Si vous ne connaissez pas SpeedRunners, disons juste que si Mario Kart et un jeu de plateforme quelconque s’étaient reproduits, l’enfant engendré ressemblerait probablement à ce jeu. SpeedRunners est un jeu de course en 2D à maximum 4 joueurs se déroulant dans la ville fictive de New Rush City.
Le jeu est développé par un duo néerlandais du nom de DoubleDutch Games et édité par tinyBuild. Il est rendu accessible en version anticipée sur Steam le 26 Août 2013, soit trois ans avant sa sortie officielle sur les consoles de salon le 19 Avril 2016. Peut-on dire que SpeedRunners fut un succès, et le reste ? C’est ce que nous allons voir désormais !
Un jeu original et dynamique
Comme je vous le disais en introduction, le jeu se présente sous la forme d’une succession de courses en 2D. Dans ces courses, le but est de réaliser un niveau comme on en trouve dans des jeux de plateforme, sans se laisser distancer par ses adversaires et au contraire essayer de les distancer. Les maps se présentent toutes sous la forme d’un niveau passant en boucle, donc il n’est pas rare de refaire deux ou trois fois le même tour à la manière d’un jeu de course traditionnel type Mario Kart.
Oui mais là, pas question de nombre maximum de tours à réaliser, aucune ligne d’arrivée à franchir : vous devez sortir vos adversaires de l’écran en les semant ! Vous pouvez refaire quinze ou vingt fois le tour du niveau sans arriver à vous défaire de vos adversaires, la course ne se terminera pas tant qu’ils seront à vos bask’ ! « Mais alors, le jeu ne se termine jamais si on n’arrive pas à les semer ? » Non, plusieurs facteurs sont à prendre en compte.
Par exemple, au bout d’un temps limité, les limites de l’écran explosent (oui, elles explosent) et l’écran se réduit petit à petit. Les limites de l’écran explosent aussi lorsqu’un des participants est semé hors de l’écran. Cette panique de sortir des limites de la caméra, qui suit le périple du premier de la course, rend ces dernières captivantes.
De plus, si je rapproche ce jeu de Mario Kart, c’est aussi parce qu’en plus de pouvoir courir, glisser, s’accrocher à des plateformes spécifiques à l’aide d’un grappin, ce qui rend le jeu extrêmement dynamique, les SpeedRunners peuvent ramasser des items dans des boîtes à la manière du jeu de kart. Ces items, qui comprennent aussi bien un météore roulant sur les adversaires qu’un super rayon laser glaçant ou encore un crochet d’or qui tire l’ennemi vers vous tandis que vous êtes rapproché vers lui, sont un des aspects du jeu qui le rendent dynamique et fun à jouer.
Tous ces éléments de gameplay en font un jeu qui reste très amusant à jouer surtout entre amis (car le jeu possède un mode multijoueur allant jusqu’à 4 joueurs maximum en local ou online), mais qui reste tout de même très technique et auquel il faut de nombreuses heures de jeu afin d’acquérir, d’un côté, pleinement toutes les mécaniques de jeu, mais aussi une réactivité aux différents obstacles qui se dressent devant vous.
Le fun au rendez-vous !
En plus d’être dynamique, SpeedRunners assume son côté purement « rigolo » en nous proposant d’incarner des personnages tout aussi bien pensés qu’ils sont ridicules. Apprêtez-vous donc à jouer le Cosmonaute Comrade, Cosmonaute de l’URSS avec un casque représentant le drapeau de l’URSS, Salem : une sorcière-chat, ou encore le terrible Falcon, nemesis de SpeedRunner, le personnage principal, qui est en réalité Walter White (Breaking Bad) dans un costume de poulet. De plus, dans un DLC, un skin de PewDiePie, YouTubeur gaming célèbre, est aussi accessible. Et comment vous dire qu’il est… fabulous !
