Pour beaucoup, Mass Effect reste l’une des meilleures licences disponibles sur PlayStation 3, Xbox 360 ou PC. Le charisme du légendaire Shepard est resté probablement imprimé dans la rétine de certains, car lorsque le légendaire commandant des forces armées spéciales de l’Alliance interstellaire (ou N7) ne fut pas annoncé comme protagoniste principal de Mass Effect: Andromeda, certains ont tiqué.
Comment Mass Effect peut-il s’en sortir sans le commandant ? Pour ceux qui ne connaissent pas la licence, Mass Effect: Andromeda est un jeu de tir à la troisième personne ayant de fortes bases dans le milieu du RPG, si bien que l’on pourrait dire que le jeu est un Action-RPG, dans lequel l’action prend forme autour du tir. Très attendu, Mass Effect: Andromeda a-t-il les compétences requises afin de conquérir le cœur des joueurs comme le Pionnier colonise d’autres planètes ?
Venez donc voir mes magnifiques étoiles !
Parlons tout d’abord de l’aspect artistique de ce Mass Effect: Andromeda. Pour ce qui est de l’image, on ne peut pas ne pas être sublimé par le choix des couleurs et les jeux de lumière très bien choisis, que ce soit dans l’espace ou sur les planètes, sur lesquelles vous découvrirez une faune et une flore atypiques et pas désagréables à l’œil. Néanmoins, lors de confrontations, on peut rapidement se demander pourquoi aucun avertissement n’est donné aux épileptiques, car les flashs de toutes les couleurs se font nombreux et finir aveugle suite à une confrontation n’est pas exclu.
Si tout ce qui contribue à l’ambiance visuelle reste très sympathique, nous regretterons néanmoins les textures des visages, qui ne nous ont pas convaincus. Le visage d’un personnage reste parfois inexpressif, ou nous donne parfois même l’impression qu’un personnage sourit dans une situation qui n’a rien de drôle. Pour prendre un exemple qui nous a marqué, Cora, l’un des personnages de notre équipe, nous dit que son héroïne, l’ancienne Pionnière Asari, est décédée car sa protectrice a pris une décision pour sauver le plus grand nombre. Dans le dialogue, on voit très bien la frustration et la tristesse de Cora, mais sur son visage, c’est un rictus qui se dessine sur son visage, nous plongeant dans un terrible malaise.
Nous pouvons néanmoins saluer le détail des animations, en dehors des animations des visages, qui sont nombreuses. Néanmoins, c’est un bien pour un mal, car ces animations contribuent à ralentir l’action nerveuse des combats de Mass Effect: Andromeda.
Par exemple, lorsque notre arme est sortie, il est possible de se mettre à couvert automatiquement derrière un mur, sans avoir à passer par une touche extérieure. Le problème est que lorsque l’on court le long du mur, notre personnage a tendance à déclencher l’animation de course, puis l’animation pour se mettre à couvert, puis l’animation de course et ainsi de suite. La caméra suivant notre personnage et ses actions, elle fera donc des va-et-vient très désagréables de gauche à droite.
L’ambiance sonore, quant à elle, reste discrète, et les musiques ne viennent pas interpeller l’oreille. Les musiques collent néanmoins avec ce que l’on a à l’écran, et aucune n’est désagréable. Cependant, il est très agaçant d’entendre les voix de la plupart des personnages, tant elles sont déshumanisées. Nous avions les visages inexpressifs et désormais les dialogues résonnent dans nos têtes avec une voix robotique, ce qui ne contribue pas à rendre les personnages attachants.
Dans la peau du Pionnier Ryder
On est parti pour quelques heures dans la peau de Scott ou Sara Ryder. Le scénario reste un classique du genre de la science-fiction. Nous arrivons dans une galaxie inconnue à l’aide d’un gigantesque vaisseau, sortant d’une stase cryogénique d’une durée de 600 ans. Lorsque nous nous réveillons, notre père, le Pionnier humain, c’est-à-dire le responsable de l’équipe d’exploration sur les différentes planètes au nom de « l’Initiative Andromède », nous demande de se joindre à lui dans une expédition de l’Habitat-7, l’un des mondes propices à la colonisation de l’Alliance sur Andromède.
