C’est en juillet 2024 que le syndicat américain SAG-AFTRA avait déclaré la grève des acteurs et doubleurs du jeu vidéo. Après onze mois de négociations, les représentants du mouvement annoncent que des accords ont enfin été trouvés entre les travailleurs de l’industrie et les gros studios. Toujours au cœur de la discorde : l’utilisation de l’intelligence artificielle générative.
Les comédiens grévistes dénonçaient des conditions de travail difficiles dans l’industrie. Alors que les jeux vidéo génèrent des milliards chaque année, les acteurs exigeaient une revalorisation salariale alignée sur l’inflation, de meilleures couvertures santé (sujet ô combien sensible aux États-Unis), mais surtout un encadrement beaucoup plus strict de l’IA.
C’était bien là la raison la plus marquante de cette grève des doubleurs : beaucoup d’entre eux craignaient que leurs voix soit utilisée, reproduite ou modifiée sans leur consentement. Le syndicat SAG-AFTRA dénonçait notamment des clauses floues, qui laissaient trop de marge aux studios pour exploiter des doublages générés par IA, sans transparence ni rémunération. Récemment, on a pu voir une tentative (qui a rapidement viré au cauchemar) de la part d’Epic Games d’utiliser la voix de feu James Earl Jones pour un chatbot IA qui permettait de dialoguer avec Dark Vador.
Les comédiens gardent leur voix
Ce 9 juin, un accord de principe a été conclu entre SAG-AFTRA et plusieurs poids lourds du secteur, dont Activision, EA, Epic Games, Insomniac et Warner Bros. Dès le 11 juin, la grève des doubleurs a été suspendue, autorisant les membres du syndicat à reprendre le travail sur les productions concernées.
Ce texte, encore en attente de validation par le comité national du syndicat avant ratification par les membres, comprend des avancées jugées « historiques » par les deux parties. Parmi elles : une hausse des salaires de plus de 24 %, et surtout enfin des garde-fous pour protéger le travail des comédiens face à l’utilisation de l’IA.
Les studios devront désormais obtenir le consentement des artistes, faire preuve de transparence et verser une compensation appropriée en cas d’utilisation de répliques numériques.
On se souvient que certains studios, comme MiHoYo ou Hoyoverse, avaient contourné la grève des doubleurs en remplaçant les voix des comédiens absents sans leur demander leur avis. Nul doute que même avec des accords signés entre les travailleurs et les géants de l’industries, certains trouveront malgré tout le moyen de passer entre les mailles du filet. Si une bataille de longue haleine vient d’être gagnée, difficile de ne pas la voir comme un simple épisode d’un feuilleton qui n’est pas près de se terminer, tant les avancées de l’IA sont rapides et son utilisation de plus en plus généralisée.
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