En 2007, sort Bioshock. FPS prenant place dans un univers dystopique inspiré des écrits d’Ayn Rand, le jeu nous plaçait dans les bottes humides de Jack, un homme perdu dans les tréfonds d’une cité sous-marine maudite. Dans cette cité tombée en désuétude errent les anciens habitants devenus accro à l’Adam et à l’Eve, des substances leur conférant des pouvoirs hors du commun. Mais la soif de cette substance les a transformés en monstres assoiffés de sang. Jack devra alors tout faire pour s’échapper de cet enfer et comprendre son rôle au milieu de cette guerre civile.
En 2009, Gore Verbinski (Pirates des Caraïbes, The Ring) est choisi pour réaliser l’adaptation de Bioshock. L’ambition de Verbinski était claire : faire un long-métrage « rated-R » (interdit aux moins de 16 ans), accéder à un budget de 200 millions de dollars et suivre la ligne directrice du premier jeu en en faisant un film d’horreur et en adaptant la mauvaise fin du jeu. Un blockbuster, adapté d’un jeu vidéo et interdit aux moins de 16 ans, nombreux sont les studios à avoir claqué des dents à l’annonce de ces choix.
Voyant qu’aucun producteur ne souhaite le suivre dans cette aventure, notamment suite à l’échec du Watchmen de Zack Snyder (autre exemple de Blockbuster « rated-R » au budget important), Verbinski lâche la réalisation mais reste à la production. Le poste de réalisateur se voit être remis à Juan Carlos Fresnadillo. Ce dernier ayant réussi à accoucher d’une production horrifique à petit budget avec 28 semaines plus tard, les studios en profitent pour baisser drastiquement le budget alloué à Bioshock, passant de 200 millions à 80 millions de dollars. Les autres points soulevés sont ceux de passer du Rated-R au PG-13 et de faire de l’adaptation une œuvre moins sombre, graphique et complexe. Tout l’inverse de ce que représente Bioshock en somme.
En fin de compte, en 2011 Verbinski et Fresnadillo annoncent que le développement de Bioshock est annulé suite à de trop gros différends avec les différents studios impliqués. Le créateur du jeu, Ken Levine, souligne par la même occasion que la licence Bioshock n’avait pas forcément besoin d’une adaptation, mais que si film il y a, il se devait d’être bon et pas juste une adaptation aseptisée uniquement conçue pour rameuter des spectateurs et faire plaisir aux studios.
Would you kindly make a movie ?
En 2022, 2K Games annonce que les droits du film viennent d’être acquis par le géant Netflix et, en plus de cet achat, un nouveau réalisateur prend la barre du navire direction Rapture. Francis Lawrence est alors choisi pour porter à l’écran le chef-d’œuvre de Ken Levine. Réalisateur des très efficaces Constantine et Je suis une légende, mais surtout des 4 derniers opus de la saga Hunger Games, Lawrence s’adjoint les services de John Logan pour l’écriture du scénario. Reconnu pour son travail sur Skyfall, Le dernier Samouraï ou encore Alien: Covenant, Logan promet de baser son travail sur le premier opus de la saga vidéoludique.
Aujourd’hui, le film est toujours en phase d’écriture mais Francis Lawrence vient de s’exprimer sur Bioshock à l’occasion de la sortie de son dernier film, Marche ou crève. En effet, il indique que le projet est toujours sur la bonne voie et qu’il entrera en tournage après le prochain Hunger Games prévu en fin d’année prochaine. Bioshock entrera très certainement en production en 2027 pour une sortie en 2028 ou 2029.
Est-ce trop tard pour Bioshock ?
Le film sortira presque 20 ans après son annonce initiale. Et même si un Bioshock 4 est toujours dans les tuyaux chez 2K Games, est-ce que l’attrait pour la licence sera toujours le même ? Bioshock est un sommet du jeu vidéo et son adaptation en soi est déjà quelque chose de périlleux : un homme soumis à un contrôle mental devant faire le choix de devenir un monstre ou de s’adapter à un monde froid et effrayant au milieu d’un déluge gore et graphique. Cette proposition pourrait en faire fuir plus d’un.
Nombreux sont les exemples dans l’industrie du cinéma de films imaginés et préparés il y a longtemps, restés à l’état de rêve durant des années et qui se sont révélés être des déceptions à leur sortie. Megalopolis de Francis Ford Coppola ou L’homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam, pour ne citer qu’eux.
Est-ce que Bioshock ne devrait pas rester comme l’avait imaginé son personnage, Andrew Ryan ? Un rêve dont il ne faut en fin de compte pas s’approcher ?
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