Shadow Tactics: Blades of the Shogun est sorti il y a tout pile cinq ans, en décembre 2016. Peaufinant une formule lancée par Commandos (1998), le jeu aura surpris un peu tout le monde et sera particulièrement bien accueilli. Mais cinq ans, en années de jeux vidéo, c’est long. Depuis la sortie du jeu, beaucoup de choses se sont passées, et une nouvelle génération de machines est arrivée. Alors sortir un DLC aujourd’hui, était-ce une bonne idée ? Pas de suspense artificiel : la réponse est évidemment oui.
Go Ninja, Go Ninja, Go !
Shadow Tactics a peaufiné la formule Commandos, disait-on en introduction. Et il est vrai qu’avec un gameplay très inspiré du jeu de Pyro, le titre, en mettant en scène des ninjas (pour résumer grossièrement) au Japon médiéval, touchait à quelque chose qui devenait immédiatement évident.
Le genre tactical qu’implique le titre passe en vérité au second plan tant c’est l’infiltration et la discrétion qui devront être la priorité des joueurs. D’où la cohérence de jouer des ninjas. Exigeant, Shadow Tactics possède aussi un côté die and retry assumé, nous permettant de tenter diverses approches sans conséquence afin de trouver la meilleure tactique possible pour venir à bout des arènes. En effet, le titre met en valeur un système de sauvegarde et chargement rapide qui vous rappelle à chaque minute (littéralement) de sauvegarder votre maigre progression.
Pratiquement, on tente de s’approcher d’un ennemi par derrière pour l’éliminer, mais notre personnage est repéré par une vigie sur un toit qu’on n’avait pas vue. Hop ! Un petit coup de F8 pour revenir en arrière et aller d’abord s’occuper du guetteur…
Ninja vs Vikings
Si ce sont les jeux Commandos et Desperados qui nous viennent immédiatement à l’esprit en jouant à Shadow Tactics, on peut aussi remonter plus en arrière, à l’époque de The Lost Vikings (développé pour Super Nintendo en 1992 par l’ancêtre de Blizzard), et même des Gobliiins, de Coktel Vision, sorti un an auparavant sur Amiga et Atari ST. Des puzzle games (aux allures de platformer pour The Lost Vikings) qui demandaient d’utiliser les compétences propres à chacun des trois personnages pour venir à bout des tableaux du jeu. Des titres dont la série Trine est l’héritière directe.
Dans Shadow Tactics, on contrôle en effet jusqu’à cinq personnages, avec chacun ses forces et ses faiblesses. Mugen est par exemple un samouraï très puissant pouvant éliminer plusieurs ennemis en un seul coup, mais est incapable de se hisser sur les toits sans échelle du fait de sa lourde armure. Yuki peut, elle, poser des pièges, et pousser les gardes à quitter leur poste, mais sera très longue à dissimuler un corps…
Chaque arène est ainsi une sorte de puzzle qui se résout en combinant les spécificités de chacun. Les solutions sont plutôt ouvertes, et il y a à chaque fois bien plus d’une façon de remplir les missions. Le jeu permet d’ailleurs l’approche non létale, en progressant sans se faire voir, ou en assommant les ennemis plutôt qu’en les assassinant.
Aiko’s Choice
Et alors, ce DLC ? On prend les mêmes, et on recommence, presque. L’aventure débute par une réunion des vieux amis, très vite interrompue par le méchant de l’histoire, l’ancienne Maîtresse d’Aiko. Celle-ci enlèvera deux des compagnons et ordonnera d’assassiner les autres.
On commence donc le jeu en étant directement dans le bain. Celui-ci n’est pas une suite, mais bien un DLC, du contenu supplémentaire, et il réclame d’avoir joué à l’aventure principale avant. Dans la pratique, ce n’est pas obligatoire : Shadow Tactics: Aiko’s Choice est un standalone. Il s’installe tout seul, qu’on ait ou pas le jeu original, et ne reprend pas les sauvegardes de ce dernier. Néanmoins, pour se sortir du mauvais pas dans lequel se trouvent les personnages dès le début de l’aventure, il faudra utiliser le Shadow Mode, qu’il vaut alors mieux connaître…
Le Shadow Mode, c’est cette compétence permettant de programmer une action par personnage, puis de la lancer ensuite sur commande. Cela permet de réaliser des actions simultanées, et de combiner les forces de chaque héros. Dans le premier jeu, chaque capacité et le Shadow Mode nous sont présentés progressivement via de petits tutos. Pas ici, puisqu’on est censé maîtriser tout cela.
Techniquement aussi, il s’agit bien de contenus supplémentaires : même moteur, même gameplay. On a aussi le même écran d’accueil. Ce n’est pas un problème, car sans être éblouissant, le jeu reste très joli, même cinq an après. Certes, il n’aura pas le bling-bling d’un Gears Tactics, mais c’est un AA très, très honnête.
Enfin, toujours pour appuyer sur ce côté DLC, le jeu est à peu près à moitié plus court que l’aventure originale, avec trois gros niveaux, et quelques petits défis qui jouent sur des contraintes dans des cartes réduites. La durée de vie reste cependant difficile à mesurer tant elle dépend du style de jeu de chacun ! Le défi est lui à peu près semblable à celui de Shadow Tactics: Blade of the Shogun, avec une certaine rejouabilité pour les complétistes qui souhaiteraient obtenir toutes les médailles…
Shadow Tactics: Aiko’s Choice est une bonne surprise pour les amateurs du jeu original, qui avaient, faute de mieux, dû se rabattre sur Desperados III – un bon jeu, mais qui manquait quand même d’originalité… et de ninjas ! L’originalité ne sera pas au menu non plus d’Aiko’s Choice, mais c’est assumé : le jeu est un DLC.
Et puis, la formule fonctionne, si bien qu’on préférera peut-être jouer la sécurité de la redite plutôt que de tenter un renouvellement du gameplay qui risquerait de gâcher l’expérience. S’il est possible d’y jouer sans avoir fait Blades of the Shogun, on conseillera tout de même de faire le premier jeu avant. Il avait d’ailleurs été offert par l’Epic Games Store il y a quelques mois, et vous l’avez peut-être dans votre bibliothèque sans même le savoir…!
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