Dark Souls: Remastered, la version remasterisée de l’aventure originale de la trilogue Dark Souls, arrive enfin sur Switch après des mois d’attente supplémentaires imposés aux joueurs Nintendo. Présenté en premier dans un Nintendo Direct en début d’année et prévu à l’origine pour une commercialisation dans la même fenêtre que celles des versions concurrentes (il y a 6 mois environ), le jeu s’est d’abord vu calé à un vague « été 2018 » avant d’obtenir sa date de sortie définitive.
Toutefois, nombreuses étaient les personnes à se demander le réel intérêt de porter sur une console portable un titre si exigeant, aussi bien en termes de gameplay que de condition de jeu. Et puis surtout, la console peut-elle réellement encaisser cette aventure ? Le test confirmera-t-il nos doutes ou leur offrira-t-il le repos éternel ? Faut-il au final plutôt revenir sur les versions PlayStation 4 ou Xbox One ? Notre réponse à ces questions ci-dessous.
Bienvenue en terrain connu
Quitte à commencer, parlons de l’évidence. Dark Souls: Remastered est avant tout une réédition pimpée du premier voyage en Lordran. Comme c’était le cas sur les consoles de la génération précédente, il s’agit toujours d’incarner un guerrier élu dont le pouvoir est de revenir d’entre les morts et de libérer la région du maléfice qui l’accable.
En revanche, il y a pas franchement de sympathisants à votre cause puisque nombreux seront les ennemis et pièges qui se dresseront sur votre chemin. Pour ceux qui ne sont pas au courant (non mais sérieux ?), Dark Souls: Remastered est un Action-RPG très exigeant dans lequel vous plongez (presque littéralement) à poil. Pas de filet de secours et seul l’apprentissage des différentes mécaniques de gameplay (timing et esquives par dessus tout) et des patterns de vos ennemis vous sauveront la mise. Donc préparez-vous à voir votre avatar se faire brutaliser de nombreuses fois et contentez-vous d’apprendre de vos erreurs, chuter est après tout le meilleur moyen pour apprendre à se relever, n’est-ce pas ? Le créateur de personnage étant identique et ne pétant pas 3 pattes à un canard alors passons directement au sel du jeu : l’exploration et le combat.
Comme précédemment mentionné, Dark Souls: Remastered vous jette dans son aventure sans vous tenir par la main. A vous de découvrir tout ce que le jeu vous propose sur tous les aspects de votre aventure. Son scénario se distille au compte-goutte pour les nouveaux aventuriers qui souhaitent la découvrir, presque tout les chemins sont ouverts et vous proposent différents challenges et ennemis tout comme autant d’échappatoires face à eux. Mais le combat étant inévitable, préparez-vous à croiser le fer et à apprendre. Ainsi, alors que les premiers mobs pourront vous ouvrir comme on ouvre un paquet de chips à l’apéro, vous apprendrez de vos premières erreurs et si vous en avez la force, vous poursuivrez votre périple.
En cet aspect, Dark Souls : Remastered est toujours aussi addictif et continuera à vous satisfaire si vous êtes adepte de challenge, ceci dit, vous pourriez finir comme les chips, affreusement salé. Mais la question la plus importante reste à aborder, comment la Switch fait-elle tourner le soft ?
Les développeurs se décarcassent
Parce que oui, si un jeu vous demande autant de minutie et de dextérité, il faudrait encore que la bécane tienne le coup et vous permette d’exploiter votre potentiel. Et la réponse est un très franc « oui ». Dark Souls: Remastered tourne à un taux stable de 30 images par secondes. Toutefois, il subsiste encore des ralentissements dans les zones les plus chargées et gourmandes en ressources.
Hormis ces dernières, tous les joueurs qui auront lâché l’affaire avec les versions consoles de la génération précédente seront peut-être même surpris de découvrir qu’en plus de cette stabilité accrue, le titre est même plus fin et plus agréable à l’œil sans pour autant être largement supérieure. Un simple coup de bistouri et une amélioration légère des effets ont été opérés. Seulement, le soft ayant pour but de jongler entre 2 modes, des concessions techniques ont eu lieu afin de permettre cette magie. Ainsi, il n’est pas rare de découvrir des textures baveuses et d’autres effets de floutage autour de certains éléments cosmétiques ou sur le décor à mesure que la distance augmente. Autant reconnaître que sans être honteuse, la Switch s’en sort forcément moins bien que les consoles concurrentes en ce qui concerne l’aspect esthétique pur.
