Est-ce l’effet Cyberpunk 2077, ou en tout cas l’effet buzz d’avant l’accident industriel, qui a donné des idées ? Ou y a-t-il un climat général, une ambiance, qui porte le genre en ce moment ? Toujours est-il que les projets de jeux cyberpunk (le genre, pas la licence) se multiplient ces derniers mois.
Ainsi, outre le naufrage de CD Projekt, on pense à The Ascent, qui devrait arriver cette année, mais aussi à Cloudpunk, qui va bientôt bénéficier d’un DLC plus gros que le jeu lui-même, ou encore à la nouvelle version du classique Blade Runner, qui a pris du retard, mais est toujours dans les tuyaux.
On pense aussi au jeu qui va nous occuper ici : Gamedec, RPG qui nous semblait fort prometteur lors des premières annonces. Nous avons pu aller voir de quoi il retourne grâce à une courte démo qui laisse entrevoir (mais entrevoir seulement !) l’ambiance et le gameplay.
Dans Gamedec, on incarne donc un Gamedec, une sorte de détective privé spécialiste du monde virtuel, tout aussi en proie à la criminalité que ce bon vieux monde réel. Le jeu se passe en effet dans un futur où réalité, virtuel, et réalité augmentée se confondent et peuvent tromper les sens. On en a un exemple assez rapidement dans la démo que nous avons testée, puisqu’un des personnages possède un accessoire, une sorte de planeur en forme d’ailes de Batman, dont notre avatar ne sait pas trop s’il s’agit d’un hologramme, d’un dispositif de jeu, ou autre…
L’univers semble posséder une mythologie plutôt classique, mais rehaussée de touches originales. Pour le classique, on a ainsi un personnage dont l’époux n’a survécu à un accident qu’à la faveur de sa décapitation. Il est depuis maintenu en vie sous la forme d’une tête privée de corps. Plus original, la ville où se déroule l’action est infestée de bêtes sauvages, rats gigantesque et autres chauves-souris géantes. Des dispositifs de défense automatiques planent donc au-dessus de la cité et sont chargés de tirer sur les animaux si ceux-ci s’approchaient un peu trop des habitations.
De la tête autonome, ou des bêtes sauvage, il faudra se faire sa propre représentation. Le titre, fidèle à l’esprit jeux de rôle, est en effet très textuel, et la majorité du contexte est donnée par les dialogues. Disco Elysium est passé par là.
Dans un tout autre univers, celui de la pluie et des néons de Blade Runner, Gamedec reprend néanmoins beaucoup de choses vues dans Disco Elysium : la vue en 3D isométrique, classique du RPG « à l’ancienne », les nombreux dialogues (même si – a priori – un peu moins riches que ceux du jeu de ZA/UM), et le fait que ces derniers puissent influencer à la fois la construction de notre personnage et la suite de l’histoire. L’absence de combat, aussi, rappellera fortement l’héritage Disco Elysium.
Autre élément de gameplay emprunté, mais à la série des Sherlock Holmes cette fois : les indices. Au fur et à mesure des dialogues, notre personnage rassemble différents indices qui forment des sortes de nœuds mentaux, et qu’il faudra lier pour essayer d’éclaircir le mystère, exactement comme dans Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments.
Si on est plutôt emballé par ce qu’on a pu voir, cette démo est vraiment trop courte pour se faire une idée de l’ambition du jeu. Néanmoins, graphiquement, c’est réussi, l’ambiance froide et poisseuse du cyberpunk est bien là. On apprécie l’écriture et notamment la façon dont le lore est dévoilé par petites touches anecdotiques. Il faudra voir si ce sera effectivement le cas pour la version complète, attendue pour le 16 septembre prochain sur PC. Bonne nouvelle, celle-ci inclura le français ! Le jeu sortira ensuite un peu plus tard sur Nintendo Switch.
Gamedec – Un Kickstarter qui démarre fort pour le RPG d’enquête cyberpunk
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Cloudpunk – City of Ghosts, la suite sous forme de DLC
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Disco Elysium – Censure et « panique morale » en Australie
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