Ce dimanche avait lieu la finale des EU Masters d’hiver, le championnat de League of Legends mettant en lice les ligues régionales d’Europe. C’est l’équipe Los Ratones (LR), fondée par le streamer Caedrel cette année, qui est victorieuse de la compétition en s’imposant 3-0 contre les français d’Ici Japon Corp (IJC). L’équipe a évolué en NLC, la ligue régionale réunissant le Royaume-Uni et les pays du Nord.
Une finale mettant en lice deux équipes attendues en haut de la compétition : d’un côté, une équipe de LFL, la ligue la plus dominante de cette compétition, de l’autre, une équipe de joueurs d’expérience dirigés par un influenceur très investi. C’est l’expérience des joueurs de Los Ratones qui a triomphé, apportant un second trophée à trois des cinq joueurs de l’équipe anglophone.
C’est peut-être la trajectoire la plus dominante d’une équipe depuis la première victoire de la Karmine Corp à l’événement, en 2021. Les Los Ratones de Caedrel n’ont laissé aucune chance à la compétition, cela, même en rendant public tous les entrainements de l’équipe ainsi que les communications en match.
C’est une victoire qui peut inquiéter quant à l’avenir des ligues régionales, les ERLs. Alors que ce sont des ligues pensées par beaucoup comme un terreau pour former de jeunes talents, les équipes se reposent de plus en plus sur des joueurs d’expérience, en fin de carrière pour l’emporter.
Composée de streamers populaires et de vétérans de la ligue, le profil des joueurs de Los Ratones est atypique. On y retrouve notamment Rekkles, l’un des joueurs les plus emblématiques de la ligue européenne, qui jouait en Corée du Sud pour T1 Academy l’année dernière.
On est donc bien loin de cet idéal de formation que les observateurs de la ligue aimeraient trouver dans les ERLs. Un idéal de formation dans lequel même Riot Games ne semble pas avoir grand espoir. Avec les EU Masters d’hiver qui touchent à leur fin, c’est le moment de dresser un bilan sur cette première période de l’année, qui se termine particulièrement tôt cette année.
Tout comme les régions majeures, le calendrier compétitif annuel des ERLs s’est aligné sur le modèle à trois segments, pour l’hiver, le printemps et l’été. Au vu du niveau affiché, à la fois lors du segment régional et des EU Masters d’hiver, cette nouvelle découpe de l’année n’est pas forcément positive.
Et pour cause, certaines équipes n’ont pu faire que quatre matchs à cause d’un format nécessairement très punitif. Dans ces conditions, il est difficile pour les structures n’évoluant qu’en ERL de faire le choix de laisser les clés du projet à de jeunes joueurs, qui ont besoin de temps pour apprendre. On va plutôt préférer la garantie d’un joueur ayant déjà fait ses preuves.
On en revient toujours au même problème : la rentabilité de la ligue. Riot veut privilégier le spectacle, c’est pourquoi le studio fait le choix d’insérer trois compétitions internationales au lieu de deux, à tous les niveaux. Cependant, il est difficile de savoir si, à long terme, c’est un choix pertinent pour l’avenir de la ligue.
Los Ratones a fait un beau segment d’hiver : c’est avec intérêt qu’il faudra suivre le segment de printemps, afin de voir comment l’équipe de Caedrel évoluera alors que les autres équipes chercheront à muscler leur jeu.
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