Déjà sorti au Japon en décembre 2016, Akiba’s Beat est le deuxième épisode de la série. Avant lui, nous avions eu l’occasion de tester Akiba’s Trip Undead & Undressed sur PlayStation 4, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a un monde entre ces deux jeux. Leur point commun ? Nous faire découvrir le quartier mythique de Akihabara. Plus propre et plus travaillé, Akiba’s Beat semblait être une expérience plus mature, et les premiers avis allaient dans ce sens… Malgré cela, bonne surprise ou douche froide ? La réponse dans notre test que nous avons réalisé sur PlayStation 4.
Akiba’s Beat – J’viens pas d’la cité, Mais le beat est bon…
Nice to NEET you
Comme nous le disions en introduction, un monde sépare les deux jeux de la série, et pour cause, aucun lien ne les unit, ce qui vous laissera donc la possibilité de les faire de façon indépendante ou dans l’ordre que vous souhaiterez. Si dans Akiba’s Trip Undead & Undressed il était question de « déshabiller » nos ennemis pour les vaincre, Akiba’s Beat nous amène dans un univers bien moins sulfureux mais tout aussi japonais.
Nous incarnons alors le jeune Asahi Tachibana, un jeune faisant partie d’une certaine catégorie sociale puisqu’il s’agit d’un NEET (Not in Education, Employment or Training). Comprenez par là qu’il s’agit tout simplement d’une grosse feignasse qui ne fait absolument rien de ses journées.
Heureusement pour lui, Akihabara va subir une sorte de maléfice étrange qui va le sortir de sa petite vie calme et l’amener à faire des rencontres plus ou moins improbables. Encore une fois, le quartier est en danger, et il va nous falloir mettre un terme à une boucle temporelle nous faisant revivre inlassablement notre dimanche que nous aurions bien passé à autre chose qu’à combattre dans des mondes parallèles.
Pour faire simple, nous allons devoir pénétrer dans des mondes faits de désillusions. Les désillusions de certaines personnes qui pensaient trouver en Akihabara un certain idéal, mais que la réalité a vite rattrapés. Ce point précis est traité d’une façon vraiment intéressante car mettant en avant des faits directement tirés de l’histoire de ce quartier, nous apprenant alors pas mal d’anecdotes sur le passé, mais aussi l’état actuel de Akihabara.
Vous l’aurez alors compris, une fois toutes les personnes « sauvées » de leur désillusion, nous pourrons reprendre notre vie et la boucle temporelle prendra fin. Malheureusement, si le traitement apporté est original, nous nous retrouvons au niveau 0 de la mise en scène et l’on ne parle même pas de l’écriture des dialogues qui sont tout juste passables. Dès le début nous nous sommes heurtés à un problème récurrent dans les œuvres qui n’ont pas grand chose à raconter, c’est qu’elles vont vous décrire l’action au lieu de simplement vous la faire vivre, vous le répéter pour remplir les vides, et de ce fait, vous finirez par croire que vous incarnez un débile profond qui ne comprend rien à rien.
Ici les personnages sont plus horripilants qu’attachants et il nous a été compliqué de vraiment en avoir quelque chose à faire de leur aventure. L’humour, très présent, ne plaira pas à tout le monde et de notre côté, nous avons surtout trouvé qu’il manquait de subtilité. Pourtant il faut l’avouer, malgré ces soucis, le jeu possède un vrai cachet, déjà grâce à ce grand quartier d’Akihabara qu’il nous est possible de parcourir en intégralité, mais aussi grâce à son look parfaitement en adéquation, créant une vraie cohérence au sein de cet univers.
Akiba’s Beat a ce qu’il faut là où il faut
Akiba’s Beat fait partie de ces jeux japonais très typés et réalisés avec un budget vraiment limité. Il ne faut pas y voir pour le studio une envie de se faire un maximum d’argent, mais plutôt une envie d’offrir aux joueurs un contenu de passionnés pour des passionnés. Et c’est exactement le résultat qui nous est offert par le studio Acquire. Nous avons vu jusqu’ici quelques défauts qui risquent de rebuter le grand public, ce ne sont pas les graphismes datés qui risquent d’y changer quoi que ce soit. Cependant, l’ambiance d’Akihabara et la culture japonaise très ancrée dans l’univers devraient convaincre les habitués. On regrettera malgré tout le fait que la ville soit très figée et qu’elle ne suggère que peu d’interactions avec les environnements.
