Sous ce titre un poil aguicheur se cache en réalité une réflexion portée à cette génération de consoles émergente. Sorties en novembre 2020 (soit il y a un peu plus de deux mois maintenant), les consoles PlayStation 5 et Xbox Series X|S ont commencé, non sans mal, à envahir les salons et autres lieux de vie des joueurs du monde entier. Très vite, le grand public comme la presse spécialisée ont encensé les progrès et autres nouveautés techniques apportées par les machines. Plus beau, plus rapide, plus confort, nous n’avons pas mâché nos éloges sur les dernières créations de Sony et de Microsoft. Et pourtant.
La magie des débuts s’est peu à peu estompée, l’excitation du nouveau s’est tue, nous laissant avec cette triste question : les consoles PlayStation 5 et Xbox Series X|S sont-elles sorties trop tôt ? Derrière cette légitime interrogation, on pointe surtout du doigt le maigre catalogue de jeux. Faisons un bref bilan. Côté PS5, on a une démo technique du plus bel effet (Astro’s Playroom), convaincante, mais assez limitée, un standalone d’un jeu déjà bien poncé par la communauté (Spider-Man Miles Morales), un remake d’un jeu de niche (Demon’s Soul) et un jeu d’action que tout le monde a déjà oublié (GodFall).
Côté Xbox, rien, aucune exclusivité d’aucune sorte, la machine brille surtout de par son innovante formule du Game Pass propulsant ses joueurs à un festin de pixels (qui pourrait poser problème dans le futur, mais c’est un autre sujet). Tous les autres titres sont disponibles sur l’ancienne génération. C’est un poil plus beau (et encore, faut chercher par moments), plus rapide, mais est-ce une réelle avancée ?
Jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont pas les consoles qui font avancer le média, mais bien les jeux qui pavent sa route. Les machines et autres accessoires ne sont là que pour apporter une base technologique et un espace pour les développeurs, rien de plus. Alors oui, certaines consoles ont marqué, on pense notamment à l’iconique Gamecube, mais celle-ci reflète une période enduite de nostalgie et, surtout, des jeux. Baten Kaitos, Super Mario Sunshine, Star Fox Adventures, The Legend of Zelda: The Wind Waker… La liste est longue et belle. C’est ça, notre jeu vidéo. Pas le fait de pouvoir switcher de jeux en moins de dix secondes chrono.
Derrière tous ces progrès liés à la performance se terre un problème de plus grande augure. Sommes-nous devenus des impatients, incapables de réellement apprécier un jeu ? Notre consommation du jeu vidéo devient-elle excessive ? Il faut dire que les acteurs du marché (constructeurs, développeurs, éditeurs) ont redoublé d’effort pour abreuver cette soif intarissable au point de sortir des consoles avec quasiment aucun jeu ! On atteint là un paradoxe, un point de non-retour et un virage de notre média adulé. Et on ne peut que s’inquiéter pour la suite…
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