Ajoutez à cela certaines phrases du mode Histoire qui donnent ce cachet de Super-Héros nuls aux punchlines douteuses, et vous obtenez un jeu qui se veut fun sans oublier un certain côté compétitif grâce à un mode en partie classée. Malgré tout, il faut admettre en bon mangeur de baguettes et de camembert que le jeu n’est pas super-bien traduit, donnant parfois des phrases traduites littéralement dont on cherche parfois le sens.
Une direction artistique très au point
Il faut avouer aussi que SpeedRunners est un beau jeu. De beaux décors, qui restent simples sans trop vouloir en faire, un design sympathique qui n’est pas sans rappeler des dessins de comics, une ambiance musicale agréable avec une bande-son qui met vraiment dans le feu de l’action. Seule chose peut-être à déplorer du côté de la direction artistique : des couleurs un peu trop flashy sur certains écrans qui peuvent agresser la rétine sans pour autant perturber le gameplay.
Un mode multijoueur online qui n’est pas pour déplaire
À la sortie de la version anticipée de SpeedRunners, il n’était pas possible de jouer avec ses amis en ligne. Seul le mode local était disponible. Comme il est difficile de sortir des amis de sa poche afin de jouer, on se rabattait souvent sur l’utilisation de bots. Sauf qu’il est très très triste de jouer à un jeu qui se veut convivial et drôle avec des bots sans aucune réaction sentimentale. Le mode multijoueur online vient pallier à ce problème sans encombre dans cette version officielle, un bon point donc.
De plus, si refaire inlassablement les mêmes niveaux officiels peut s’avérer très répétitif sur le long terme, le mode en ligne vient ajouter une fonctionnalité de création et de partage de niveaux. Même si celui-ci reste assez complexe à prendre en main, il permet de créer plus de contenu en portant le nombre de niveaux disponibles à plus de 50 000 niveaux différents. Certes ceux-ci ne sont pas tous bons, mais ils ont le mérite d’être différents et de rendre le jeu moins redondant sur le long terme.
Et le grand avantage de ce mode multijoueur, c’est aussi de pallier à un mode Histoire très pauvre. Tout d’abord, il faut savoir que le mode histoire consiste en 4 séries de 4 courses contre des bots dans des cartes différentes. Vous vous attendiez à une suite ? Ah non non, c’est tout. En effet, le mode Histoire possède une durée de vie très limitée et si le mode multijoueur n’avait pas été le pilier de ce jeu, SpeedRunners aurait eu beaucoup moins de sens. Seize courses pour un mode Histoire, c’est selon moi beaucoup trop peu.
Le seul blâme que l’on peut faire au mode multijoueur de SpeedRunners, ce sont des bugs qui ont parfois le fin mot d’une course. En effet, les hôtes de certaines parties peuvent parfois avoir des connexions tellement instables ou nous pouvons avoir nous-même une connexion si naze qu’il est impossible de prévoir quoique ce soit et que vous pouvez être vainqueur d’une partie alors que vous vous faites éjecter en premier. Pas super cool, donc.
SpeedRunners reste un excellent parti pour qui veut un jeu amusant et sans trop de prise de tête. Entre amis, SpeedRunners a vraiment tout pour plaire et vous faire passer de bonnes soirées de gaming : un gameplay plaisant, une atmosphère « rigolote », une direction artistique agréable, une bande-son sympathique. De plus, si le jeu peut être redondant dans certains cas, la création de niveaux vient pallier ce défaut de « nouveauté » en proposant du contenu pour les joueurs, par les joueurs.
Le gros bémol du jeu est son mode Histoire qui n’est clairement pas riche en contenu. Cependant, le concept du jeu se veut multijoueur et c’est probablement pour cette raison que les développeurs n’ont pas misé grand chose sur leur mode Histoire. En définitive, pour 14,99€, DoubleDutch Games propose un jeu plus que correct disponible sur PC, Xbox One et PlayStation 4 qui saura vous amuser vous et vos amis.