Atelier Sophie: The Alchemist of the Mysterious Book fait partie de la très longue série des Atelier du studio Gust, une série qui voit grossir ses effectifs régulièrement depuis 1997. Une série qui dure depuis si longtemps et qui possède maintenant plus de 20 titres doit forcément avoir des qualités, vous ne pensez pas ? Pas si connus que ça du grand public occidental, les Atelier tirent leur originalité d’un système d’alchimie plutôt sympathique et le dernier épisode en date n’y fait pas exception. Voyons donc si le chaudron de mamie fait encore de la bonne confiture.
L’héritage de mamie
Aujourd’hui nous avons donc rendez-vous avec la charmante Sophie, une jeune alchimiste en devenir qui possède des talents hérités de sa grand-mère. Il va alors falloir redoubler d’efforts pour prendre la relève en tant qu’alchimiste principale de la ville. Pas de panique, pour cela Sophie sera épaulée par un livre plusieurs fois centenaire, qui appartenait à sa mamie, mais attention, pas n’importe quel livre, un livre parlant… Un livre parlant et amnésique malheureusement pour nous, ce qui signifie qu’il va falloir lui faire des petites piqûres de rappel en écrivant des recettes d’alchimie à l’intérieur.
Au fil du jeu et de notre avancée, ses souvenirs revenant, nous en apprendrons davantage sur son passé. Autant dire que la tâche de Sophie est assez colossale, car des recettes il y en a un sacré paquet. L’histoire n’est pas des plus originales il faut le reconnaître… Encore une histoire d’amnésie, mais bon ce n’est clairement pas un défaut que l’on pourrait reprocher au jeu. En effet le scénario n’est finalement que d’une importance réduite et ce n’est pas l’accomplissement de l’objectif qui vous passionnera mais la narration au travers des différents personnages que vous rencontrerez au cours de l’aventure.
Beaucoup de personnages hauts en couleur seront à découvrir et chacun aura une relation toute particulière avec Sophie donnant lieu à des petites scènes régulières. L’atmosphère est particulièrement agréable au sein du jeu, en fait, on s’y sent vraiment bien pour tout vous dire. C’est comme une douce sensation nostalgique qui vous surprend au moment où vous vous y attendez le moins. Et la musique du jeu n’y est clairement pas pour rien, l’OST est une vraie réussite et vous rappellera sûrement aux bons souvenirs de votre jeunesse, comme la musique que vous trouverez ci-dessous et qui ramène aux sonorités que l’on pouvait trouver dans le jeu Klonoa. Rien n’est à jeter à ce niveau là, on oscille entre le bon et le très bon. Le seul risque avec une OST aussi bonne c’est de se surprendre à rester dans une zone juste pour avoir le plaisir d’écouter encore un peu le thème de celle-ci. Les graphismes, eux, sont d’une qualité totalement opposée, comprenez par là qu’ils sont vraiment moyens, on se croirait vraiment revenu à une autre époque.
Techniquement le jeu n’est vraiment pas une machine de guerre, bien qu’il soit globalement « propre », il ne vous fera pas rêver par la beauté foudroyante de ses environnements. Cependant, ce qui sauve l’affaire, ce sont les personnages. Ils sont vraiment superbes, rien à redire à ce niveau. Le style qui leur a été donné est de toute beauté, de vrais petits tableaux animés. Heureusement, la technique n’est pas le point fort du jeu, et contrairement à ce qu’on aurait pu croire, la qualité faiblarde des graphismes ne nuit ni à l’immersion, ni au plaisir de jeu.
Une véritable alchimiste est née
Au cœur du jeu, l’alchimie, il est le moteur de l’histoire, des relations avec les autres personnages et bien entendu, du gameplay de ce Atelier Sophie. L’année est divisée en mois, les mois en jours et les jours en heures. Chaque action que nous réalisons nous coûte du temps : réaliser une recette, se déplacer, dormir, etc. L’intérêt est qu’il se passera naturellement des choses différentes en fonction du jour ou de l’heure de la journée.
