Sorti en 2016 sur consoles et PC, le premier Overwatch a toujours joui d’une cote de popularité relativement haute. Même si le titre aura connu des hauts et des bas, ainsi qu’une longue traversée du désert sur sa fin, le hero-shooter bâti sur les cendres du projet Titan a su convaincre les joueurs avec un gameplay varié et du contenu régulier. Annoncé en grandes pompes lors de la Blizzcon 2019, Overwatch 2 avait tout pour plaire : nouveaux skins de héros, le contenu du premier était transféré sur le second et le tout nouveau mode histoire jouable jusqu’à quatre joueurs semblait prometteur.
Et c’est cette semaine, le 4 octobre précisément, que le rideau s’est levé sur ce second volet. Attendue avec impatience pour certains, crainte pour d’autres, que vaut réellement cette suite, si l’on peut l’appeler ainsi, d’un des jeux multijoueurs les plus appréciés de la génération précédente ? L’attente en valait-elle la peine et, surtout, la nouveauté est-elle au rendez-vous ?
(Test de Overwatch 2 sur PS5 réalisée à partir d’une version commerciale du titre)
Si ça marche encore, on le garde
Outre les éternels problèmes de serveurs dont souffrent les jeux en ligne à leur lancement, il y avait tout cet aspect un peu flou de savoir ce qu’était réellement Overwatch 2. S’agissait-il d’un tout nouveau jeu, d’une espèce d’extension gratuite ou d’une grosse mise à jour ? Même si cela peut surprendre, il semble que Blizzard soit parti sur la troisième option. En effet, les possesseurs du premier ont eu le plaisir de constater qu’une mise à jour était présente, transformant le jeu en Overwatch 2. Et c’est là le constat que l’on pourra faire pour la suite de cette critique : Overwatch 2 n’est pas un jeu, c’est simple une mise à jour.
En partant de ce constat, tout ce qui fonctionnait dans le premier jeu fonctionne encore ici : les héros disponibles sont variés, les maps riches en possibilités et les modes de jeu permettront à chacun d’y trouver son compte, à condition d’être un peu curieux. On retrouve également les éternels cosmétiques que sont les skins, les emotes, les répliques ou encore les célébrations.
Même si nous sommes passés de six joueurs par équipe à cinq, le jeu conserve cette aura que le premier avait pour lui, encourageant les changements de personnage et le counter-play. Ce second opus est donc aussi bon que le premier, mais c’est surtout parce qu’il reprend beaucoup de son prédécesseur. Mais qu’en est-il des nouveautés ?
Overwatch 2 sent le neuf, mais ne fait pas oublier le vieux
Si on doit parler de ce qu’apporte réellement ce Overwatch 2, la liste sera relativement courte. Trois nouveaux personnages dont nous vous avions déjà parlé lors de notre article sur la bêta et au fil des différentes présentations, à savoir Sojourn, la Junker Queen et Kiriko. Bien sûr, qui dit nouveaux personnages dit également nouvelles maps et nouveau mode de jeu.
Au nombre de six, dont trois pour le mode Avancée, les nouvelles maps d’Overwatch 2 sont convaincantes, autant dans leur aspect que dans la façon de les appréhender. Plutôt bien conçues, ces dernières disposent chacune d’une ambiance qui leur est propre et promettent de belles parties en perspective, petit coup de cœur pour Colosseo et son ambiance romaine.
On retrouve également de nouveaux cosmétiques, tels que des nouveaux skins pour les personnages du premier jeu, les charmes d’armes ou encore les souvenirs. On notera également l’introduction des skins mythiques entièrement personnalisables dont le premier représentant est le skin Cyber-Démon de Genji.
Mais le véritable changement se trouve dans la forme du jeu, ce dernier passant au free-to-play. Et sur cet aspect, il y aurait énormément à dire. C’est ici que le jeu pèche sur bien des points, rendant l’expérience étonnante quand on voit comment le premier volet pouvait récompenser les joueurs.
La progression sacrifiée sur l’autel du free-to-play
Même si l’utilisation des lootbox pouvait être discutable sur le premier volet, le fait de pouvoir en gagner gratuitement et de plusieurs façons rendait leur achat complètement dispensable et il n’est pas rare de croiser des joueurs jouant depuis le premier jour pour qui ces boîtes étaient synonyme de doublons.
En passant des niveaux, nous obtenions donc ces lootboxes, ce qui donnait envie de progresser pour savoir ce que l’on allait bien pouvoir obtenir. Oubliez ce sentiment de progression, et remplacez-le par un appel au portefeuille et du grind infernal. Car oui, Overwatch 2 dispose d’un des pires modèles économiques possible dans un free-to-play.
Tout dans le jeu est devenu payant, du moindre skin à la moindre emote en passant par les voiceline et les sprays. Bien sûr, il est possible de gagner des pièces via les défis hebdomadaires que propose le jeu, mais il vous faudra farmer. Longtemps. Pour un skin légendaire (1 900 crédits), il vous faudra huit mois. Huit longs mois à réaliser les défis chaque semaine, pour un total hebdomadaire de soixante pièces.
Et les niveaux dans tout ça ? Il faudra compter sur le battlepass, seul élément susceptible de vous donner un soupçon de cette progression que procurait le premier opus, mais cette dernière est longue et les récompenses ne sont pas à la hauteur de l’investissement. Vous pouvez toujours acheter des rangs de pass, avec des pièces, si vous voulez.
Overwatch 2 est un excellent titre qui, malheureusement, a eu les yeux plus gros que le ventre. En jeu, tout va bien et nous retrouvons les sensations du premier opus avec un gameplay riche et varié et des maps travaillées et bien pensées. Mais si la friandise est bonne, le graphiste responsable du packaging travaille sous paint.
Le passage en free-to-play était un pari risqué, et le titre l’a manifestement perdu. La progression est lente, tout est payant et le montant nécessaire pour obtenir les différents cosmétiques reste beaucoup trop élevé mis en parallèle avec ce que le jeu veut bien nous offrir. Une incitation à l’achat que le premier volet avait bien daigné nous épargner. Et même si nous pouvons utiliser comme excuse ce passage au free-to-play, il existe bien des exemples où la formule est appliquée avec bien plus de respect pour les joueurs. Rien que pour débloquer les nouveaux personnages de saison, il faudra monter niveau 55 du pass, ou acheter la version premium.
Blizzard se doit de réagir et d’offrir aux joueurs ce que tout bon free-to-play devrait apporter : une voie de progression alternative, certes moins riche que si nous mettions la main au portefeuille, mais permettant à tout le monde de profiter du titre de façon plus ou moins égale. Overwatch 2 est donc un très bon titre, qui ne deviendra excellent que lorsqu’il parviendra à être honnête avec ses origines et les joueurs qui ont fait son succès.