SEGA a révélé son dernier projet de jeu mobile : 404 Game RE:SET. Sous la houlette de Yoko Taro (NieR) dans le rôle de directeur créatif, ce titre sera un free-to-play mobile mettant à l’honneur les différentes licences développées par le studio.
C’est dans une vidéo de sept minutes que Yoko Taro (directeur créatif, NieR), Yuugen (Character Designer, Atelier Lulua, Atelier Lydie & Suelle) et Gosuke Nakamura (producteur) ont détaillé le jeu, prévu pour le printemps de cette année. Il s’agira d’un jeu transformant les différentes licences historiques du studio en jeunes filles avec des pouvoirs devant affronter un monde corrompu, dominé par SEGA, l’entreprise étant elle-même transformée, pour l’occasion, en multi-nationale machiavélique contrôlant le monde.
Si le projet peut paraître surprenant de prime abord, le jeu s’inscrit parfaitement dans le paysage du jeu mobile japonais. En effet, qu’il s’agisse de Touken Ranbu, de Kantai Collection, ou de Pretty Derby Uma Musume, l’humanisation de concepts en personnages est un genre en soi.
Cette fois-ci, ce sont donc des licences de jeux vidéo qui passeront à la moulinette. Pour l’instant, seuls Virtuacop (1984), Outrun (1986), After Burner (1987) et Virtua Fighter (1993) ont été révélés, mais d’autres jeux de l’époque seront également de la partie. Pour ce qui est des licences plus récentes, les développeurs ont affirmé que ce serait envisagé dans le cas où le jeu aurait du succès.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que SEGA s’amuse à transformer ses licences en filles mignonnes : la dernière fois, c’était les consoles qui étaient passées par la case « personnification » avec l’anime Sega Hard Girls, diffusé en 2014. Peu inventif, l’anime était passé relativement inaperçu, échouant à apporter quoi que ce soit au-delà de son gimmick d’origine.
Un précédent qui peut inquiéter, donc. Pour autant, 404 Game RE:SET ne semble pas suivre le chemin de son prédécesseur. Tout d’abord, il faut l’admettre : le récit sera très probablement plutôt simple et manichéen, le but est plus de donner envie aux joueurs de passer à la caisse pour récupérer la fille qui représentera leur licence favorite, plutôt que de s’engager dans un récit d’anticipation engageant. Cela dit, reste que la présence de Yoko Taro peut faire hausser un sourcil aux plus cyniques des joueurs.
En effet, si un réalisateur peut mêler l’aspect consumériste de la culture populaire actuelle avec un réel propos pouvant pousser à la réflexion, c’est bien l’homme derrière la série des NieR. 2B est un testament de sa capacité à faire une synthèse de ces deux aspects opposés de la culture du jeu vidéo. Accumulant à la fois des éléments rendant le personnage attrayant pour des joueurs en quête de la dernière figurine à l’effigie de leur personnage favori et un propos lié à des questions existentielles à l’humanité, 2B permet de voir la manière dont Yoko Taro donnera peut être vie aux licences cultes du studio.
Si le jeu est pour l’instant uniquement annoncé pour une sortie japonaise, son producteur n’exclue pas une sortie internationale dans le cas où le jeu aurait un succès dépassant toutes les attentes. La question à se poser pour réfléchir à une éventuelle localisation, c’est bien : est-ce que SEGA capitalise sur l’héritage de la culture de l’arcade au Japon ? Ou pense-t-il ce jeu comme une manière de raviver l’intérêt pour ces licences plus anciennes ?
En effet, la pratique du jeu d’arcade se maintient surtout au Japon, là où à travers le reste du monde, elle s’est progressivement restreinte à des cercles de passionnés après le boom des années 1980. Pour autant, ces dernières années, les salles d’arcade possédées par SEGA ferment successivement. D’abord, en 2020, c’est SEGA Akibahara 2 qui a été touché, puis, en 2021, SEGA Ikebukuro. En 2022, c’était au tour de SEGA Akibahara 4.
Si ce n’était pas une question de rentabilité, mais de droits (SEGA n’avait pas renouvelé les baux), reste que ces fermetures successives ont fortement touché les joueurs. D’un autre côté, si la culture de l’arcade reste majeure, le paysage des salles a largement changé. Aujourd’hui, les jeux qui sont les plus rentables sont généralement soit des jeux de rythme, tels que Taiko no Tatsujin ou Sound Voltex, soit des jeux tirés de licences que l’on peut retrouver sur divers support : Fate/Grand Order, Mobile Suit Gundam…
404 Game RE:SET peut donc apparaître comme un moyen de valoriser des licences historiques tombées en retrait. Réel hommage aux jeux d’arcade ? Capitalisation facile sur un nouveau cycle de nostalgie ? Le jeu devrait se révéler progressivement au fil des semaines à venir. Affaire à suivre, donc…
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