Si PlayStation se démarque de la concurrence grâce à quelques très gros et très beaux titres solos exclusifs (The Last of Us, Uncharted et God of War, entre autres), économiquement, ce n’est pas forcément ce qui fait tenir debout la marque. En Europe, notamment, les PlayStation se vendent aussi énormément pour le couple FIFA – Call Of Duty. D’où les inquiétudes face à l’acquisition d’Activision – éditeur entre autres choses de la licence Call of Duty – par Microsoft.
Pour rassurer tout le monde, Phil Spencer a envoyé une belle lettre à Sony, un accord signé qui garantit au constructeur japonais que les jeux Call of Duty continueront bien à sortir sur PlayStation plusieurs années au-delà de l’accord que PlayStation a déjà avec Activision. Un geste de bonne volonté qui vient à nouveau pointer le fait que la guerre des consoles est bel et bien finie ? Pas tout à fait. Call of Duty est en effet au centre des toutes les attentions en ce qui concerne l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft.
Ainsi, les deux constructeurs ont déjà pu discuter de la chose par avocats interposés, dans un dossier remis au Conseil Administratif de Défense Économique (CADE) du Brésil. Sony y déclarait qu’il serait aujourd’hui difficile pour un développeur de mettre en place une nouvelle franchise de l’envergure de Call of Duty, devenu « un genre en soi ». Microsoft avait alors répondu que son rival exagérait un peu les choses, et que de toute façon, il ne serait pas judicieux, économiquement parlant, pour la société de ne pas distribuer CoD sur PlayStation.
Aujourd’hui, c’est au Royaume-Uni, premier marché du jeu vidéo en Europe, que cela se joue. Le UK’s Competition and Market Authority (CMA), l’équivalent de notre Direction de la Concurrence, a ainsi déclaré :
« En conclusion de la phase 1 de notre enquête, le fait que Microsoft puisse utiliser, une fois l’acquisition entérinée, son contrôle sur des jeux populaires comme Call of Duty et World of Warcraft pour gêner la concurrence […] soulève quelques inquiétudes. […] Nous étudierons le deal plus profondément lors de la phase 2, afin d’aboutir à une décision qui sera prise dans l’intérêt des joueurs du Royaume-Uni et de l’industrie » – Sorcha O’Carroll, Directrice en chef des acquisitions à la CMA, dans un communiqué de presse traduit par la rédaction.
On comprend mieux, face aux inquiétudes des régulateurs et à la menace qui plane sur le deal à 68,7 milliards de dollars, la « bonne volonté » de Phil Spencer de continuer à partager ses (futures) licences avec PlayStation…
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