Mais quoi qu’il en soit, tout nous ramènera toujours à notre atelier, là ou nous pourrons nous amuser avec notre chaudron. Pour remplir Plachta, notre livre parlant, il faudra se procurer des ingrédients particuliers que l’on pourra trouver dans les différentes zones du jeu ou chez les marchands de la ville. Heureusement nous ne passons pas des heures à chercher où aller puisque le nom des zones est bien souvent très évocateur de ce que l’on pourra y trouver, à nous ensuite de savoir s’il faut nous y rendre de jour ou de nuit. Remplir les quêtes, tuer des ennemis, effectuer certaines actions, tout cela fera monter la barre de mémoire de notre livre.
Une fois celle-ci pleine, Plachta nous en apprendra plus sur son passé et nous permettra d’avancer dans le jeu. L’avancée dépendra aussi des visites que vous rendrez aux personnages de la ville, certaines scènes ne se déclenchant qu’une fois que vous irez les voir. Il faudra donc se balader régulièrement dans les différentes zones de la ville de Kirchen Bell pour débloquer du contenu et faire progresser vos relations.
La narration est plutôt captivante, souvent inattendue, on se retrouve régulièrement dans des situations ou les réactions de Sophie nous surprennent, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le point intéressant, c’est qu’à terme il est possible de placer les personnages rencontrés dans notre équipe, et ainsi de pouvoir combattre avec eux.
Un RPG au tour par tour assez classique
L’alchimie nous servira à tout faire. Envie d’une nouvelle arme ? Il faudra fabriquer certains matériaux à fournir au « forgeron » pour qu’il nous l’a réalise. Besoin d’objets spécifiques à prendre sur le champ de bataille ? Encore une fois il faudra compter sur vos talents. Seulement pour obtenir la matière première il faudra voyager et la récolter soit à même le sol, soit via des combats.
Lors de ceux-ci, le jeu prend la forme d’un RPG au tour par tour vraiment classique avec les bases universelles : attaque, technique, objets, défense. Il y a bien une petite subtilité permettant de passer d’une posture d’attaque à une posture de défense et un système de combos simpliste, mais rien de bien incroyable. C’est sûrement le point faible du jeu, on aurait aimé plus de spectacle, plus de diversité, ce qui permettrait de nous tenir un peu plus en haleine lors de nos phases de collecte qui prennent parfois du temps, surtout quant on doit remplir une quête basique du style « tuer 20 ennemis du même type ».
Une fois nos objets collectés, nous rentrons à l’atelier pour faire la cuisine et nous touchons là au point fort de Atelier Sophie: The Alchemist of the Mysterious Book. Le système de réalisation des recettes est vraiment intéressant. Chaque objet possédant des caractéristiques spécifiques, cela nous offre des combinaisons infinies. Il sera alors à nous d’user des bonnes combinaisons pour que les caractéristiques voulues se retrouvent dans l’objet final.
Par exemple, de l’eau qui ajoute plus de coup critique avec de l’eau qui donne plus de points de vie. Cela aura pour effet de donner de l’intérêt à toutes les recettes, de la toute première que nous ayons trouvée à la toute dernière, étant donné que la qualité de la réalisation dépendra de la qualité des ingrédients. L’alchimie étant le coeur du jeu, celui-ci ne fait pas dans la demi mesure, soit on aime le jeu car on adhère au système, soit on le déteste.
De plus le jeu est malheureusement totalement en anglais, donc nous ne pourrons que vous conseiller de bien vous renseigner avant de vous le procurer. Cependant l’anglais, pour une fois est d’un niveau vraiment très bas, limite compréhensible avec un niveau de milieu de collège, donc même les plus anglophobes devraient quand même pouvoir s’en sortir un minimum et comprendre l’histoire de façon générale.
Atelier Sophie: The Alchemist of the Mysterious Book n’est clairement pas un jeu exceptionnel et encore moins ce qui va révolutionner le genre. Cependant parfois ce qu’on veut, ce n’est pas jouer à quelque chose de novateur et d’exceptionnel, mais juste retrouver des sensations familières et se laisser porter par un récit doux et limpide.
Porté par une OST de haut niveau, le jeu arrive à nous captiver et nous faire entrer dans son univers à l’atmosphère unique. Le plaisir est au rendez-vous, les sensations sont biens présentes, on s’amuse et c’est tout ce qu’on attendait. De plus le système d’alchimie se révèle vraiment addictif et bien pensé. Comme quoi, parfois nul besoin d’en mettre plein la vue de façon superficielle pour arriver à nous toucher.