Nous l’attendions avec impatience et il est enfin là, le marsupial le plus connu de la PlayStation signe son grand retour avec Crash Bandicoot 4: It’s About Time. Sujet d’une expérience ratée du docteur N. Cortex, Crash sera amené à rechercher différents cristaux et gemmes à travers ses aventures qui auront marqué toute une génération.
Après les trois premiers volets développés par Naughty Dog, la licence aura droit à plusieurs jeux plus ou moins canoniques. Il aura même eu l’occasion de faire de la concurrence au plombier moustachu de Nintendo avec un jeu de course, Crash Team Racing. Nous avons pu aussi l’apercevoir aux côtés d’un autre personnage emblématique de cette génération, Spyro, le célèbre dragon violet, dans Spyro: Fusion et Crash Bandicoot: Fusion sur GameBoy Advance.
Après le remaster Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy, il était donc normal que les fans soient en attente de cette nouvelle épopée. Un défi relevé par Beenox et Activision, mais auront-ils réussi à créer une aventure originale et digne de ses prédécesseurs ?
(Test de Crash Bandicoot 4 sur PlayStation 4 à partir d’une version commerciale)
Au bal masqué
Le jeu est la suite directe de Crash Bandicoot 3: Warped, et on y retrouvera donc les principaux personnages rencontrés dans les aventures précédentes, avec pour certains un petit changement au niveau du chara-design. Notamment pour le personnage de Coco, qui a droit à une apparence vraiment différente et une nouvelle voix pour la version française, un petit point négatif qu’il est facile de surmonter et qui décevra seulement les plus nostalgiques.
Comme le nom de ce nouvel opus nous l’indique, il sera question du temps, mais pas seulement puisque les différents pouvoirs obtenus avec les masques sont assez variés et représentent la grande nouveauté de gameplay pour la licence. En effet, vous obtiendrez très vite le premier masque Lani-Loli, qui vous permettra de contrôler l’espace et faire apparaître des objets issus de dimensions parallèles.
Les commandes de ces nouveaux pouvoirs sont un poil difficiles à prendre en main quand on garde en tête les contrôles des anciens épisodes. Nous n’en dirons pas plus sur les autres masques, car c’est un plaisir de les découvrir soi-même et d’exploiter leur plein potentiel pour réussir les niveaux avec le maximum de gemmes.
Car oui, Crash Bandicoot 4: It’s About Time nous propose de récupérer six gemmes à la fin de chaque niveau. Trois sont liées à la collecte de fruits wumpa, et il vous sera possible de récupérer les trois autres en détruisant toutes les caisses du niveau, en utilisant au maximum trois vies et en trouvant la gemme cachée. Et encore une fois, pour éviter de spoiler, il vous sera possible de refaire chaque niveau à travers un mode fort sympathique, nous proposant encore six nouvelles gemmes.
Mais à quoi servent-elles ? Il ne sera pas nécessaire d’en obtenir un certain nombre pour avancer dans l’histoire, mais elles vous permettront de débloquer des skins. Oui, vous avez bien lu, des skins dans Crash Bandicoot, uniquement disponibles pour Crash et Coco, tous plus déjantés les uns que les autres. De plus, ceux-ci apparaîtront dans certaines des cinématiques afin de profiter de l’histoire dans les costumes les plus ridicules.
Dans la rage et la sueur
Au début de la partie, il vous sera possible de choisir entre deux modes de jeux : rétro ou moderne. Ce deuxième mode vous permettra de jouer sans le système de vie présent dans les anciens opus. Un compteur de morts sera présent à la place de votre stock de vies et il sera plus facile d’arriver à la fin de l’histoire puisque vous n’aurez jamais de game over.
Et pour ce qui est de l’histoire, on sent que Beenox recycle beaucoup de thèmes déjà présents dans les anciens sans prendre trop de risques. Cependant, le jeu nous réserve quelques surprises et nous offre tout de même une aventure au niveau des précédentes. Et pour toucher à la fin de l’histoire, il vous sera possible de l’atteindre en une petite dizaine d’heures.
Mais les vrais le savent, un jeu Crash Bandicoot ne s’arrête pas avec la cinématique de fin et il vous faudra finir le jeu à 100% et 106% pour débloquer deux fins bonus. Et c’est là que le vrai challenge commence, car Crash Bandicoot 4: It’s About Time saura donner du fil à retordre aux personnes qui cherchent à finir le jeu complètement ou à le platiner.
Ainsi, dans la plupart des niveaux, il vous sera possible d’atteindre une cassette, sans mourir une seule fois, pour débloquer des niveaux bonus. Ceux-ci ne sont autres que les tests réalisés sur nos deux personnages principaux avant le commencement du premier Crash Bandicoot. L’esthétique de ces niveaux aux allures de VHS nous rendra nostalgiques d’une époque qui nous semble maintenant lointaine.
Le design des autres niveaux est très réussi également. Dès le début du jeu, on se rend compte de sa beauté et on se laisse porter par la découverte de chaque nouvel ennemi et des nouvelles mécaniques de gameplay, comme les séquences de slide par exemple. Celles-ci sont très réussies et nous offrent des sensations nouvelles ainsi que des passages assez compliqués à franchir et qui demanderont une concentration constante.
