La licence Dragon Ball a connu de très nombreux titres. Si beaucoup se fondaient dans la masse, certains sont sortis du lot comme Dragon Ball Z Budokai sur PlayStation 2 ou encore le dernier Xenoverse qui osait sortir des sentiers battus en proposant une expérience complètement différente d’un simple jeu de combat
Dragon Ball Extreme Butôden, disponible dès maintenant sur Nintendo 3DS et développé par Arc System Works (à qui l’on doit Guilty Gear), a fait le choix de la baston 2D. Etait-ce judicieux ? Même en connaissant les compétences du studio ? Réponse tout de suite.
Maître roster
Après une cinématique en dessin animé avec une résolution plutôt faiblarde, le menu principal apparait. Première bonne nouvelle, trois slots de sauvegarde sont disponibles. Cela permettra aux joueurs se partageant une console ou une cartouche de ne pas écraser la sauvegarde d’un autre. On a accès à de nombreux modes de jeu (Histoire, Aventure etc.) mais bizarrement aucun mode en ligne ni de tuto ou d’entraînement.
On est ainsi lancé directement dans le vif du sujet. Le mode Histoire de Dragon Ball Extreme Butôden est plutôt long puisqu’il retrace le scénario du manga de l’arrivée de Radditz jusqu’à la fin avec l’annihilation de Buu. Vous aurez également la possibilité d’incarner des personnages dans des histoires alternatives plutôt sympathiques. Une manière de faire du mode Histoire une variante au manga d’origine. Rayon personnages on verra des têtes issues de quelques OAV comme Broly, Beerus ou encore Bardock.
Toutefois, réfrénez vos ardeurs car les personnages jouables sont un peu plus d’une vingtaine seulement alors que les personnages de soutien eux (nommés Z-assist), avoisinent les 50. De plus, ces derniers sont pour la plupart totalement inédits comme Chichi, Bulma ou encore Oolong. Chacun possède ainsi une technique de soutien différente pour vous permettre de renverser le combat. Par exemple, Dendé, le jeune Namek vous rendra un peu de vie tandis que Yajirobé tentera de donner un coup de katana à votre adversaire avant de s’enfuir en courant.
L’univers original est ainsi très bien respecté et les sprites sont à la fois gros, très beaux et superbement animés. Un plaisir pour les yeux même si la 3D reste vraiment anecdotique. On regrettera également que de gros pans de scénario aient été tronqués dans le mode Histoire et que ce dernier ne propose que des dialogues sur des images fixes. Un peu de mouvement aurait aidé à rendre le tout plus agréable.
Budokai 3DS ?
En prenant le jeu en main on se rend compte que Dragon Ball Extreme Butôden propose un gameplay vraiment simple (peut être trop ?). Comme dans Dragon Ball Budokai on se retrouve à faire des combinaisons de touches pour utiliser les différentes techniques de nos personnages. Le Ki peut bien évidemment être rechargé par simple pression d’un bouton et vous permettra de lancer des petites boules de feu, des grosses vagues d’énergies ou même des attaques ultimes. Ces dernières, plutôt impressionnantes et dévastatrices pour la barre de vie adverse, sont par contre plutôt lentes. Et il est malheureusement impossible de les abréger. Il est bien évidemment possible de contrer ce type d’attaque avec la vôtre, s’en suit alors un combat de martèlement de touche pour prendre le dessus.
Sachez que si la plupart des personnages jouables sont accessibles d’entrée de jeu, il n’en va pas de même pour les nombreux soutiens. Pour les débloquer il vous faudra tenter le mode Aventure qui utilise un système de jeu de plateau avec des combats réguliers entrecoupés de (longues) phases de discussion. Ces dernières, pas forcément pertinentes, cassent un peu le rythme, d’autant plus que les combats sont relativement courts. Toutefois, pour débloquer ces Z-assists tant convoités il vous faudra obtenir le rang Z dans certains combats et autant vous le dire de suite, la tâche sera très ardue. Personnellement je n’ai pas réussi une seule fois même en terminant un combat en moins de 10 secondes sans me faire toucher et en le finissant avec une attaque ultime ! Les conditions sont un peu trop obscures malheureusement et avoir un roster rempli de soutiens inédits est pourtant l’objectif principal du jeu !
Dragon Fall ?
Si la présence de nombreux personnages en tant que soutien est une super idée, on aurait apprécié que des personnages plus importants soient jouables comme Cooler par exemple. De plus, si les graphismes sont à la hauteur, l’ambiance sonore, elle, est un peu en retrait. Que les puristes se rassurent, si les textes sont en français, les voix digitalisées sont bien en japonais. Elles sont malheureusement trop peu présentes, notamment lors des (très) nombreuses phases de dialogues en mode Histoire et Aventure qui se contentent de simples textes et quelques mots parlés par-ci par-là. Les musiques sont dans le même ton, elles ne sont pas mauvaises en soi mais ne marqueront pas vos esprits plus que cela.
Le fan sera également choqué par certains détails comme le fait que Gohan enfant n’existe pas (sauf en soutien) et soit remplacé lors des phases contre les Saiyens et Freezer par Gohan adolescent. Bizarre pour un jeu comme Dragon Ball Extreme Butôden qui respecte les personnalités de tous les personnages de soutien de passer à l’as un détail comme celui-ci. De même, Végéta n’existe qu’en « un seul exemplaire ». À savoir, celui avec sa tenue lors du combat contre les cyborgs et Cell. Lors de sa première apparition contre Goku et ses amis, il ne portera ainsi pas de détecteur. Certains diront que cela n’est qu’un détail graphique mais même un simple skin différent aurait renforcé l’immersion et la satisfaction du travail bien fait. Ce sont tous ces petits détails qui empêchent Dragon Ball Extreme Butôden de devenir un grand jeu.
Que dire donc de ce Dragon Ball Extreme Butôden ? Si le jeu n’est pas dénué de charme, notamment pour les plus gros fans grâce à un roster intéressant, il n’en reste pas moins un « simple » jeu de combat en 2D trop peu technique (tous les personnages se jouent de la même manière) malgré un dynamisme certain et des graphismes chiadés. Le manque de voix digitalisées lors des phases de dialogue, de cohérence lors de certaines scènes (Gohan ado contre Freezer) et de finition (comment atteindre le rang Z ?) empêchent clairement le titre de se hisser au niveau des meilleurs opus déjà sortis.
Toutefois, le fan y trouvera sans doute son compte puisque malgré ses défauts, le jeu propose tout de même une expérience agréable et des combats sympathiques. De plus, la Nintendo 3DS n’a pas à rougir puisque la maniabilité du titre est parfaitement adaptée à son format. Un jeu plutôt correct mais à réserver aux fans purs et durs.