La série des Sniper Elite revient avec son troisième opus, nous proposant cette fois de visiter le continent africain, et plus particulièrement le Nord de l’Afrique. Prenant tous les autres FPS à contre-pied en allant chercher son intérêt dans la catégorie tireur d’élite, Sniper Elite III a certainement quelques arguments à faire valoir pour les fans du fusil à lunette. Après une campagne berlinoise plutôt rafraîchissante dans l’opus précédent, il est temps de nous envoler pour la chaleur désertique, alors prépare ton parquetage soldat !
Test de Sniper Elite III sur PlayStation 4
Une guerre contre les graphismes
Nous voilà alors plongé dans la chaleur africaine. Nous sommes un soldat américain, tireur d’élite de surcroît, et l’issu de la Seconde Guerre mondiale est en partie entre nos mains. C’est donc armé de notre fidèle fusil à lunette que nous sommes lâché dans la première mission qui est là pour poser les bases du gameplay sur lequel nous reviendrons plus bas.Cependant, l’histoire n’est pas l’intérêt principal du jeu et la narration au ras des pâquerettes est aussi froide que la guerre en elle-même, mais bon ça se laisse suivre comme un téléfilm M6 dont on n’arrive pas à décrocher tant qu’on a pas vu la fin. Dès la mise en bouche on ne peut qu’être déçu par la qualité graphique globale du jeu. En effet, sur PlayStation 4 malgré le fait que nous soyons au tout début de la nouvelle génération, nous sommes habitués à un certain standard de qualité que nous ne retrouvons pas dans Sniper Elite III. Les textures n’étant déjà pas ce qu’il se fait de mieux, il est a noter qu’elles mettent en plus un certain temps à s’afficher, nous offrant parfois des objets ou des éléments de décors sans textures pendant quelques secondes. Les décors sont plutôt corrects et variés, offrant des phases de jeu aussi bien de nuit que de jour. Mais la réussite toute relative de Sniper Elite III en terme graphique, se trouve sans aucun doute dans ses jeux de lumière et effets bien réalisés qui offrent régulièrement de jolies choses à l’écran. Et si l’on devait, à l’opposé, parler du gros point noir de la réalisation, il s’agirait certainement de l’effet de flou qui est donné lorsque l’on fait pivoter notre personnage ou qu’il se déplace. Si vous êtes plutôt statique, cela restera moins gênant, mais si vous êtes du genre à rester régulièrement en mouvement, alors cet effet de flou risque de vous donner mal à la tête avant d’avoir atteint l’heure de jeu. Nous avons l’habitude d’avoir ce genre d’effet dans les jeux de nos jours, ce qui intensifie l’immersion, mais cette fois-ci c’est bien trop prononcé, dommage.
Une gameplay qui fait le job
Après avoir parlé un peu négativement du jeu, il serait peut-être temps de lui faire quelques compliment vous de croyez pas ? Et la clé de voûte de Sniper Elite III est incontestablement son gameplay, ce qui fait de lui un FPS pas comme les autres et de plus plutôt complet et bien pensé. Etant donné que le jeu s’attarde sur l’aspect tireur d’élite, il est normal que cette discipline ne plaise pas à tout le monde, le jeu n’a en effet pas la polyvalence d’un FPS grand public tel un Call of Duty, mais ce qu’il fait, il le fait bien. En effet, le plaisir d’un tireur d’élite se trouve naturellement dans la préparation au tir, plus qu’au tir en lui-même. Ici, au travers de la campagne, il vous faudra remplir des objectifs, et réaliser des meurtres généralement à longue distance. Pour les plus perfectionnistes, l’idéal sera alors d’analyser la situation ainsi que les lieux à l’aide de la paire de jumelle qui permet de marquer les ennemis et de se déplacer de façon plus sûre. Lors des déplacements, les choix sont vastes et il serait possible de recommencer bon nombre de fois la même mission sans pour autant qu’elle ressemble à la précédente, et cela juste en empruntant des voies différentes. Les cartes sont grandes, très grandes pour certaines, et il est très plaisant d’avoir l’impression d’avoir le choix des passages à emprunter, et de mener la mission comme on l’entend. Bien entendu, le fusil de précision n’est pas notre seul allié et il est tout à fait possible de la jouer moins subtil grâce à des fusils mitrailleurs, et même des lance-roquettes. Cependant, le jeu est pensé pour la finesse et l’infiltration, et on s’amusera à camoufler les bruits de nos tirs sous le fracas des explosions par exemple, et c’est là que le plaisir de jouer est le plus élevé, et que Sniper Elite III prend toute son ampleur. Il est alors très plaisant de jouer avec l’environnement afin de se camoufler tel un fantôme sur le champ de bataille. Notons d’ailleurs que pour les passionné de la discipline il est possible de jouer avec un niveau de réalisme plus ou moins poussé, incluant alors le sens et la puissance du vent, mais aussi la gravité ou le retrait de l’aide à la visée. À vous de savoir si votre talent sera suffisant ou si un coup de pouce vous sera nécessaire. Lors des tirs à longue distance, nous avons le droit à un ralenti du plus bel effet montrant le trajet de la balle, ainsi que l’impact dans le corps de l’ennemi. Cet élément est à première vue plutôt agréable et on s’amusera un moment de chacun de nos tirs. Cependant, et c’est dommage, ce mécanisme devient vite répétitif.
