Le lieutenant Karl Fairburne, après son passage sur les terres arides d’Afrique du Nord dans Sniper Elite III, remonte en Europe pour s’arrêter dans les paysages de l’Italie de la Seconde Guerre Mondiale. Toujours accompagné de son fidèle fusil de précision, il n’attendra que vos « ordres » pour se glisser dans les différentes bases nazies, cherchant à aider les Partisans Italiens, l’OSS ou à saboter divers missiles pour déjouer un certain plan. Nous avons donc, pour vous, testé ce jeu de tir à la troisième personne. Embarquez avec nous dans le monde de Sniper Elite 4 du studio Rebellion.
Sniper Elite 4 : battre la campagne pour battre le nazisme
Red Fox calling Mother Hen, Red Fox calling Mother Hen…
On ne va pas vous mentir, le scénario n’est pas le point fort de ce Sniper Elite 4. Il reste très simple, très droit. Aller aider telle personne, retrouver telle autre. Aucun suspens n’est mis en place, tout est donné. L’identité de l’Ange est légèrement cachée au départ mais aucun réel mystère autour de ce nom. Pareillement pour le Général Böhm, que l’on découvre presque au moment où on l’assassine (et nous n’en disons pas plus pour éviter de vous spoiler le jeu)
Il n’y a pas de personnage réellement charismatique excepté Karl Fairburne, le protagoniste. Sa voix rauque, son visage dur et viril, son gros fusil (blague à part), le peu de dialogues qu’il possède : Karl Fairburne sait installer sa présence de militaire badass sans trop en faire. Le seul personnage qui trouve un minimum d’intérêt dans notre esprit est le Professeur Kessler, qui fout le bordel avec son esprit assez dérangé et qui trouve son intérêt dans sa capacité à manipuler les gens. Néanmoins, ça ne rattrape pas tout le plat du scénario principal qu’on aimerait légèrement plus travaillé, et en plus le professeur Kessler n’est présent que dans une cinématique du jeu.
L’Italie est grande… on veut dire, géographiquement parlant
Un bon point désormais : la taille des cartes de mission. Les cartes sont beaucoup plus grandes que les cartes de ses prédécesseurs, ce qui permet plus de diversité de décors. On passe donc des bâtiments nazis, aux viaducs, à la campagne italienne, à la ville Italienne traditionnelle, etc. et comment vous dire qu’on apprécie beaucoup tous ses différents décors. Mine de rien, cela rajoute un véritable cachet au jeu, et on tient à rappeler que c’est avant toute chose un jeu de SNIPER. Entre autre chose, on va donc pouvoir, dans ces espaces vastes, laisser libre court à notre créativité qui a donc tout le loisir de s’exprimer.
Surtout que dans Sniper Elite 4, l’espace est rempli correctement. On ne trouvera pas souvent des grandes places vides avec seulement un arbre et deux clampins génocidaires plantés au milieu. Voitures, camions, panzer, buissons, obstacles, objets explosifs, mines, générateurs électriques seront là pour vous aider ou vous embêter. De plus, les différentes maisons sont souvent bien placées pour vous permettre d’user de votre fusil de précision ou, au contraire, de vous faire plomber par un tireur d’élite ennemi. De plus, dans cet espace, différents documents sont placés un peu partout pour maximiser plus amplement le contenu du jeu. Tous ces éléments aident grandement à améliorer le gameplay du jeu, qui représente à lui seul l’élément clé de Sniper Elite 4. Néanmoins, qui dit plus d’objets et de plus vastes environnements dit aussi, dans les jeux vidéo, plus de petits bugs rageants du style murs invisibles et autres joyeusetés.
Sniper infiltré ou bourrin de compétition ? À vous de choisir !
