Spintires: MudRunner, développé par Focus Home Interactive et Saber Interactive, va vous plonger dans un genre de simulation que l’on pourrait croire de niche au premier abord, mais qui a tout de même une communauté de plus d’un million de joueurs sur PC. Fort de ce succès, Focus Home Interactive a souhaité ouvrir à de nouveaux joueurs les portes de son jeu atypique.
Si vous avez l’âme d’un bûcheron canadien, d’un transporteur de l’extrême ou que vous aimez tout simplement combattre Mère Nature au volant d’engins divers et variés, alors il se pourrait que Spintires: MudRunner soit fait pour vous. Pour ce test, nous avons dû nous salir les mains et franchir bien des obstacles, mais nous voilà enfin prêts à vous montrer que sous une épaisse couche de boue peut parfois se cacher une jolie carrosserie.
Spintires: MudRunner – Rendez-vous en terre inconnue
Hou la gadoue, la gadoue
Pour le coup, avec Spintires: MudRunner nous arrivions vraiment en terre inconnue, et nous n’avons appris réellement l’existence d’un tel jeu que lors de la campagne marketing de cette nouvelle version. Car oui, il s’agit bien d’une version revue et corrigée de celle qui existait déjà sur PC depuis quelques années. Cette nouvelle version est donc aussi disponible sur ordinateur personnel, mais nous allons nous attarder sur la mouture PlayStation 4 que nous avons pu avoir entre les mains.
Pour commencer, Spintires: MudRunner, qu’est-ce que c’est ? Parce qu’on imagine que comme nous, il doit y avoir des personnes qui ne connaissent pas ce titre. Alors il s’agit en fait d’une expérience originale, qui vous proposera de conduire des véhicules allant de la petite Jeep agile, à l’énorme camion citerne peu maniable. Vous devrez alors, dans un environnement naturel le plus souvent hostile, vous frayer un chemin pour remplir vos objectifs. Voilà grosso-modo de quoi il retourne, et si l’on devait finalement le décrire simplement, nous pourrions vous dire que Spintires: MudRunner se place comme le Dark Souls des jeux de conduite tout-terrain. Il s’agit d’une vraie simulation, et même si des aides pour vous faciliter les choses seront au rendez-vous, il ne faudra pas vous attendre à une promenade de santé, car vous risqueriez d’être déçu. Mais comme dans un Dark Souls, sa difficulté en fait son sel (parfois dans les deux sens du terme).
Bon par contre, faudra vous habituer aux nuances de gris et de vert, car entre la rocaille et la boue, vous n’aurez pas souvent l’occasion de croiser des couleurs chatoyantes. Ce n’est pas un défaut, cela fait partie bien évidemment du contexte, et vous pourrez cependant compter sur des graphismes plutôt sympas à l’œil (sans être exceptionnels), avec de jolis détails en ce qui concerne les environnements, mais aussi et surtout en ce qui concerne les véhicules, un point qui ne vous décevra certainement pas. Enfin… si vous restez concentré sur la vue externe, car le cockpit n’a pas reçu le même soin que le reste, apparaissant comme peu détaillé et assez fade. Par contre, il y a une gestion de la lumière, et en particulier des rayons du soleil, qui apporte une réelle atmosphère, renforçant au passage l’immersion et la cohérence de ce bac à sable. Enfin, bac à sable, pas que, puisque vous serez confronté à tous types de terrain de jeu, allant de la boue humide et marécageuse, au sol sec et rocheux, en passant par des dénivelés qui ne manqueront pas de jouer avec vos nerfs.
Une ergonomie qui patine un peu
Malheureusement, tout n’est pas tout rose au pays de Spintires: MudRunner, enfin, façon de parler. Deux choses nous ont pas mal ennuyé pendant ce test : la gestion de la caméra et l’ergonomie globale. Au niveau des angles de caméra, il va falloir vous habituer à des contrôles complètement improbables. Vous allez pouvoir tourner tout autour du véhicule, certes, mais avec des positions d’arrêt assez spéciales, rendant parfois le maniement de la caméra assez laborieux. L’avantage, c’est qu’en faisant un effort on arrive à avoir une vision parfaite de ce qui nous entoure, pour un excellent contrôle du véhicule. Ensuite, l’ergonomie est assez embêtante, et on sent vraiment que le jeu avait été conçu pour le PC à la base. Avec tout ce qu’il y a à gérer, il était complexe de faire des miracles. Encore une fois, on finit par s’en sortir, mais il vous faudra au moins un bon petit temps pour vous adapter et retenir tous les raccourcis et autres contrôles.
