effet, la disparition de l’équipage reste encore inconnue. Nous incarnons Amanda Ripley, la fille d’Ellen Ripley, l’héroïne (et quelle héroïne!) de toute la saga d’Alien. Celle-ci souhaite apprendre les raisons exactes de la disparition de sa mère à bord de ce navire spatial. En apprenant que la boite noire du vaisseau est à bord de la station Sevastopol, notre nouvelle protagoniste n’hésitera pas une seconde à embarquer dans cette aventure. Seulement voilà, vous vous en doutez, tout ne va pas se passer comme prévu.
Fraîchement débarquée dans la cité spatiale, Ripley se rendra compte que cet endroit ressemble plus à un vaisseau fantôme qu’à une station de l’espace. La survie est devenue maître-mot dans ce lieu de perdition où le peu d’hommes restants s’entre-tuent, où les androïdes cherchent à éliminer toutes formes de vie et surtout où une créature de la mort rôde à chaque couloir. Les règles sont simples : c’est tuer ou être tué. Bienvenue à Sevastopol chère amie, profitez de votre séjour dans ce cadre agréable, un problème ? Contactez notre alien, il sera vous trouver n’importe où et à n’importe quelle heure. Dans cette station de l’enfer, Ripley devra alors survivre et surtout éviter le chemin du terrible et terrifiant xénomorphe.
Règle numéro un : évitez le xénomorphe !
La première chose qui surprend dans Alien Isolation, c’est ses graphismes de qualité. C’est beau et son cadre spatial renforce cet aspect. Je rappelle au passage que ce test est mené sur PlayStation 4. De plus, un réel effort a été mené pour son level-design, on sent que les personnes en charge se sont inspirées du Nostromo (du film Alien : le Huitième Passager de Ridley Scott). Le résultat est très réussi : on retrouve ce côté labyrinthe sombre tout au long du jeu. Cet aspect renforce l’intérêt majeur du titre, à savoir l’immersion. Graphismes, bande-son, gameplay, tout y est pour vous plonger au plus profond de l’horreur. Arrêtons-nous maintenant sur la véritable star (étoile/espace : je vous préviens, j’en ai plein des comme ça !) de cet épisode : le xénomorphe. Pour les incultes du fond, un xénomorphe est un alien qui ne répond qu’à son instinct purement bestial : tuer.
Tapi dans l’ombre, empruntant les voies d’aération, la bête se montre intelligente pour traquer et abattre sa cible, à savoir, les humains. Rappelons au passage que la plastique des créatures est issue de l’imagination de l’artiste suisse Hans Ruedi Giger. Le xénomorphe est une créature fascinante car elle réveille en nous un comportement paradoxal : on a envie de la voir, de l’admirer mais d’un autre côté, on en est terrifié. De plus, croiser son chemin signifie mourir. Pendant tout Alien Isolation, il sera impossible d’éliminer cet ennemi. Il vous faudra se montrer rusé et évitez de faire le moindre bruit. La discrétion doit impérativement être votre nouveau credo, question de vie ou de mort. Ripley pourra également se cacher dans divers endroits afin d’éviter le boogeyman, pardon le boogeyalien !
She’s on fire
Livrée à elle-même et traquée par le xénomorphe, Ripley fera très vite équipe avec quelques survivants. De multiples objectifs vous seront donnés comme remettre le courant, chercher un objet dans tel département du vaisseau, le but principal étant de déguerpir au plus vite de Sevastopol. Tout comme sa mère, Amanda Ripley est loin d’être une faible et saura se servir d’armes et d’outils en tous genres pour tracer sa route. Revolvers, fusil à pompe ou encore bombes, notre héroïne a tout d’une véritable guerrière de l’espace. Vous trouverez armes, munitions et matériaux partout dans la station, sur les corps, les coffres ou encore tout simplement par terre, à vous d’ouvrir l’œil et le bon car s’il vous manque de quoi vous défendre, le jeu ne sera que plus corsé. Les matériaux servent à fabriquer des objets comme des bombes, des kits de soin, des bombes à son (idéals pour attirer ou éloigner l’Alien, je vous conseille de l’éloigner mais après tout, chacun sa stratégie…).
J’ai dit auparavant que vous n’avez aucune réelle arme contre le xénomorphe, cette information n’est pas tout à fait exacte car notre démon possède un point faible : le feu. Ce dernier va certainement devenir votre meilleur ami : c’est le seul moyen de le faire fuir. Utilisez donc l’essence pour le lance-flamme et les cocktails Molotov à bon escient car ils se font rares. Les munitions et matériaux ne sont pas monnaie courante, à vous de les préserver. De précieuses informations sur le jeu et son univers sont à trouver dans les multiples ordinateurs. L’occasion rêvée d’approfondir vos connaissances sur cette saga de légende.
Fuir ou mourir : le choix est simple dans Alien Isolation
Un autre élément du jeu est primordial et deviendra un allié de taille, je parle du détecteur de mouvement. Il vous sera possible de détecter n’importe quel mouvement sur un périmètre assez restreint, bien utile mais attention ! Ce gadget émet un son lors de son utilisation, son qui peut attirer l’ensemble des ennemis proches, y compris notre monstre de l’espace, à utiliser donc avec parcimonie. Toute la difficulté et l’intérêt d’Alien Isolation résident dans ce jeu mortel du chat et de la souris. Cette situation d’impuissance perpétuelle face au xénomorphe engendre, je vous l’assure, de belles sueurs froides. Fuir, vous cacher, l’éviter, tout y est pour déployer un cadre de tensions.
Un seul faux pas et c’est la mort assurée, le xénomorphe n’offre jamais de seconde chance. La bande-son du titre est tout simplement prodigieuse car celle-ci vient directement se coller à la situation. Si l’alien est dans les parages, la musique s’accélérera à coup de violons stridents, dans ces moments, tous vos sens doivent être en alerte ! Les plus attentifs reconnaîtront même des musiques tirées du film Alien, le Huitième Passager, un vrai délice auditif et un hommage à ce chef d’œuvre de la sciences-fiction.
Alien Isolation vous propose trois modes de difficulté qui répondront à tous les niveaux de joueur, sachez juste que le mode difficile vous donnera réellement du fil à retordre. Un mode annexe de jeu intitulé le mode de survie rallonge la durée de vie du jeu. Ce mode propose de compléter des défis dans un temps imparti (passer tel passage sans arme par exemple). En parlant de la durée de vie, Alien Isolation a une longévité plus que raisonnable, il m’a fallu un peu plus de 12 heures pour en venir à bout.
Avec Alien Isolation, la série des Alien retrouve enfin ses lettres de noblesse sur ses adaptions de jeu vidéo. Enfin, un jeu à la hauteur du terrible xénomorphe. Ce titre est sans nul doute le meilleur jeu d’Alien paru à ce jour. Par son univers travaillé, fidèle et par son ambiance oppressante, Alien Isolation est à faire de toute urgence.
On souhaite finir sur un remerciement particulier à l’équipe de développement The Creative Assembly pour avoir modélisé le vaisseau échoué sur la planète LV-426 : un pur bonheur de vivre ce moment manette en main, un rêve de gamer qui devient réalité. L’univers d’Alien a définitivement encore des ressources, la bête est loin d’avoir poussé son dernier cri.
*Fin de transmission*