Si ces dernières semaines, l’actualité et les ventes d’Hogwarts Legacy sont logiquement en baisse, le jeu est déjà l’un des phénomènes de l’année vidéoludique, voire de l’histoire du jeu vidéo, au moins d’un point de vue commercial. Avec presque 15 millions de ventes en deux mois, difficile de trouver un autre qualificatif. Mais le raz-de-marée (ou ras-le-bol pour certains) Hogwarts Legacy est loin d’être terminé. Dans moins d’un mois, le 5 mai prochain, le jeu sortira sur PS4 et Xbox One, remettant par la même occasion une pièce dans la machine à hype. Pour rappel, Warner Bros et Avalanche Software avaient au départ prévu une sortie simultanée du jeu sur toutes les plateformes, avant de reporter les versions à paraître sur celles de l’ancienne génération, officiellement pour se donner le temps d’améliorer encore le rendu final. Ce report sera-t-il bénéfique, ou au contraire, une belle épine dans le pied ? À quelques semaines du jour J, quelques éléments de réponse.
Le marché PS4/Xbox One est toujours le plus important en termes de nombre de machines vendues dans le monde. Quinze millions d’exemplaires d’Hogwarts Legacy vendus sur les consoles nouvelle génération, encore peu démocratisées, imaginez ce que cela pourrait donner sur un parc composé de près de deux cent millions de consoles. On peut se prendre à imaginer des chiffres proches des cinquante millions. De quoi donner le tournis. Finalement, le report des versions PS4/Xbox One aura permis plusieurs choses. Tout d’abord, faire monter la hype une seconde fois, en recréant ce sentiment d’attente nécessaire à la fabrication d’un succès. Pour beaucoup de joueurs de l’avant-dernière génération de consoles, le compte à rebours est enfin lancé avant d’enfin mettre la main sur Hogwarts Legacy.
Rendons également à César ce qui lui appartient. Si l’attente existe pour cette seconde sortie, c’est qu’il reste un bon jeu, salué par la majorité des critiques. Il n’est sans doute pas le chef-d’œuvre ultime du jeu vidéo que certains ont vu en lui, mais ses qualités sont indéniables et méritent qu’on s’y attarde. Et les joueurs ne sont pas bêtes. On passe rarement à côté d’un bon jeu. Hogwarts Legacy a déjà fait ses preuves. Devra-t-il convaincre une seconde fois ? Une chose est sûre, c’est que le succès fulgurant du jeu semble largement suffire à Warner Bros pour son auto-promotion. Pas besoin de publicité supplémentaire quand une dizaine de millions de personnes vantent déjà les mérites du jeu au quotidien. D’ailleurs, on remarque que Warner Bros a choisi le silence radio en ce qui concerne la promotion du jeu à succès sur PS4 et Xbox One. Ce silence serait-il synonyme de certitudes ou, au contraire, de doutes ?
Car attention tout de même, certains nuages noirs pourraient se trouver au-dessus, et pas des moindres. Si le jeu est définitivement un bon jeu vidéo dans sa version nouvelle génération, impossible pour le moment de se prononcer sur la qualité du contenu qui attend les joueurs le 5 mai prochain. La première question, c’est de savoir si le jeu sera à la hauteur des espérances et si le temps de développement ajouté aura été suffisant pour proposer un jeu digne des standards haut de gamme de la PS4 et de la Xbox One. Même si cela devait être le cas, certains défauts inhérents à la puissance des consoles subsisteront forcément. Logiquement, le jeu sera moins beau, moins fluide, entrecoupé de temps de chargement, et cela pourrait nuire à la publicité d’un jeu justement mis en avant pour ses qualités graphiques et d’immersion. Si cela ne devrait pas faire fuir les nombreux Potterheads impatients de mettre la main sur leur Graal vidéoludique, cela pourrait en revanche rebuter d’autres joueurs, qui pourraient passer leur tour.
Le matraquage médiatique qui a entouré Hogwarts Legacy à sa sortie, s’il est grandement responsable des millions de ventes sur PS5, PC et Xbox Series, pourrait aussi avoir largement dépassé les limites du supportable pour certains. Des spoils intempestifs, des milliers de streams en simultané sur Twitch et d’articles en tous genres ainsi que de la publicité à gogo, beaucoup d’entre nous ont presque l’impression d’avoir déjà fait le tour du jeu sans même avoir posé la main sur une manette ou un clavier. Tout a déjà été écrit, montré, critiqué, et cela pourrait avoir un effet néfaste. Pourquoi acheter un jeu dont on connaît déjà tous les secrets ? Dans une époque marquée par une culture de l’immédiat, beaucoup de joueurs n’auront sans doute pas eu la force de patienter et, à coup de Let’s play sur Internet, auront déjà fait le tour du jeu par écrans interposés.
Et la presse spécialisée dans tout ça, comment gérera-t-elle la seconde vague Hogwarts Legacy ? S’il semble improbable que la version ancienne génération du jeu puisse autant accaparer le travail des rédactions que les versions PS5 et Xbox Series ont pu le faire, il ne sera pas possible pour certains de laisser passer l’occasion de repartir à la chasse au buzz. En effet, on ne crache pas sur des milliers de clics aussi facilement. Espérons simplement que l’honnêteté soit de mise, et que le mois de mai ne devienne pas une foire aux éditions d’articles datant de février.
À quelques semaines du début de la seconde vie d’Hogwarts Legacy, nous ne sommes pas inquiets le moins du monde pour les futures ventes du jeu. L’héritage de Poudlard restera un jeu générationnel comme il y en a peu. Reste à savoir si le tour du monde de Poudlard n’aurait pas déjà été fait en long, en large et en travers par une majorité de joueurs, avant même le 5 mai. S’il est louable de souhaiter proposer un meilleur contenu aux joueurs quitte à reporter le début de l’expérience, il semblerait bien que ce délai puisse avoir un effet néfaste sur l’accueil qui sera réservé au jeu le mois prochain, tant on a l’impression qu’il n’y a déjà plus rien à dire à son sujet. Jusqu’à un prochain DLC ?
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