Des cas de « development hell » dans le milieu du jeu vidéo, ça n’est pas ce qui manque. Un savant mélange de manque de direction, d’ambitions sans limites et de changements d’hardware ou de logiciels peut rapidement amener un jeu à une multiplication de reports, à des changements de propriétaires faute de moyens, et à une sortie catastrophe post-crunch. Hormis les cas d’écoles Duke Nukem Forever ou Shemue III, Routine est un jeu qui pourrait lui aussi rentrer dans cette catégorie peu glorieuse.
Un projet difficile, c’est la routine
Routine est un FPS survival horror de science-fiction initialement annoncé en 2012 lors de la Gamescom. Si son esthétisme séduit, ça n’est qu’avec une équipe de trois personnes que le jeu est développé, et les finances viennent de ces mêmes développeurs. Ils finissent rapidement par comprendre qu’un jeu vidéo coûte cher à être produit, et le jeu passe alors dans un quasi silence radio n’augurant rien de bon.
Et pourtant, le projet réapparaît en 2022, avec une annonce selon laquelle le jeu a été recommencé de presque zéro. Pas étonnant, quand on sait qu’il devait initialement tourner sur Unreal Engine 3. Cette fois, l’équipe de Routine serait accompagnée de l’éditeur Raw Fury, réglant ainsi son évident problème financier qui semblait être la principale raison pour laquelle le bateau coulait. Enfin, après une petite déclaration de l’équipe de développement en juillet dernier, c’est à la Gamescom 2025 (la boucle est bouclée) que Routine est finalement annoncé pour la fin d’année 2025, sur Steam, Xbox et dès le premier jour sur le Xbox Game Pass.
Reculer pour mieux sauter
Mine de rien, cette deuxième moitié de 2025 devrait voir se régler plusieurs cas récents de développements difficiles. Le plus évident aurait pu sembler être Hollow Knight: Silksong, annoncé en début 2019, puis passé dans un silence communicatif peu rassurant, amenant les fans à s’accrocher aux moindres rumeurs sur l’état de santé du projet de Team Cherry. Pourtant, les développeurs ne semblent pas traumatisés par leur expérience de développement longue durée, trop occupés à s’amuser, de leurs propres mots.
Autre exemple, le cas Metroid Prime 4. Annoncé en 2017, il avait été recommencé de zéro en 2019, certainement en anticipation de la Switch 2, ce qui avait laissé Metroid Dread représenter la licence sur Switch 1. Après un long silence de cinq ans, Nintendo annonce sa sortie pour 2025, puis continue d’apporter plusieurs images de gameplay de plus en plus rassurantes.
Si le « development hell » peut laisser penser que le produit finit par sortir dans la douleur, ça n’est pas toujours le cas. The Last Guardian a connu un développement difficile, enchaînant départ de figure importante de la hiérarchie et multiples retards, amenant à un changement d’hardware. Pourtant, le résultat final a mis tout le monde d’accord, et reste dans les mémoires comme une expérience marquante.
Tout n’est donc pas perdu pour Routine, qui semble toujours proposer une expérience horrifique très prenante. Entre Metroid Prime 4, Silksong et Routine, on ne souhaite que du succès pour ces projets dont la sortie est attendue depuis longtemps.
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