L’excellente image de marque dont jouit Apple auprès de ses clients vient en partie du fait que l’écosystème de la marque est complètement fermé. On vantait déjà les Mac il y a vingt ou vingt-cinq ans pour leur stabilité, réputée à l’époque bien supérieure à celle du PC. Une stabilité expliquée par les aficionados (à tort ou à raison…) par le fait qu’on ne pouvait installer « que du Apple » sur les ordinateurs Apple.
La recette fut appliquée aux smartphones, et les iPhones bénéficient de leur propre OS, ainsi que d’un magasin d’applications dédié où tous les logiciels sont contrôlés et validés par Apple avant la publication sur la boutique. C’est l’une des différences majeures avec le principal concurrent, Android, système d’exploitation conçu par Google, partagé par de très nombreux fabricants d’appareils, qui accepte aussi que des applications soient installés sur les terminaux via différentes origines.
Samsung a ainsi son propre magasin d’applications, qui vient sur ses téléphones en plus de Google Play, et on se souvient du drama autour des smartphones Huawei, qui fonctionnent toujours aujourd’hui sous Android, mais sans les services Google, et donc sans Google Play, mais avec son propre distributeur d’applications.
Le contrôle total d’Apple sur son écosystème est bien entendu justifié par des raisons de sécurité, mais offre surtout une immense manne au fabricant, qui touche 30% de toutes les transactions qui passent par son AppStore. C’est cette situation qui avait donné lieu au procès Epic vs Apple, qui avait abouti à l’impossibilité de jouer à Fortnite sur appareils iOS, l’application ayant été retirée de l’AppStore.
Mais cette spécificité Apple est peut-être sur point de prendre fin, puisque de nouvelles règlementations européennes vont obliger le constructeur américain à permettre l’arrivée de magasins d’applications « third party », autrement dit n’appartenant pas à la marque à la Pomme. Une nouvelle régulation qui vise à diminuer le contrôle des grandes sociétés sur la tech, et rendre certaines libertés aux consommateurs, en rendant accessibles les applications tierces, donc, mais aussi en leur permettant d’accéder à certains réglages par défaut (les appareils seraient obligatoirement « rootés » ou « jailbreakés » par défaut, pour le dire en très gros).
Ces obligations seront effectives en 2024. Apple travaillerait à ce que cela soit possible sans nuire à la sécurité de ses terminaux ou de ses consommateurs. Mais il faut peut-être plutôt comprendre « sans nuire à sa marge sur les achats et microtransactions » ? Dans tous les cas, l’annonce a fait bondir la valeur de certaines entreprises du numérique, dont on imagine que les profits devraient grimper si elles pouvaient contourner la commission de 30% abandonnée à Apple ! Et le Game Pass pourrait alors enfin bénéficier de son application iOS, qui sait ?
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