En revanche, là où elle peut éclater cette même concurrence, c’est sur la portabilité. L’expérience est limite plus agréable en mode portable qu’elle ne l’est en mode TV. La résolution descend d’un cran (de 1080p à 720p) mais l’écran (par sa petite taille) gomme une bonne partie des défauts visuels, la fluidité est identique et quelque part, l’aventure semble un poil plus personnelle.
Cette manière de jouer justifie aussi probablement le risque qu’ont pris les développeurs de décaler cette sortie Switch bien après les autres, quitte à perdre des acheteurs potentiels. Cela ne réduit absolument pas l’attrait de cette version Switch qui propose une aventure complète dans d’excellentes dispositions même si inférieures à la concurrence, enfin, sauf quand il vous faut aller aux chiottes par exemple. Là, une fois n’est pas coutume, la Switch propose une feature originale qui vaut son pesant de cacahuètes, un bouton pause !
Enfin, pas exactement. Quand vous mettez votre console en pause, Dark Souls: Remastered sera gelé et ce quelle que soit votre situation. Cela vous permet de vous accorder un peu de répit quand vous avez besoin d’une pause rapide ou simplement, de faire autre chose si votre environnement vous réclame. Bien entendu, cette option, en ligne, ne fonctionnera plus et vous déconnectera automatiquement. Quand on pense aux features exclusives à la console, on peut également penser à ses figurines et en particulier celle proposée en parallèle du jeu. Il est à noter que toute vos statuettes seront inutiles ici, pas la peine de sortir votre Link ou R.O.B. puisque rien ne marchera, seul l’amiibo Solaire d’Astoria fonctionne et il ne vous apporte qu’une émote. C’est chez payer pour un meme in-game…
Attention cependant, les amateurs de perfection graphique ont beau avoir déjà quitté la page, il est possible que ces dernières informations ne vous plaisent pas mais nous devons les ajouter au carnet des doléances. Tout d’abord, si vous jouez en mode TV et avec vos Joy-Cons, même si les boutons rendent très bien les actions qui leurs sont attribuées, la caméra, elle, est un poil moins réactive et peut se trouver gênante en cas d’attaque. Préférez peut-être l’usage d’une manette Pro si vous en avez une.
De plus, nous parlions précédemment de pause, attention également à ne pas confondre pause et menu Home, si vous quittez le jeu par le bouton Home sans sauvegarder votre progression ou pire, en plein combat, les ennemis eux ne fouilleront pas vos icônes avec vous, ils continueront de détrousser votre charmant avatar. Enfin, et peut-être le plus traumatisant des problèmes, les joueurs pour lesquels les contrôles Nintendo sont les plus familiers seront ravis (#sarcasme) de découvrir que le bouton B sert à valider et A pour annuler. Pas un drame en soi ? Pas sûr, surtout si vous avez la joie de vouloir ramasser un objet et placez au contraire une jolie roulade dans un ravin, ça a de quoi laisser un goût amer à tout joueur, surtout si ce n’est pas la première fois.
L’addition de Dark Souls: Remastered est au final une très bonne addition au line-up de la Switch. Sa difficulté élevée ne sera pas au goût de tous mais ceux qui sauront relever le challenge apprécieront une aventure épique et addictive et dans des conditions bien meilleures qu’ils ne l’auraient pu autrefois.
La question suivante sera donc pour vous : que recherchez-vous dans un jeu de cette trempe ? Des graphismes élevés et une fluidité optimale ? La version Switch n’est probablement pas la plus adaptée à vos préférences. En revanche, si vous préférez une expérience plus souple et simplement la possibilité de jouer dans le bus, le titre est incontournable. Dans l’absence d’une réponse à ces questions, si vous n’aviez pas plongé mais attendiez de le découvrir sur Switch, le feu est vert !