Depuis plus de 35 ans, The Legend of Zelda est une véritable marque de fabrique de Nintendo, synonyme d’aventures envoûtantes et plus épiques les unes que les autres. Que ce soit d’un point de vue technologique (la première utilisation du Disk System et la possibilité de crier dans le micro contre un certain boss déjà sur la Famicom/NES, l’utilisation du Wii Motion Plus pour mimer des gestes à l’épée dans Skyward Sword…), ou dans le changement de ses mécaniques de jeu (la transition parfaite de la 2D à la 3D avec Ocarina of Time, la maîtrise de l’open-world dans Breath of the Wild), la saga n’a cessé de se réinventer en gardant en tête une seule idée : stimuler le sens de la découverte chez le joueur.
Et à ce titre, les développeurs ont depuis longtemps su gratifier les fans de nombreux secrets et autres easter eggs, pour les plus curieux d’entre eux.
À l’occasion de la sortie de Tears of the Kingdom, nous vous proposons de revenir en détail sur certains d’entre eux, et pas forcément les plus connus.
Breath of the Wild – Les influences du Japon, et de son passé antique
Les références au Japon sont multiples dans Breath of The Wild, cristallisées dans le village Cocorico de ce dernier opus (le pendant du village caché des ninjas que sont les sheikahs) : une architecture des maisons rappelant le style minka, le torii situé juste devant la demeure d’Impa, la tenue traditionnelle mêlant hanten et zori…
Les développeurs évoquent également la période Jomon (13.000 à 300 av. J.-C.) comme source d’inspiration dans un making-of du jeu. La civilisation Jomon est constituée de chasseurs-cueilleurs, qui s’étaient alors établis dans des villages de l’archipel japonais, et connue aujourd’hui pour sa pratique typique de la poterie par impression de cordes.
Méconnue du public occidental, la culture Jomon a cependant énormément gagné en popularité au Japon sur les dernières décennies. Ce fut là un choix intelligent de la part de Nintendo, qui assurait d’un côté une aura mystérieuse et attirante pour les néophytes, et de l’autre suscitait l’intérêt des Japonais. Une décision judicieuse, quand on sait que Breath of the Wild a battu le record d’Ocarina of Time pour s’imposer comme le Zelda le plus vendu au Japon, avec plus de deux millions d’exemplaires.
Epona – La déesse derrière la monture
Alors qu’il souhaitait initialement le faire dans Super Mario 64 (si, si), c’est finalement dans Ocarina of Time que Yoshiaki Koizumi pourra intégrer l’utilisation d’un cheval. Pour l’occasion, et afin de permettre l’attachement du joueur à sa monture, Koizumi décide de lui donner un nom (devenu célèbre depuis), sans même consulter ses collègues : Épona.
Il fait ici référence à une déesse celtique gauloise des chevaux et de la fertilité, qui avait aussi pour fonction de guider les âmes vers les îles de l’autre monde (et nous laisse à rêver d’un cheval volant dans Tears of the Kingdom…).
Depuis, le combat monté aura beaucoup évolué dans la série : ne permettant initialement d’utiliser que l’arc sur Nintendo 64, les possibilités de mouvements et d’actions sont désormais multiples dans Breath of the Wild, et participent au sentiment de liberté que provoque le jeu.
La Triforce – Hommage à un mentor de Shigeru Miyamoto
Qui ne connaît pas le symbole de la Triforce ? Cette relique des trois déesses d’Hyrule, représentées par l’assemblage de trois triangles dorées dont l’union en forme un quatrième, est un des fils rouges de la saga, justifiant la récurrence des destins de Zelda, Link et Ganondorf.
Une référence moins connue, cachée au milieu des différents easter eggs de la série, est l’origine de ce symbole. Il semblerait que celui-ci soit non seulement une reprise de l’emblème du clan Hojo, encore une fois un symbole de la culture japonaise, mais aussi un hommage à un designer de Nintendo : Gunpei Yokoi, une véritable légende au Japon, surnommé le « Dieu du jouet », et qui serait apparemment l’un des descendants du clan !
Celui-ci est notamment connu pour être le créateur des Game & Watch, du Game Boy, et du Virtual Boy (rien que ça), mais aussi pour avoir été le mentor de Shigeru Miyamoto.
Il fut aussi à l’origine de l’application de sa maxime fétiche : « la pensée latérale des technologies désuètes », philosophie toujours en place chez Nintendo qui consiste à attendre qu’une technologie soit très répandue pour que son coût soit minimal, et ensuite l’adapter à un contexte nouveau.
Breath of the Wild, le royaume des easter eggs
Jusqu’ici, certains pourraient souligner que nous n’avons évoqué que des références plus ou moins subtiles du jeu, plutôt que des assets cachés. Rattrapons-nous avec Breath of The Wild, un jeu débordant d’easters eggs qui ne pourront pas tous être listés en quelques lignes, mais dont certains nous ont touchés plus que d’autres, à commencer par la présence de deux PNJ que vous avez dû croiser.
Satoru Iwata, regretté président de Nintendo, et Robbin Williams, acteur ayant ému des générations, ont en effet tous deux eu droit à un avatar dans le jeu. Une attention légère et simple, pour deux hommes qui partageaient une affection particulière pour la série, Robin Williams étant allé jusqu’à nommer sa fille Zelda.
Ce ne sont toutefois pas les seuls à avoir eu le droit à ce traitement de faveur dans des easter eggs, le nom d’Eiji Aonuma ayant été astucieusement caché dans celui d’un temple du jeu.
Les développeurs ont fait en sorte, de façon simple et efficace, que tous ces clins d’œil soient découverts en explorant la carte. En parcourant les terres dévastées par la guerre du royaume d’Hyrule, notre cœur s’est aussi serré devant la vision du ranch Lon Lon abandonné. Impossible de ne pas se remémorer la rencontre avec Épona et Manon dans Ocarina of Time en traversant ce terrain en friche, dont les ruines gardent encore les échos du passé.
La carte de Breath of the Wild était incontestablement sa plus grande réussite : tous ses endroits étaient en eux-mêmes des hommages aux jeux précédents, portant des noms évoquant tel ou tel moment de la saga. Le sens du détail des créateurs de Nintendo y transparaissait dans chaque relief, dans chaque bassin, et la simplicité et la richesse du jeu donnaient envie de s’y perdre pendant des heures, à explorer ce royaume, sur quelques notes de piano.
Six ans après, et malgré toute la dévotion d’une communauté d’acharnés ayant découvert une multitude d’easter eggs, des mystères persistent et des secrets demeurent, signes de la profondeur de ce chef-d’œuvre dont on espère que la suite, The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, sera toute aussi réussie, voire – pourquoi pas ? – encore meilleure.
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