Vous êtes plutôt bourrin à la mitraillette/fusil d’assaut ou plutôt tactique et infiltré ? Avec Sniper Elite 4, le choix est vôtre. Nous avons préféré faire le jeu en tant qu’infiltré, évitant le plus possible les conflits par soucis de role play mais aussi pour éviter qu’on nous fasse des petits trous partout dans le corps. Vos meilleurs alliés seront donc vos jumelles et votre mini-map afin de repérer les ennemis, les marquer avec le premier outil et vérifier votre « cercle de discrétion » avec le second. En effet, votre mini-map vous montre par le biais d’un cercle le périmètre duquel les ennemis peuvent vous voir et quel est le niveau d’alerte des ennemis : normal, en alerte, ou en couverture grillée. Dans ce dernier niveau d’alerte ainsi que dans le niveau « en alerte », un second point important est à prévoir qui est celle de « la triangulation ». Il ne faut donc pas tirer trop souvent au même spot sans silencieux, car sinon les ennemis triangulent votre position et vous pouvez dire adieu à votre approche discrète.
En soit, rien de nouveau niveau gameplay dans ce jeu. On retrouve la caméra rayon X lors d’un meurtre d’un ennemi. Absolument jouissif, on apprécie lorsqu’une balle vient se loger directement dans l’œil d’un nazi ou quand un générateur piégé vient à exploser, balançant une série de shrapnels dans l’intégralité d’un corps qui cassent et transpercent os et organes (ici, on nous prescrit un très bon psychiatre pour éviter nos accès de violence, mais parfois ce n’est pas suffisant). Ce dispositif, déjà présent dans Sniper Elite 2 et Sniper Elite 3, nous rappelle la caméra Rayon-X présente dans Mortal Kombat X. L’usage des différentes mines est aussi présent, ce qui est toujours sympathique lorsqu’on veut jouer les fourbes et s’amuser, et le niveau de difficulté est facilement modulable en ajustant les aides à la visée ou tout simplement… eh bien… le niveau de difficulté. De plus, l’usage des munitions silencieuses est vraiment très important si vous voulez garder le fusil de précision, car vous êtes très facilement repérable sans. Autant vous dire que lorsque vous n’avez pas de munitions silencieuses, le jeu ressemble plus à un Dishonored avec tous les frags effectués au couteau afin d’éviter qu’on ne vous repère.
Le soucis premier, concernant le gameplay, est la présence des trop nombreux bugs qu’on peut trouver ça et là. Par exemple, un rebord d’une fenêtre étroite est devant vous, et pour placer votre fusil au-dessus du rebord il faut vraiment être très près de lui. Un bon point, certes, mais qui peut devenir rageant quand vous voulez viser un ennemi qui se trouve, pas accolé, mais pas très loin de la maison car votre viseur fait des sortes de soubresauts en passant de fusil placé à fusil pas placé. Le second, un peu plus handicapant pour l’expérience de jeu, est l’IA beaucoup trop aléatoire. Parfois, les ennemis « en alerte » ne vont pas vous voir alors que vous vous déplacez devant leurs nez, pas couvert. Néanmoins, parfois, leurs pouvoirs dépassent ceux de L’homme qui valait trois milliards et ils peuvent vous repérer à travers un coin de mur ou alors leur instinct de traqueurs du Vel’ d’Hiv’ s’active et ils vous pistent à trois kilomètres à la ronde sans commettre une seule erreur les conduisant vers une mort certaine.
Des améliorations côté artistique ?
Sniper Elite 4, ce sont de jolis panoramas doublés de beaux effets de lumière et d’ombre, avec des couleurs sympathiques qui n’agressent pas l’œil, le tout saupoudré, tout du moins pour la version Xbox One, d’une sorte de flou artistique vraiment pas terrible, surtout quand on tourne la caméra. Une remarque qui avait déjà été faite lors de notre précédent test de Sniper Elite 3. Les décors pourraient être superbes, surtout avec ces grands espaces, mais ils sont gâchés par ce flou, et par cette restriction faite au niveau des décors à longue distance. Extrêmement dommage, car sinon le jeu est beau. La seule chose que l’on reprochera aux graphismes est le design des personnages qui n’a pas vraiment évolué, et qui désormais font légèrement tâche à côté des graphismes d’un Final Fantasy XV ou d’un Resident Evil 7: Biohazard. Cependant, on ne peut pas forcément comparer Sniper Elite 4 à ces jeux aux gros studios possédant de lourds moyens financiers.
