En 2019, Ubisoft n’a pas vécu uniquement l’échec cuisant (et mérité) de Ghost Recon Breakpoint, mais aussi connu le succès (mérité aussi) avec un certain The Division 2. Plus belle, complète et agréable à parcourir que son aînée, cette suite était une véritable satisfaction lors de sa sortie et a continué à sans cesse s’améliorer et proposer du contenu qualitatif à sa communauté par la suite. Le Pass An 1 nous avait apporté nombre de petites nouvelles missions dans des lieux inédits comme le Pentagone ou encore le zoo de Washington, tout en intégrant au jeu de base toujours plus de loot et équipement must have pour tout joueur qui se respecte. Sans compter l’arrivée du premier Raid qui s’est avéré être un véritable plaisir à parcourir.
Nous sommes maintenant en mars 2020 et après donc environ un an d’exploitation, il était temps pour Ubisoft de passer au niveau supérieur et de nous proposer la première véritable extension pour The Division 2. Intitulée Warlords of New York, elle nous ramène comme son nom l’indique dans une ville que les aficionados de la franchise connaissent bien, à savoir New York. Rassurez-vous, ce DLC a beaucoup plus à offrir et n’est pas qu’une simple madeleine de Proust nostalgique nous renvoyant gambader dans la Grande Pomme.
Alors, bien évidemment, on ne retourne pas à New York pour flâner et faire les boutiques, mais bien pour poutrer du vilain pas beau qui menace une nouvelle fois la paix toute relative qui règne dans les rues de la ville. Il se trouve en effet qu’un petit groupe d’agents renégats de la Division a pris possession de certaines zones de Manhattan et anéanti avec une nouvelle arme chimique le QG de la Division en ces lieux. Pour régler la situation, nous sommes envoyés en compagnie de Kelso sur place pour traquer et tuer les coupables de cette infamie.
Classique et plutôt convenu, ce scénario prétexte à notre retour en terre new-yorkaise n’est pas déplaisant pour autant. Il introduit un personnage aux aspirations intéressantes qui emploie néanmoins des méthodes extrêmes pour arriver à ses fins. Cependant, le twist final est assez bien vu et lance la licence sur de nouvelles pistes à suivre dans le futur.
Petite particularité, il est possible d’accéder dès le début d’une nouvelle partie au DLC, puisqu’il suffit de débloquer la Maison Blanche, ce qui arrive après dix minutes de jeu, et d’utiliser un booster (gratuit) pour atteindre directement le niveau 30 et le World Tier 5. Autant dire que l’on ne recommande absolument pas la chose, surtout pour les néophytes, car il en va de la compréhension de l’univers et surtout de la découverte gâchée d’un jeu qui mérite qu’on s’y attarde. Autre chose importante, il n’est plus possible de retourner à Washington une fois l’extension lancée, un choix assez hasardeux, qui impose de se taper tout le contenu scénarisé en entier pour retourner à la capitale américaine.
Concrete Jungle
New York sans neige et après le passage d’un très violent ouragan, voilà comment résumer simplement la proposition visuelle de Warlords of New York. C’est encore une fois très beau et détaillé,car les équipes de Massive ont fait un travail plus que remarquable sur les différents environnements, l’architecture et l’ambivalence entre nature et urbanisme.
C’est le bordel, mais un bordel organisé, car participant à la création d’un level design intelligent jouant aussi bien sur la verticalité que l’horizontalité lors de l’exploration de la ville. Elle regorge de secrets à découvrir, de lieux à visiter, et dévier de sa route devient très vite une obligation émanant de notre propre curiosité, tant il est agréable de faire du tourisme et de trouver quelques secrets bien cachés.
L’atmosphère post-apocalyptique témoignant du jour d’après l’ouragan qui se dégage de ce New York désolé est aussi triste qu’envoûtante. Il y règne un silence de mort qui trouve sa voix dans une désolation visuelle constante et sans concession. On a réellement l’impression d’évoluer dans une ville détruite par Mère Nature dont les hauts buildings éventrés et tenant à peine debout témoignent de sa toute-puissance. Les développeurs ont encore une fois fait des merveilles avec le Snowdrop Engine, les cycles météo et jour/nuit en temps réel sont toujours aussi bluffants et le travail sur la lumière est incroyable.
Encore plus que Washington, la Grande Pomme nous a séduits et emportés dans son ambiance crue si particulière et différente du jeu de base, mais c’est aussi là sa force. Pas besoin de neige quand on a une équipe talentueuse derrière chaque pixel que compose ce magnifique et rude tableau post-apocalyptique.
Empire State of Gun
Mais qu’on se le dise, The Division 2: Warlords of New York n’est pas là pour révolutionner la formule introduite l’année dernière et même avant. Il sert avant tout à la pérenniser tout en apportant quelques nouveautés ici et là qui font la différence. On débarque donc dans une ville contrôlée par Aaron Keener qui, avec l’aide des factions locales, a formé un véritable réseau visant à rayer de la carte la Division. Aidé par ses quatre fidèles lieutenants tous installés dans un quartier différent de Manhattan, il prépare une attaque bactériologique contre Heaven, le dernier bastion encore debout de la résistance civile.