Tout se passe mal. Notre navette est détruite, nous découvrons une nouvelle civilisation, les Kert, qui souhaite nous réduire à l’état de smoothie à la fraise et faire des expériences sur nous. Notre père nous sauve la vie en se sacrifiant et nous nomme Pionnier à sa place. Et si vous pensez, en lisant les trois quarts de ce début de jeu, que ça ressemble pas mal au film Alien, le retour de Ridley Scott (même si les Aliens étaient des petits joueurs et qu’ils n’étaient pas muni d’armes technologiques), alors vous en conviendrez que l’on reste sur les bases du récit de science-fiction, ce qui n’est pas un mal.
Le scénario est bien dosé : il possède des moments de tension et des moments plus calmes. La plupart des quêtes, qu’elles soient secondaires ou principales, rentrent dans une logique vis-à-vis de l’objectif général : coloniser Héléus, une région de la galaxie Andromède. Bon d’accord, aller chercher tel ou tel ingrédient pour faire des shooters d’alcool forts c’est peut-être pas super raccord avec l’histoire, mais des exceptions sont présentes dans toute œuvre.
Remplir l’immensité de l’espace
Si le scénario et l’aspect artistique sont généralement bons, qu’en est-il du contenu du jeu en lui-même ? Tout un pan de galaxie à explorer, ça ne se fait pas en trente secondes. Mass Effect: Andromeda l’a bien compris, et c’est une des choses que l’on peut apprécier dans le jeu car, comme ses prédécesseurs, il dispose d’un contenu immense et diversifié.
Commençons par voir le nombre de missions disponibles. Il est possible d’effectuer les missions prioritaires sans vraiment accorder d’importance aux autres missions, mais ce serait passer à côté d’une belle aventure, et d’une bonne partie du sens du jeu. En effet, les missions secondaires vont vraiment aider à comprendre comment, et pourquoi, l’Initiative Andromède fonctionne.
Elle va nous permettre de découvrir les cartes, de les explorer. Bien évidemment, les récompenses se font aussi par le biais des différentes missions proposées et il est toujours plus agréable d’avoir de quoi acheter les divers objets pour personnaliser notre personnage. Par ailleurs, si vous ne faites pas les quêtes secondaires, vous ratez votre chance d’apercevoir le commandant Shepard et ça, ça n’a pas de prix.
En parlant de la personnalisation du personnage, il faut avouer qu’on est assez bien fourni de ce côté là. Il est possible de choisir le prénom et nom de votre personnage au début de l’aventure, ainsi que de modifier les traits de son visage et son sexe. Sur le Tempête, notre vaisseau, il sera aussi possible de modifier ses vêtements de confort, ainsi que de modifier les couleurs de son armure et desdits vêtements. L’aspect RPG se fait aussi clairement ressentir, car il est possible de choisir un « Profil » parmi une liste donnée, qui affecte vos caractéristiques. De plus, des points de compétence sont fournis en montant les niveaux, points qui vous permettront d’améliorer les capacités de votre personnage.
Et si vous pouvez personnaliser votre personnage, il en va aussi de votre équipe ainsi que des voies prises par l’Initiative. En effet, il est possible de choisir nous-même les compétences dont nos équipiers disposeront, et lesquels de ces personnages nous accompagneront sur un choix de 6 personnages, tous ayant un « profil » différent. Les « Points de Viabilité d’Andromède », que vous gagnez en rendant des planètes plus sûres pour la colonisation, vous permettent d’acheter des améliorations pour le commerce, les objets gagnés, l’argent… ajoutant la notion de « Gestion » dans le jeu.
L’exploration des planètes est sympathique, quoique potentiellement agaçante lorsque nous butons sur un petit caillou à cause de l’animation du Pionnier qui passe par dessus, ou qu’il faut descendre d’une butte de cinquante centimètres en sautant pour éviter l’animation de chute qui fait perdre de la vitesse à votre personnage. L’exploration des systèmes, afin de découvrir des ressources, doit aussi être faite dès que vous en débloquez un, sous peine de passer une demie-heure d’ennui mortel afin d’explorer les systèmes à 100% (et nous savons de quoi nous parlons).