Un multijoueur qui plaira surtout aux passionnés
Si globalement le gameplay est intéressant et parfois plutôt plaisant, il faudra composer avec une IA bien faiblarde qui n’aura en rien des réactions réalistes ou tout du moins « normales ». Il est donc plutôt aisé de la prendre à revers, son champ de vision étant extrêmement réduit et devant vraisemblablement se limiter à une sorte de cône de 90°, puisqu’elle ne nous voit pas arriver de profil. Cependant, nous sommes sur un jeu de tireur d’élite et il est moins fréquent de se retrouver proche d’une cible que dans d’autres jeux, il s’agit donc d’une déception relative, même si à certains moments on se croirait retourner quelques années en arrière. Concernant le mode multijoueur, il s’agit d’une bonne surprise pour peu que vous ayez accroché au concept du jeu qui consiste surtout à rester à distance. De ce fait, on retrouve des modes de jeux classiques, tel que le Match à Mort par équipe par exemple, et nous sommes alors en affrontement sur de vastes cartes qui laissent à notre talent (ou non) la possibilité de s’exprimer au grand air. C’est plutôt déconcertant au début, car l’action n’est pas omniprésente comme dans les autres FPS, et il faudra user de patience et d’ingéniosité afin de parvenir à tuer les adversaires. Le plaisir se fait non pas dans l’accumulation des « kills » mais plutôt dans la réussite d’un tir après un certain temps passé à l’affût du bon moment pour délivrer la balle fatale. Au delà du Match à Mort il y a aussi des modes plus sympa et parfaitement dans le thème, avec notamment les modes Séparés et Roi de la Distance. Le premier garantit que les équipes ne se rencontreront jamais, ce qui engendre alors une bataille à distance gonflée à l’adrénaline. Le second n’est autre qu’un combat de distance de « kills », le vainqueur est celui qui aura réussi à abattre une cible avec la distance la plus élevée. Malheureusement, le fun n’est pas immédiat et les adeptes de Call of Duty et autres jeux du même acabit n’y trouveront pas leur plaisir. En effet, l’action ne bat pas son plein et même en ligne les parties peuvent pour certains s’avérer ennuyeuses de par leur caractère statique totalement inhérent au jeu en lui-même.
Pour conclure sur Sniper Elite III, nous n’allons pas vous mentir, il ne s’agit pas du jeu de l’année, et encore moins du top de ce qui se fait en matière de FPS. En revanche, si vous recherchez de la nouveauté, de la fraîcheur, et une approche différente du FPS, alors vous avez trouvé le jeu qu’il vous faut. Sniper Elite III, malgré ses défauts certains, possède un vrai cachet, mais aussi et surtout un contenu complet et des qualités à mettre en avant. Il n’est pas le plus beau, ni le meilleur, mais il a ce petit quelque chose que n’ont pas les autres FPS, et c’est ce qui fait toute la différence. Pour son prix plutôt léger, et la dose de fun qu’il peut apporter, il mérite au moins d’être essayé, c’est une certitude.