GTA 6 (ou Grand Theft Auto VI, pour l’écrire au moins une fois en entier) devrait sortir cet automne. Voilà douze ans qu’un épisode de GTA n’était pas sorti (5 ans « seulement » séparait GTA 4 et GTA 5 ), et aucun jeu majeur n’est sorti de chez Rockstar depuis la publication de Red Dead Redemption 2 en 2018. Le niveau d’attente est donc comparable à ce qui se passe dans une bouteille de Coca qu’on aura au préalable bien secouée (en y ajoutant un Mentos au passage).
Seulement, certains indices viennent à laisser penser que la deadline de l’automne pourrait ne pas être respectée. D’abord, parce que dans leur majorité, les gros jeux sortis ces dernières années ont tous été repoussés : le triste épisode (et la renaissance façon Phénix) Cyberpunk 2077, The Legend of Zelda Tears of the Kingdom, Hogwarts Legacy, Assassin’s Creed Shadows…
Mais aussi, Take Two, maison-mère de Rockstar, prévoit de publier Borderlands 4 le 23 septembre prochain, soit en plein dans la fenêtre de sortie de GTA 6. Et risquerait alors de faire lui-même de l’ombre à son propre titre. Or, après le ratage complet du film, la licence aurait bien besoin de redorer son nom, et un échec commercial pourrait lui être particulièrement préjudiciable.
Mais alors il y a là un énorme pari pour les studios de jeux vidéo, qui sont nombreux à attendre la date de sortie du prochain GTA pour remplir leur calendrier, car personne ou presque ne veut voir son jeu sortir dans l’ombre du mastodonte.
Il faut se souvenir que la sortie de de GTA 5, c’était, à lui seul, 50% des revenus de l’industrie du jeu vidéo aux Etats Unis sur le mois de sa sortie, alors même qu’il était paru en milieu de période. Le même GTA 5 a représenté 89% de tous les jeux vidéo vendus la semaine de sa sortie, et 94% des revenus de la même période. Autant dire que la licence ne laisse même pas des miettes aux autres jeux (source : le podcast The Game Business Show, cité par WCCFTech.com). Et dans ces conditions, il est évident que la date de sortie de GTA 6 est une donnée majeure pour la constitution des plannings des autres éditeurs.
« Si vous êtes une société de jeu vidéo qui retient sa respiration en attendant la sortie de GTA 6, et que ce dernier est repoussé de 3, 4, 5 ou 6 mois, qu’est-ce que vous faites ? Vous devez soit être en mesure de sortir votre jeu dans ce qui est désormais un énorme trou noir, ou vous devez tout repousser de 6 mois. Et je suis sur que les conséquences seront alors que certaines sociétés vont couler » – Ben Porter, analyste de l’industrie pour Newzoo, lors d’une interview avec PC Gamer durant la GDC (traduit par la rédaction)
L’établissement d’un calendrier de sortie est déjà un art particulièrement complexe, fait de savoir-faire marketing, de connaissance fine de l’industrie, de talent pour la communication et d’une dose non mesurée de chance. Réussir à faire remarquer son jeu dans la nuée des sorties mensuelles est un autre défi, peut être encore plus compliqué. Mais quand on ajoute à ces deux équations l’arrivée d’un titan comme GTA 6, qui plus est à une date « mystère », on arrive à des missions réellement impossibles.
La sortie d’un jeu GTA est en soi un événement culturel majeur, un phénomène de société : les boutiques, et même les supermarchés, vont par exemple mettre en place des systèmes de distribution propres à cette unique licence. Cela devient désormais une menace pour le reste de l’industrie. C’est un fait quasi assuré, le succès garanti de GTA 6 va tirer les bilans annuels du secteur jeux vidéo vers le haut. Quitte à faire tomber quelques studios au passage ?
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