On ne l’attendait pas là, mais Valve a fait des déclarations aussi raisonnables qu’appréciées sur les futures itérations du Steam Deck. La compagnie a en effet déclaré qu’elle ne sortirait pas un nouveau Steam Deck chaque année, mais attendrait plutôt un vrai gap technologique qui fera la différence, s’écartant ainsi du modèle malsain mis en place par l’industrie du smartphone.
Mais chassez le naturel… Une nouvelle version du Steam Deck vient en effet d’être annoncée : une machine identique à celle vendue jusqu’ici, mais montée dans une coque blanche. Voilà, c’est ça la nouveauté : la couleur du plastique. Et pour en bénéficier, il faudra s’acquitter de 30$ de plus que pour un Steam Deck noir, pour, on le rappelle, exactement le même matériel et les mêmes performances. Le plastique blanc doit être plus cher que le plastique noir, ce qui expliquerait en partie les tarifs pratiqués par Sony, mais interroge aussi sur le fait que la « petite » Xbox, la Series S, est blanche, quand la version la plus chère est noire ?
Plus sérieusement, on se demande quand même comment les joueurs ont pu à ce point passer le message aux industriels qu’ils étaient prêts à acheter n’importe quoi, à n’importe quel prix. Une PS5 Pro à pas loin de 1000€ (pour qui voudrait équiper sa console d’un lecteur optique et du support permettant de la mettre à côté de la télé), des collectors aberrants à plus de 100€ qui ne contiennent même plus de jeux, des éditions en version « Digital Deluxe » vendues 30 ou 40% plus chers pour quelques skins et la possibilité de jouer 3 jours avant le voisin…
Car ce qui semble être le point commun de toutes ces propositions marketing plus qu’osées, c’est la promesse de pouvoir briller en société : posséder (et afficher) ce que l’autre n’a pas réussi à trouver ; jouer (et streamer pour se montrer) avant tout le monde, et passer pour un « happy few », pour un privilégié du gaming, un membre de la noblesse du jeu vidéo.
Voulant ainsi être remarquable, exister aux yeux d’autrui, le joueur a-t-il encore à ce point sa revanche à prendre sur l’époque où « geek » et « nerd » étaient des insultes, ce temps où l’amateur de jeu vidéo était considéré comme un asocial ? Kameto remplit Bercy, League of Legend s’offre Linkin Park, Sonic et Mario dominent le box-office, toute la pop culture ne rêve que de se retrouver dans Fortnite… La revanche a été prise, les jeux vidéo sont devenus cools.
Reste maintenant aux joueurs à réussir à rester dans la case des « passionnés » sans pour autant tomber dans celle, pas très éloignée, des « pigeons »…
PS5 Pro ou comment PlayStation veut tuer le (video)game
Poulet
Nintendo Music – Big N surprend encore et lance son propre Spotify
n1co_m
Collectors – Quand les éditeurs deviennent leurs propres scalpeurs
Poulet