Nouveau petit clou dans le cercueil des éditions physiques de jeux vidéo, qui en prennent décidément pour leur grade en ce début d’année. Après qu’Ubisoft a émis le vœux pieux que « les joueurs s’habituent à ne plus posséder leurs jeux » par la voix de son responsable des abonnements, c’est Christopher Dring, de GamesIndustry.biz, qui partage avec nous une confidence d’un important éditeur de jeux qui ne va pas dans le sens des collectionneurs :
« Un grand éditeur m’a dit juste avant Noël qu’en Europe, de nombreuses boutiques ont arrêté de référencer les jeux Xbox. […] Donc ils n’ont plus de stock de jeux pour Xbox, c’est tellement une console tout-numérique, les performances des jeux sont tellement basses, qu’à la fin, quand vous vendez une console sur laquelle la plupart des joueurs ne font que télécharger leurs jeux, ce n’est plus vraiment rentable pour la boutique. » – Christopher Dring, sur le podcast de GamesIndustry.biz, Microcast.
Il ajoute ne pas avoir pu confirmer les allégations, ni avoir identifié les magasins en question, mais précise que c’est bien un patron de maison d’édition qui lui a fait ces confidences. Un discours raccord avec celui de Limited Run, récemment interrogé sur les sorties de Rocket Knight et Felix the Cat, deux titres que Limited Run publient pour tous les supports (PS4, PS5et Switch), sauf pour les consoles Xbox. Josh Fairhust, à la tête de la maison d’édition spécialisée dans les petits tirages, avait expliqué sur X simplement ne pas vendre assez de copies sur Xbox. « Malheureusement, la grande majorité des joueurs Xbox se tournent d’abord vers le dématérialisé », déclarait-il.
Le Game Pass ne doit pas y être pour rien. Même si régulièrement, on peut voir que le service par abonnement ne nuit pas à la distribution classique de jeux, mais vient en complément (comme l’ont encore montré les succès commerciaux de Starfield ou tout récemment de Palworld, deux jeux proposés au catalogue qui se sont pourtant très bien vendus), il peut influencer le joueur sur sa façon de consommer. Avec l’habitude de jouer sur le Game Pass, on prend aussi celle du dématérialisé.
L’abandon (qui n’est pas encore acté, rappelons-le !) du format physique sur Xbox serait une nouvelle accueillie très froidement par ceux qui qui tiennent et œuvrent à la préservation du patrimoine vidéoludique. Cependant, il faut aussi le répéter, la conservation des jeux en boîte est loin d’être la meilleure solution pour leur permettre de traverser les époques. Entre l’impossibilité de brancher les anciennes consoles sur les écrans actuels, les batteries des PSP qui gonflent et détruisent les machines, les Wii U qui se briquent au démarrage, et les supports physiques à date de péremption (comme, hélas, les cartouches PS Vita et probablement celles utilisées sur Switch), il faut aussi envisager d’autres techniques de sauvegarde.
Microsoft, s’il est un acteur important du passage au tout-numérique, a aussi beaucoup travaillé pour conserver l’accès aux titres des anciennes générations, à travers la rétrocompatibilité des jeux et des boutiques ; ce qui représente aussi une façon crédible d’étendre la durabilité des jeux, tout en permettant au constructeur et aux éditeurs de continuer à profiter des ventes (contrairement au marché de l’occasion). Un système gagnant-gagnant ?
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