La bande-son n’est pas particulièrement percutante mais pas non plus désagréable. L’ambiance sonore, elle, est tout de même très sympathique. Lorsque notre souffle se retient, ou lorsque l’on n’en a plus à force de courir, ou encore que les battements de notre cœur sifflent à nos oreilles : toute l’ambiance sonore nous permet de ressentir ce qui se passe réellement dans le corps de Karl Fairburne. Cependant, dans le mode multijoueur que nous allons aborder prochainement, on peut regretter la voix très rauque de l’Ange qui est en réalité un personnage féminin avec une voix d’homme.
Tuer des nazis entre amis ou se loger des balles de sniper en pleine tête ?
Le multijoueur, c’est un des points plaisants de Sniper Elite 4. Il est désormais possible de faire de la campagne co-op ou de la survie co-op en ligne, ce qui est vraiment plaisant. Malgré tout, le co-op n’est disponible qu’en ligne, et non pas en local, ce qui est vraiment dommage car nous n’avons pas toujours la possibilité de pouvoir parler via micro/casque et qu’il serait peut-être préférable pour faire la campagne en co-op de pouvoir parler à la personne avec qui on joue.
Dans Sniper Elite 4, il est aussi possible de pouvoir faire du matchmaking contre d’autres joueurs. Plusieurs modes sont disponibles, comme le match à mort par équipes, mode classique des jeux de tirs, ou un mode match à mort. Un autre mode, nommé Roi de la distance par équipe ou non, très sympathique pour qui veut seulement jouer au Sniper. Mode original, car il vous faudra réaliser des frags d’une plus grande distance que ceux de vos adversaires pour pouvoir gagner. Un mode aussi nommé Pas de traversée, séparant deux équipes et les obligeant à ne pas avoir recours aux armes de proximités ou aux meurtres au corps à corps. Enfin, un mode Contrôle, visant à contrôler plusieurs radios équipe contre équipe. La présence de ce mode multijoueur est un souffle pour Sniper Elite 4, car la campagne en elle-même reste relativement courte, ne contenant que huit missions dans sa version Standard, pour une durée de vie approximative de huit heures sans trop poncer le jeu.
Malgré cela, le multijoueur reste assez instable pour qui n’a pas la fibre et devient très vite agaçant lorsqu’un joueur se téléporte devant vous alors qu’il était à 60 mètres. De plus, les parties restent sensiblement trop longues, avec une durée maximale de vingt minutes, ce qui n’aide pas à donner du dynamisme aux parties déjà très statiques.
Conclusion sur Sniper Elite 4
Sniper Elite 4 n’est pas une surprise. Ressemblant beaucoup trop à ses prédécesseurs, il perd une partie de son charme. Si le gameplay est un de ses points fort, il perd de sa qualité niveau scénario et durée de vie. Néanmoins, on peut apprécier beaucoup plus ses vastes décors, ainsi qu’une liberté très agréable du point de vue des déplacements. Ses graphismes sont beaux, malgré la déception toujours présente de ce flou qui persiste dans la licence Sniper Elite. La présence du multijoueur renforce un peu plus la durée de vie, et est très sympathique, mais les fans de Call of Duty rebrousseront chemin au vu du manque de dynamisme de certaines parties. Sniper Elite 4 reste tout de même un très bon jeu, que nous vous conseillons si vous n’avez fait aucun des Sniper Elite ou si vous êtes fans de la licence, mais l’absence d’évolution par rapport à ses prédécesseurs, expliquant la ressemblance frappante de ce test par rapport à ceux des autres Sniper Elite, est néanmoins une déception majeure.