Côté contenu, nous avons abordé le jeu en tant que néophyte, et nous devons avouer qu’il est plutôt intéressant et conséquent. Vous pourrez piloter jusqu’à 19 véhicules tous complètements différents les uns des autres et parcourir 6 environnements. Les cartes sont plutôt bien conçues et offrent chacune sa part de challenge. En soi, le jeu est bien fourni, mais ce qu’il propose, par contre, s’avère être très répétitif. Alors, bien entendu, c’est le genre qui veut ça, mais il faut que vous soyez prêt à faire encore et encore les mêmes choses, comme par exemple le transport de charges d’un point A à un point B. Ce qui apportera de la diversité à votre aventure cependant, c’est la façon dont vous allez parcourir le chemin qui va de A vers B.
Cela nous amène à ce qui a été le mieux travaillé : le gameplay. Alors là, c’est assez fou ce qu’il ont réussi à faire quant à la physique des véhicules et du terrain. La gestion de la boue en particulier est vraiment exceptionnelle et nous oblige à faire très attention pour ne pas nous enliser. Si cela devait arriver, il faudra user de réflexion afin de trouver une solution pour vous sortir d’une rivière au courant soutenu, ou parcourir un marécage de nuit. Vous aurez alors deux modes de difficulté, le mode simplifié et le mode simulation, qui lui ne vous fera pas de cadeau. L’avantage du mode simplifié, c’est qu’il vous proposera de faire certaines des tâches les plus ingrates à votre place. Même si le didacticiel est plutôt bien fait et que les défis (servant de suite au didacticiel) sauront renforcer votre expérience en tant que transporteur, nous vous conseillons de commencer en mode simplifié si vous touchez au jeu pour la première fois. Cela permet de se familiariser avec les mécaniques que sont la gestion de la motricité, le passage des vitesses, le treuil, etc.
Comme dans un Dark Souls, quand vous serez mis à mal, ce ne sera pas la faute du jeu, mais bien la vôtre, et c’est cela qui fera que vous aurez l’envie de continuer encore et encore. Vous avez le contrôle de la situation, il vous suffit de faire les bons choix pour vous en sortir. Si vous optez pour le mode online cependant, vous pourrez aussi compter sur d’autres joueurs pour vous aider. Vous serez alors jusqu’à 4 sur la carte de jeu, et pourrez vous aider les uns les autres, car à deux véhicules, c’est tout de suite plus simple, notamment si l’un découvre les environs avec un véhicule léger et que l’autre attend les directives pour passer sans encombre avec son énorme camion de transport. Dans tous les cas, la patience sera le maître-mot, et c’est dans cette configuration que vous prendrez du plaisir. Vous hâter sans réfléchir ne produira malheureusement que l’effet inverse.
Conclusion Spintires: MudRunner
Si les premières minutes ont été assez déconcertantes, il faut avouer qu’après plusieurs heures de jeu, Spintires: MudRunner se révèle être une bonne expérience, et surtout une expérience originale. Loin d’être sans défauts, il vous faudra dompter à la fois les environnements hostiles offerts par le jeu et le jeu lui même. Le passage sur console ne s’est visiblement pas fait sans mal, puisque l’ergonomie se trouve être un peu à la peine, sans parler de la caméra parfois complexe à maîtriser. Cependant, même si ces désagréments vous gêneront de temps en temps, il serait dommage de s’arrêter à cela. Spintires: MudRunner possède un moteur physique vraiment convaincant, qui mettra vos talents de pilotage à rude épreuve et c’est une bonne chose. Il s’agit d’une simulation, et en ce sens, la difficulté du jeu est plutôt bien gérée pour séduire les puristes, mais aussi faire de l’œil aux néophytes comme nous. Si nous devions vous conseiller une chose, c’est de tenter l’expérience pour vous faire votre propre avis, car il s’agit d’un genre qu’on aime ou pas, mais pour le savoir il faut vraiment y avoir passé un peu de temps.