Il y a trois ans, Fire Emblem: Three Houses s’imposait comme l’un des titres incontournables de la Nintendo Switch en proposant une toute nouvelle aventure dans le monde de Fódlan. Trois ans plus tard, Fire Emblem Warriors: Three Hopes nous replonge dans cet univers avec une formule alternative : celle du musô.
Dragon Quest Heroes, Hyrule Warriors ou encore Persona 5 Strikers, on ne compte plus le nombre de grande saga dégainant un épisode spécialement dédié à ce genre de plus en plus populaire. Même Fire Emblem y est déjà passé avec Fire Emblem Warriors sorti en 2017. Mais alors, le titre est-il un énième spin-off sans grand intérêt ou bien mérite-t-il notre attention ?
(Test de Fire Emblem Warriors: Three Hopes sur Nintendo Switch réalisée via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Une pâle suite ?
Si l’on aurait pu penser que Fire Emblem Warriors: Three Hopes n’était qu’une suite du précédent opus Fire Emblem Warriors: Three Houses, il n’en est rien. En effet, si l’on retrouve avec plaisir les personnages que nous avons pu rencontrer dans Three Houses tels que Dimitri, Claude ou Edelgard, Three Hopes se démarque par ses trois embranchements scénaristiques qui interviennent beaucoup plus rapidement dans le jeu et qui permettent donc au scénario de décoller en mêlant quête de vengeance et intrigue politique. Un point plutôt positif puisque l’une des forces du titre est de proposer trois scénarios différents, et il est intéressant de tous les faire pour comprendre plus facilement les rouages du monde de Foldan et du conflit entre les différentes fractions.
Il paraît donc évident de ne pas avoir à recommencer plusieurs fois les mêmes chapitres pour avoir un récit différent. Cela permet également d’échapper, au moins d’un point de vue scénaristique, à l’essence répétitive du genre. L’intrigue joue également correctement son rôle puisqu’elle retarde au maximum notre volonté d’éteindre notre console.
On ne peut en dire autant de l’expérience de jeu et surtout de l’aspect tactique des combats en eux-mêmes qui prennent une place non négligeable dans l’opus et qui, malheureusement, souffrent de l’empreinte du genre malgré le savoir-faire de Koei Tecmo. On aura appris au cours de notre session à ne pas trop enchaîner les batailles au risque de souffler très fort.
Le renouveau du genre ?
Koei Tecmo distille du Fire Emblem avec du musô en espérant briller et participer au renouveau du genre. Si cela marche pendant deux ou trois heures de jeu à coup d’aspect stratégique et de « hub », on a juste l’impression de passer de champ de bataille en champ de bataille sans vraiment en voir la fin, jusqu’au point où on éteint notre console, las d’écraser des ennemis comme des mouches à coup de combos extraordinaires. C’est vraiment dommage parce que l’on sent toute la bonne volonté des développeurs de repousser au fond du placard l’essence même du genre.
Les mécaniques tirées de la franchise tentent de souffler un renouveau notamment au niveau du rythme de l’expérience, mais également d’un point de vue stratégique. En effet, par définition, un musô mise beaucoup sur l’action des batailles. Par des mécaniques de gestion de troupes, Fire Emblem Warriors: Three Hopes réussit à proposer un ensemble assez complet qui peut satisfaire les fans de la franchise.
Ainsi, le jeu arrive pendant un court laps de temps à estomper ce sentiment d’enchaîner les missions par quelques passages dans le camp, les missions annexes, le développement des relations avec les différents personnages ou, plus intéressant encore, le fait de pouvoir améliorer les unités. Vous êtes « dialogue-phobe » ? Prenez votre mal en patience, c’est le prix à payer pour renforcer les amitiés afin qu’ils soient plus efficaces en binôme sur le champ de bataille. L’optimisation est le maître-mot de cet opus et permet de rajouter quelques dizaines d’heures de jeu.
Loin de réinventer le genre, Fire Emblem Warriors: Three Hopes apporte quand même un vent de fraîcheur au musô classique en combinant action et stratégie. Si, effectivement, cette dernière n’est peut-être pas autant poussée que l’on en attendrait de la franchise, elle suffit pour que cet opus ne soit pas un musô de trop, mais bien un titre à part entière avec une formule renouvelée.
En effet, la stratégie s’invite également pendant le combat où il est possible de donner des ordres aux unités et de les envoyer à des points précis sur la carte grâce au retour du fameux triangle des armes. Si l’on peut penser qu’il s’agit juste d’envoyer une unité à un endroit, l’impact est davantage décisif et peut même conduire à la défaite.
Si ces éléments offrent de la longévité à l’expérience de jeu et un changement de rythme bienvenu, ils ne nous font pas oublier les problèmes habituels du genre que l’on retrouve malheureusement dans Fire Emblem Warriors: Three Hopes. Au-delà de l’aspect répétitif inhérent au genre, l’interface de jeu durant les phases de batailles est trop souvent envahie d’informations et de fenêtres en tous genres. La lecture devient confuse et désordonnée, à l’image des combats.
Sans bousculer les codes du genre, Fire Emblem Warriors: Three Hopes s’accompagne d’une nouvelle formule alliant action et stratégie à la sauce de la franchise. S’il est difficile d’oublier la répétitivité inhérente au genre, le titre arrive à nous surprendre grâce aux caractéristiques tirées de la célèbre saga.
L’ensemble est plutôt complet avec une longévité conséquente. Si l’aspect de « jeu d’action » vous rebute, les mécaniques de gestion de troupes et tous les éléments qui gravitent autour arrivent, de manière brève, à effacer l’aspect répétitif. L’intrigue se montre plutôt intéressante, mais le contenu est si riche qu’un joueur allergique au surplus de dialogues pourrait se lasser avant d’avoir fait le tour de l’opus.
Des dialogues à foison, de l’action à outrance, une redondance déconcertante et une pointe de stratégie, voilà tout ce qu’il faut retenir de ce Fire Emblem Warriors: Three Hopes. Pas de quoi lorgner donc sauf pour les vrais amateurs du genre, toujours en quête d’interminables champs de bataille.