On espérait pour la Switch 2 des joysticks à effet Hall, afin d’éviter que ne se reproduise cette grosse tâche sur le CV pourtant très bon de la Switch : le Joy-Con Drift. Le Drift, c’est cette usure prématurée quasi systématique des manettes Switch exigeant leur couteux remplacement, et qui pourrait être évité grace à la technologie dite de « l’effet Hall », remplaçant les points de contact de la manette par un champ magnétique. Résultat : moins de contact égal moins d’usure.
Mais avec la communication la plus déceptive de l’histoire des lancements de consoles (quasiment pas de nouvelle fonctionnalité, prix prohibitif, mode d’emploi interactif payant, augmentation du tarif des jeux, line up « day one » décevant, cartouches ne contenant plus les jeux complets…), il ne fallait pas s’attendre à de bonnes nouvelles concernant les Joy-Cons. Et en effet, rien ne confirme que la technologie sur laquelle repose les contrôleurs sera revue.
Au lieu d’adopter des manettes à effet Hall, Nintendo a trouvé un truc moins cher et plus malin pour s’éviter tout problème de Joy-Con Drift : il a simplement mis à jour ses conditions d’utilisation pour interdire aux joueurs de porter plainte ! C’est logique : plus de plainte, plus de problème.
Comme l’a relevé un utilisateur de Reddit, les conditions d’utilisation des comptes Nintendo, ou EULA (End User Licence Agreement, souvent traduit en français par CLUF, Contrat de Licence de l’Utilisateur Final) contiennent désormais un article 16 qui dit en substance :
« Cette disposition vous empêche, vous et Nintendo, d’intenter une action en justice, d’avoir un procès devant jury ou de participer à un recours collectif. Vous et Nintendo acceptez que l’arbitrage se fasse uniquement sur une base individuelle et non sous la forme d’un arbitrage collectif, d’un recours collectif ou de tout autre type de procédure représentative. Vous et Nintendo renoncez chacun au droit à un procès devant jury. » (traduit par la rédaction)
Nintendo impose ainsi à ses utilisateurs de passer par son propre service après-vente si des motifs de plainte devaient apparaître, et non plus par la justice. Ces dispositions concernent Nintendo of America et les comptes Nintendo des utilisateurs américains, et il nous semble compliqué de mettre en place une telle disposition dans les contrats d’utilisation en Europe, mais on sait que les services juridiques de Nintendo sont particulièrement efficaces…
Rappelons que c’est une plainte de l’association de consommateurs UFC-Que choisir qui avait permis d’obtenir une garantie « à vie » sur les Joy-Cons et la possibilité de les faire réparer gratuitement par Nintendo. Une plainte qui ne serait donc plus possible pour la Switch 2 si ces conditions d’utilisation étaient mise en œuvre en Europe.
On n’en est pas encore là, mais Nintendo ajoute une pierre de plus à cet édifice désastreux et bancale qui représente le lancement de la Switch 2. Est-ce le fait que la Switch est en train de devenir la console la plus vendue de tous les temps qui laisse penser à Nintendo qu’il peut se permettre tout et n’importe quoi ? En même temps, les joueurs lui donnent raison : malgré toutes les raisons de provoquer un beau bad buzz, les précommandes seraient à un niveau « historique » en France d’après la Fnac, quand la machine est déjà « sold out » aux Etats-Unis, et que certaines enseignes japonaises organisent des loteries pour accéder au précommandes…
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