Si le réflexe de nombreux joueurs PC est d’acheter ses jeux sur Steam ou l’Epic Games Store (tandis que l’amateur de classiques et de rétro se tourne volontiers vers GOG), il existe de nombreux revendeurs de « clés » qui proposent les mêmes jeux en version officielle et légale pour des prix défiant toute concurrence.
Ainsi, en fouillant un peu et en comparant les revendeurs, il est possible de s’offrir le tout nouveau Gotham Knights pour 36,80€, contre 60€ sur Steam (-40%) ; Victoria 3, à peine publié, se trouve à 28,80€ contre 50€, prix public conseillé (-42%), et l’horrifique The Chant, même pas encore sorti, est proposé sur certains sites en précommande à moins de 25€, soit là encore une réduction de près de 40% par rapport au prix éditeur (39,99€).
Comment cela peut-il être à la fois possible et légal ? C’est qu’en vérité, ça ne l’est pas tout à fait. Juste pas illégal non plus (ni moral, ni éthique, au passage)… C’est ce qu’on appelle le marché gris. Ces revendeurs jouent avec la valeur des devises, l’absence ou le faible taux de TVA dans certains pays, mais aussi parfois avec les soldes Steam (pour revendre après les soldes des clés obtenues à prix réduit).
Certains particuliers usent des mêmes techniques pour jouer moins cher, et via VPN, se localisent dans un pays où la monnaie est très faible pour acheter leurs jeux. Un phénomène noté par les éditeurs de Dead Cells, qui expliquaient dans un billet sur Steam avoir constaté qu’en Argentine et en Turquie, les achats de leur titre étaient quatre fois plus importants que la part des joueurs sur place. Ils avaient ainsi décidé de remonter le prix du jeu dans ces régions pour rétablir un peu l’équilibre (au détriment, hélas, des joueurs turcs et argentins). Une idée que Steam reprend à son compte, ainsi que l’a noté SteamDB, qui analyse les données de la boutique en ligne :
Steam has updated their recommended prices for game developers, we have a list of all the changes in a new blog post: https://t.co/9BQ6YKgYfG
— SteamDB (@SteamDB) October 25, 2022
Pour réduire la disparité des coûts, Steam invite alors les développeurs à adapter les prix de leurs jeux selon les pays. Ce sont ainsi des augmentations de 454% et 485% qui sont conseillées pour respectivement la Turquie et l’Argentine. Soit une multiplication des prix par presque cinq ! (Imaginez un Modern Warfare II Vault Edition à… 500€ ?!)
Pour l’Europe, on constate aussi la proposition d’augmenter les prix de pas loin de 20%. Avant de créer un mouvement de panique, on rappelle qu’il s’agit d’une suggestion du revendeur faite aux éditeurs, et pas d’une vraie décision. Certes, cette solution permettrait de freiner de façon importante le marché gris, et ainsi de rendre aux acteurs une partie de leurs revenus, et aux États, la TVA. Mais les joueurs locaux seraient gravement touchés par ces augmentations, faisant du jeu vidéo dans certaines régions un produit de luxe. Problème complexe, s’il en est…
Dans un thread à rebondissements qui racontait comment, presque par hasard, le jeu Let’s Build a Zoo avait profité de cet état de fait, Mike Rose de No More Robots renvoie, dans l’attente d’une solution, les joueurs à leurs responsabilités.
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Team NG+
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