Les combats sont souvent stressants, mais la difficulté n’est pas trop complexe et disponible pour tous, à condition de ne pas se jeter comme un Leeroy Jenkins sauvage au plein cœur de la bataille. Il existe deux ou trois énigmes pas trop complexes, qui se résument souvent par un Sudoku particulier, et qui n’ont pas su nous donner la satisfaction d’avoir résolu quelque chose, nous autres amateurs de puzzles.
Néanmoins, tout ce contenu n’est pas forcément travaillé avec la maîtrise technique adéquate. De nombreux bugs sont visibles, et c’est souvent compliqué de ne pas être énervé par tous ces soubresauts réalisés par le personnage, ou encore par l’intelligence artificielle faisant n’importe quoi. De plus, l’image est rapidement ralentie quand le jeu doit traiter un nombre important d’informations à l’écran.
I want you for APEX Squad
On passe à l’un des aspects qui nous a le plus déçu : le multijoueur. Ce n’est pas par son aspect purement ludique que celui-ci nous a déçu, mais surtout par un réel manque de profondeur. On alterne trois arènes, avec chacune sept vagues. Les six premières manches sont des vagues où vous vous contentez de tuer des ennemis, avec lors de la troisième et de la sixième vague un objectif à réaliser, comme tenir une position ou interagir avec des objets. La septième vague consiste en une phase d’évacuation, dans laquelle vous allez devoir tuer des ennemis (encore) jusqu’à la fin d’un compte à rebours. Si vous êtes dans la zone d’extraction à la fin de ce compte à rebours, vous gagnerez un bonus d’expérience.
Lors de la fin de la partie, vous gagnez vos points d’expérience et de l’argent virtuel. Cette expérience permet d’augmenter vos personnages, qui sont classés par race (humains, asaris, krogans, etc.) et par « Profil », afin de débloquer des compétences et d’augmenter la difficulté. L’argent virtuel servira à débloquer des personnages et des armes pour votre personnage. Ce mode multijoueur est donc assez redondant.
Mais s’il est une déception, il a le mérite d’avoir une réelle utilité dans le jeu en solo. En effet, il est possible de réaliser des missions de l’APEX en multijoueur afin de débloquer des récompenses pour le solo. Un multijoueur qui ne manque pas d’intérêt complètement, donc, mais qui n’est pas pour autant très rapidement lassant.
De plus, s’il est possible de jouer avec vos amis, il n’est pas possible de jouer contre eux. Et à force de botter les fesses d’intelligences artificielles, on a beaucoup de mal à ne pas avoir envie de plus, surtout qu’il nous est parfaitement possible de le faire en mode solo sur des espaces plus grands. Le mode multijoueur coopératif de Mass Effect: Andromeda ne nous a donc clairement pas convaincu, mais cet avis n’est que subjectif et il est concevable qu’il plaise à d’autres.
Pour éviter tous malentendus, nous allons le dire maintenant : Mass Effect: Andromeda est un très bon jeu. Il dose parfaitement son contenu et réussit à nous faire vivre l’aventure de la fratrie Ryder jusqu’au bout. Les nombreux détails artistiques et techniques viennent gêner quelque peu l’expérience de jeu, mais sans grosses conséquences. Ce qui va le plus nous détacher de l’histoire, c’est la déshumanisation des personnages par leurs expressions faciales désastreuses et le manque de sentiments dans la tonalité de voix. Néanmoins, avec diverses missions principales venant augmenter l’intérêt des missions secondaires, et inversement, on arrive rapidement à oublier les détails techniques pour se plonger au cœur de l’action.
Notre plus grosse déception va à l’encontre du multijoueur, qui restera pour nous répétitif et lassant très rapidement. On attend cependant la suite de Mass Effect: Andromeda avec impatience, et on espère que les quelques soucis techniques seront réglés d’ici là afin de rendre notre voyage dans la galaxie Andromède beaucoup plus agréable.