Au-delà de tout ça, il ne faut pas oublier que Akiba’s Beat est un action-RPG, ce qui suggère que le gameplay doit avoir certaines qualités afin que le feeling soit au rendez-vous, mais surtout que le plaisir de jeu soit assez conséquent pour nous donner envie de parcourir la foultitude de donjons qui nous sont proposés. Et nous sommes ravis de vous apprendre que malgré certains défauts, ce jeu nous a très agréablement surpris au niveau de son système de jeu.
Tout ce qui tourne autour du gameplay reste très conventionnel, nous pouvons équiper nos personnages de nouveaux vêtements pour augmenter nos statistiques telles que la défense, l’attaque, etc. Nous pouvons aussi acquérir de nouvelles compétences et la prise de niveau se fait à chaque fois qu’on atteint le seuil d’expérience requis. Mais là ou Akiba’s Beat trouve son originalité, c’est dans son système de combat vraiment très particulier.
Pour commencer, une fois entré à l’intérieur d’un donjon, vous pourrez le parcourir comme bon vous semble, et sur votre route, des ennemis seront visibles. Rentrez en contact avec l’un d’eux et vous déclencherez un combat qui se déroulera dans une arène cloisonnée. Vous aurez alors le choix entre une position fixe face à l’ennemi, ce qui vous permettra une meilleure précision, ou une position dite libre, qui vous permettra de parcourir le champ de bataille et ainsi d’aller d’un ennemi à l’autre en vous déplaçant librement.
L’alternance d’une position à l’autre se fait par simple pression d’un bouton et apporte un joli dynamisme rendant les combats plutôt captivants. Parcourir l’arène vous permettra de rester à distance des monstres le temps que votre jauge de points d’action se remplisse à nouveau. En effet, vous ne pourrez effectuer qu’un nombre d’action limité avant de ne plus pouvoir frapper. Ces actions pourront aller du coup simple et basique au déluge de combos fulgurants.
Les combats sont clairement le point fort du jeu : rapides, agréables, addictifs et au système très complet, il ne vous tardera qu’une chose, pénétrer dans un donjon pour vous faire les dents sur un bestiaire plutôt varié, malgré quelques spécimens manquant un peu d’originalité. On a ressenti une réelle envie des développeurs d’apporter leur pierre à l’édifice en proposant un gameplay différent et le moins que l’on puisse dire c’est que ça marche. Bon, par contre, on ne manquera pas de ressentir un peu de lassitude en ce qui concerne le parcours des donjons, qui nous offrent un poil trop de linéarité.
Pour terminer et rester sur un point positif, parlons rapidement de la bande-son qui est vraiment parfaitement maîtrisée dans son genre. La chanson d’introduction ne manquera d’ailleurs pas de vous mettre dans l’ambiance avec un son faisant très opening d’anime japonais. Les compositions au sein d’Akihabara seront peut-être un poil en dessous, mais en même temps, c’est le contexte qui veut ça. Par contre, lors des exploration des donjons, mais surtout lors des combats, rien à redire, c’est vraiment du bon boulot, qui rehausse bien la saveur générale du jeu.
Conclusion Akiba’s Beat
Sincèrement, ce jeu nous aura laissé dans l’expectative jusqu’à la fin. Autant toute la partie gameplay apporte toute sa saveur au jeu, autant le côté pseudo-Persona ne fait que nous montrer à quel point Persona le surclasse, et de loin. Akiba’s Beat n’est pas mauvais, il est juste perdu dans les jeux moyens qui auraient gagné à être dotés d’un plus gros budget de production. Les idées sont là, l’originalité aussi, les affrontements frénétiques ne manquent pas de procurer leur dose de plaisir et la bande-son saura certainement vous charmer. Mais le côté vide des environnements, les graphismes un peu datés et un scénario bien léger devraient surement rebuter les joueurs les plus exigeants. Pour notre part, le terme qui est revenu à la rédaction est : sympatoche. Un jeu qui, à petit prix, saura vous apporter de bons moments, et c’est ce qu’il faut en attendre, ni plus, ni moins.