Voilà 48 heures que les rédactions dites spécialisées jeux vidéo nous mettent la pression : Steam aurait été victime d’un piratage massif, nos données seraient dans la nature, et il serait urgent de changer nos mots de passe, en espérant que cela soit suffisant. L’angoisse est totale. Sauf que Steam s’est exprimé sur le sujet, et pour le dire vite : tout est faux.
« Il se peut que vous ayez entendu des rumeurs à propos de fuites d’anciens SMS précédemment envoyés à la clientèle Steam. Nous avons examiné les SMS en question, et avons conclu qu’il ne s’agissait pas d’une brèche des systèmes. Nous recherchons toujours la source de la fuite. La tâche est d’autant plus compliquée qu’aucun SMS n’est encodé pendant le transit, et que tout message de ce type est acheminé via plusieurs fournisseurs jusqu’à votre téléphone. La fuite comprenait d’anciens messages contenant des codes à usage unique valables pendant une période de 15 minutes, et les numéros de téléphone auxquels ils avaient été envoyés. Les données divulguées n’ont pas associé les numéros de téléphone aux comptes Steam, aux mots de passe, aux informations de paiement ou à d’autres données personnelles. »
La propagation de cette rumeur a tout d’une fake news : non sourcée, alarmiste, mais possédant un haut potentiel de clics. Et de nombreuses publications francophones ou étrangères se sont ruées sur le « sujet ». Car c’est ainsi que fonctionne l’immense majorité des rédactions. Si le paysage comprend de nombreux critiques qui font très bien leur métier, il n’y a que très (très) peu de journalistes menant des enquêtes sur le terrain. En France, les journalistes de Libération s’y sont (doucement) mis avec l’affaire Ubisoft ; Gautoz est l’un des seuls (peut-être le seul) journaliste français à réellement avoir des sources dans l’industrie (c’est aussi, par lien de cause à conséquence, pratiquement le seul journaliste français à publier des « scoops »).
Les autres ? Au-delà des tests (ce qui reste un point important) et des communiqués des éditeurs, ils copient les articles des collègues dans une course infernale dont le but est d’être le deuxième, donc le perdant. Ce qui aboutit à l’état de délabrement dans lequel se trouve le paysage journalistique du jeu vidéo. Les acteurs « gratuits » se repompent les uns les autres, ne faisant plus qu’agiter du vide, ou, pire, publier n’importe quoi faute de vérification, comme avec cette fake news du piratage de Steam. Et en même temps, ils privent de ressource la presse payante, qui, elle, aurait pu nourrir le secteur avec de vrais articles de fond, des articles sérieux, vérifiés, écrits pour leur contenu et pas juste pour arriver avant.
Alors on balance sur les voisins, mais mais est-ce qu’on est beaucoup mieux ? Nous aussi, nous relayons plus qu’à notre tour les actus des confrères. Mais à notre décharge, ou à notre crédit, on essaie de faire les choses bien, ou en tout cas, on aime à le croire. On ne fait jamais dans le click bait, on prend (le plus souvent) le temps de prendre du recul sur nos sujets, c’est même notre moto.
Au prix de l’audience, c’est certain. Nos « metrics » seraient surement meilleurs si l’on cédait aux titres putassiers (les « Ce jeu… » et autres « …mais faites vite »), mais on a choisi de jouer en mode « difficile » : le chemin est plus long, mais à l’arrivée, la satisfaction n’en est que plus grande !
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