Commence alors un jeu du chat et de la souris avec Keener puisqu’il nous faut dans un premier temps débusquer ses acolytes dans chaque zone qu’ils occupent avant de nous tourner vers le big boss de la bande.
Ainsi, nous avons le droit d’explorer quatre nouveaux quartiers de Manhattan pour autant de cibles. On se renseigne alors auprès des locaux pour glaner des informations, on exécute deux-trois missions, on tue nos cibles l’une après l’autre dans l’ordre que l’on souhaite et voilà, on se retrouve face à Keener pour notre face à face final. Alors oui, la progression ne surprend pas et reprend un peu les bases de ce que l’on a dans les Ghost Recon, Far Cry et consorts.
Pourtant cela fonctionne et le côté investigation, bien que très léger, est plutôt bien vu, alors que les combats de boss de zones se montrent plus stratégiques que par le passé, nous offrant quelques belles minutes de bravoure seul ou en groupe. De manière générale, les missions se déroulent de la même façon qu’auparavant, notre exploration et les activités qui s’y greffent aussi, même si certaines petites, très petites particularités, comme les coffres SHD dans chaque planque, sont au menu.
Cette extension nous propose de monter du niveau 30 à 40 sans trop forcer d’ailleurs puisqu’en jouant simplement, c’est-à-dire en mixant les différents aspects du jeu, on arrive très facilement à cette nouvelle limitation. Une fois l’histoire principale terminée, arrive alors le nouveau end-game avec quelques traques à mener et une nouvelle façon d’aborder la rejouabilité des missions puisqu’on peut maintenant nous imposer des malus durant ces dernières, comme des munitions limitées et autres joyeusetés du genre, histoire de se donner des défis toujours plus durs et d’amasser du loot en pagaille.
Le DLC proposant son lot de nouvelles pièces d’équipement et d’armes, comme quatre nouveaux gadgets s’utilisant comme compétences que l’on récupère obligatoirement sur les agents renégats travaillant pour Keener. On y trouve par exemple un leurre holographique ou encore un piège électrique.
Le end-game est d’ailleurs maintenant divisé en saisons de trois mois avec divers objectifs à accomplir pour glaner quelques récompenses rares et convoitées. La façon d’aborder aussi la progression du joueur en haut level a été revue pour lui donner plus de flexibilité et de pouvoir sur sa propre évolution. Un tout nouvel arbre de compétence subdivisé en quatre parties fait son apparition et nous permet alors de dépenser des points d’expérience dans chacune.
En gros, on peut alors façonner son build comme on le veut et privilégier l’attaque ou alors la défense et l’utilisation de compétences ou encore mixer tout ceci pour créer quelque chose d’équilibré. On évolue maintenant après avoir atteint le niveau 40 avec des niveaux SHD que l’on glane de la même manière que l’on débloquait les caches de maîtrise de terrain, soit en jouant tout simplement. Rien à redire de ce nouveau système peut-être perfectible, mais ô combien nécessaire finalement.
Mais, car il y a un mais, si tout ceci est réjouissant, il manque ce petit quelque chose à The Division 2: Warlords of New York pour hisser cette extension au même niveau que le jeu de base. Et on ne parle pas là de durée de vie, qui est plutôt conséquente, bien que ça manque de quêtes annexes, mais bien de bouleversements. Les petits ajouts de fin de partie auraient pu très bien venir sans DLC, alors que l’aventure, les activités annexes qui restent inchangées par rapport à celles de Washington, avec toujours les mêmes avant-postes, primes et otages à libérer, laissent en bouche un petit goût amer témoignant d’un léger manque d’ambition à ce niveau-là.
Même les factions en présence sont similaires à celles du premier avec les Bikers ou les Nettoyeurs et leurs lance-flammes très mortels. Bref, il nous manque ce léger goût d’inconnu et de découverte en bouche pour être pleinement convaincu à 100% par ce Warlords of New York qui reste très bon au demeurant.
The Division 2: Warlords of New York est un DLC dans la continuité, qui ne vise pas à proposer quelque chose de différent, mais bien prolonger une expérience déjà pratiquée. Il ne révolutionne en rien la licence, mais apporte quelques petites améliorations et nouveautés au concept qui, à défaut de remettre en question la progression des joueurs, la rendent toujours plus qualitative.
Retourner à New York dans un contexte post-apocalyptique en plus après le passage d’un ouragan dévastateur est aussi bien un plaisir nostalgique que visuel. Barouder dans les rues urbaines très vertes et chaotiques de la ville cette fois-ci sans neige est un véritable plaisir, tant aussi le level design est réussi. Hormis cela et les quelques améliorations nécessaires liées au end-game, il en ressort tout de même une impression de déjà-vu. À aucun moment l’expérience ne surprend réellement et seuls les boss et le contenu haut level sortent réellement du lot. Autrement, on est face à une extension satisfaisante et plaisante que l’on peut même qualifier de très bonne, mais en rien surprenante malheureusement.
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