Pour ce qui est des niveaux justement, ceux-ci sont beaucoup plus nombreux que dans les anciens et sont aussi beaucoup plus longs. Il faudra donc rester sur ses gardes afin de ne pas tomber malencontreusement dans un précipice et reprendre à un point de contrôle plus éloigné. De plus, la difficulté est bien gérée et augmente graduellement pour notre plus grand plaisir.
Un roster de qualité
À travers les différents trailers de Crash Bandicoot 4: It’s About Time, nous avions pu découvrir de nouveaux personnages jouables. Ainsi, il sera possible de jouer le déjanté Dingodile, le nemesis Neo Cortex et la badass Tawna. Chacun de ces personnages possède un gameplay et des aptitudes différentes qu’on vous laisse découvrir au fil du jeu.
Mention spéciale pour Tawna qui apporte beaucoup de fluidité et de dynamisme grâce à l’agilité du personnage. Cependant, seul bémol concernant ces nouveaux personnages, il ne vous sera pas possible de les jouer quand vous le souhaitez, car ceux-ci possèdent des niveaux qui leur seront dédiés et qui se déroulent en parallèle de l’histoire principale.
Si vous trépignez déjà d’impatience pour le tester, sachez que le jeu comporte plusieurs modes multijoueur en local. En effet, il sera possible durant la partie d’activer le mode « passer et jouer » qui vous permet de passer la manette aux autres joueurs avec à la fin un calcul de chacune de vos statistiques. De plus, le mode « bataille de bandicoot » vous permettra d’affronter jusqu’à quatre amis dans deux modes où il faudra être le plus rapide sur certains passages du jeu.
Tout au long de ce test, un sentiment de nostalgie nous a envahi, notamment grâce à la bande-son. Certains des morceaux sont des versions revisitées des opus précédents, mais des nouveaux nous accompagnent et nous plongent dans l’univers de chaque niveau. On retiendra le niveau « Décalé », un niveau musical qui offre une expérience nouvelle et rarement vue dans la licence.
Nous pouvons aussi féliciter le studio Beenox d’avoir compris que les joueurs des premiers Crash Bandicoot ont grandi, et on sent que l’humour a évolué aussi. Crash reste un personnage à l’humour déjanté et on se souvient tous de sa célèbre danse que l’on aurait pu juger obscène à une certaine époque.
Un degré d’humour légèrement poussé notamment dans les dialogues des personnages, qui réussiront à nous surprendre en pleins souvenirs de notre expérience sur cette licence durant notre enfance. Ainsi, si vous tendez l’oreille, il vous sera possible d’entendre des phrases plus que douteuses, comme par exemple sur la taille des caleçons de N. Cortex, idéale pour y ranger de gros objets…
Le jeu nous transporte de découverte en découverte jusqu’au premier générique de fin, qu’il vous sera difficile de passer tant vous serez curieux d’écouter tout ce que le narrateur a à vous dire. De plus, il est possible de lire dans celui-ci les remerciements de Beenox aux équipes de Naughty Dog ayant créé cette licence qui aura marqué plus d’un esprit.
Crash Bandicoot 4: It’s About Time est, vous l’aurez deviné, une vraie réussite. Certes il ne renouvellera pas le genre du jeu de plateforme, mais il utilise avec ingéniosité chacun de ses codes. Bien des joueurs ont été surpris de l’annonce de cette suite originale et Beenox et Activision ont réussi l’exploit de créer de la nouveauté avec les éléments qui composent la licence Crash Bandicoot.
Même si l’histoire est assez rapide et n’apporte pas d’énormes nouveautés, il vous sera possible de passer de très longues heures bien salées sur ce nouvel opus pour celles et ceux qui souhaiteront atteindre le pourcentage maximal. De plus, beaucoup d’easter eggs sont présents dans le jeu et c’est un réel plaisir de tomber par hasard sur chacun d’entre eux.
Le jeu est beau, la bande originale est réussie, la difficulté est croissante et les nouvelles mécaniques de gameplay et les secrets des niveaux le rendent très peu répétitif. Si on veut chercher la petite bête, on pourrait mentionner les temps de chargement un peu trop longs par moments, notamment quand on souhaite recharger les niveaux pour les réussir sans succomber une seule fois.
Ainsi, on espère réellement pouvoir profiter encore plus de ce nouvel univers grâce à une suite ou à l’ajout de DLC. En effet, le premier et le troisième épisodes possédaient un niveau bonus assez retord, donc pourquoi ne pas envisager cette hypothèse pour celui-ci ? De plus, quelques personnages ne sont pas présents ou très peu exploités, il n’est donc pas impossible de voir apparaître une suite si le jeu rencontre un succès suffisant.
Si vous faites partie des joueurs ayant découvert sur la première PlayStation Crash Bandicoot, ou si vous souhaitez découvrir cet univers, on ne peut que vous conseiller vivement de vous procurer celui-ci et de vous laisser porter dans cette nouvelle histoire qui vous réservera de longues heures de rire, de rage, de découvertes et de réflexion, le cocktail parfait qui définit cette licence.