Avec l’annonce surprise de l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft, l’action Ubisoft a grimpé de plus de 10% et a même fini la journée en étant la valeur en plus forte hausse sur le marché ! Pourquoi ? Microsoft, en s’offrant l’une des marques les plus puissantes de l’industrie, a montré que n’importe quelle société pouvait être absorbée par plus gros qu’elle.
Et au catalogue des sociétés qui pourraient faire envie aux investisseurs, Ubisoft, avec son savoir-faire et ses licences fortes (des Lapins Crétins à Assassin’s Creed en passant par Far Cry ou Just Dance), se place largement sur le podium, aux côtés, par exemple, d’un Electronic Arts ou d’un Square Enix. Ça, et les difficultés que l’entreprise connaît en ce moment (culture d’entreprise toxique, exode de ses salariés…) font de la société un excellent candidat au rachat selon les financiers. Mais selon eux seulement !
Ainsi, ce bond en bourse n’est qu’une traduction en chiffres de l’avis des requins de la finance, qui se disent « voilà un bon candidat à l’acquisition ». Cela ne signifie en rien l’envie du conseil d’administration de mettre la boîte en vente, ni qu’il y aurait des candidats au rachat. Cela indique juste que si cela se produisait, la bourse jugerait la transaction comme « une bonne affaire ».
Les rumeurs se sont pourtant faites insistantes – et pas qu’au sujet d’Ubisoft, puisque SEGA et SquareEnix ont eux aussi eu droit à leurs articles sur le sujet. Cependant, on ne voit pas Ubi changer de mains dans l’immédiat. En effet, un partenariat vient d’être signé avec Microsoft pour qu’Ubisoft+ soit accessible via le Game Pass. On imagine mal qu’une équipe discute et négocie d’un côté avec Microsoft pendant qu’une autre équipe préparerait la vente de la société à Google ou à Amazon, deux géants qui, en plus, essaient eux aussi de lancer leur service de cloud gaming (respectivement Stadia et Luna).
Le cloud gaming, justement, est un autre indice qui nous laisse penser qu’Ubisoft souhaite rester maître de son destin encore un petit moment au moins. En effet, les Français viennent de signer un accord avec d’autres Français (« les Français parlent aux Français », quoi…), ceux de Gamestream. Ces derniers, comme leur nom l’indique, sont spécialisés dans la livraison clé en main de solutions de cloud gaming. C’est Gamestream qui est ainsi derrière l’offre de cloud gaming Pleio de l’opérateur Bouygues Télécom. L’accord, annoncé lundi, montre qu’Ubisoft a envie de proposer sa propre offre de jeu en streaming, au-delà de ce qui se fait sur Stadia et (bientôt) sur le Game Pass, et encore une fois, on comprendrait mal qu’un tel accord se fasse quand dans le même temps, il y aurait des négociations avec par exemple Amazon.
Cela dit, et comme le chantent les Bérus, « le monde est brutal », (Vald le trouve quant à lui « cruel », ce qui marche aussi ici) et celui des affaires l’est encore plus. Ubisoft a déjà été la cible de tentatives d’acquisition inamicales, et s’il s’en est pour le moment toujours sorti, la société reste une proie de choix. D’autant plus que les frères Guillemot ne possèdent plus que 13,5% des actions du groupe et que leur seul veto ne suffirait pas à éviter un changement de propriétaire…
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