Le développement de Splitgate 2 traverse une zone de turbulence. Dans un message publié sur LinkedIn, le studio 1047 Games a en effet annoncé s’être séparé d’un « petit groupe de collaborateurs précieux ». Le motif évoqué : un recentrage des ressources pour perfectionner l’expérience de jeu, en réponse aux retours de la communauté. Aucune indication précise sur le nombre de personnes concernées, mais les cofondateurs Ian Proulx et Nicholas Bagamian ont choisi de ne plus percevoir de salaire jusqu’à la prochaine phase du projet.
Un recentrage qui fait des vagues
« Nous continuons à peaufiner l’expérience de jeu de Splitgate 2 en réponse aux retours de la communauté, et nous redirigeons nos ressources pour construire le meilleur jeu possible pour nos joueurs. Nous sommes attristés de voir partir nos collègues, et nous nous engageons activement à les aider à trouver de nouvelles opportunités. […] Merci à celles et ceux qui ont bâti ce jeu à nos côtés, c’est avec tristesse que nous leur disons au revoir, et nous ne serions pas là sans eux. À tous ceux qui jouent à Splitgate 2, nous continuons à travailler dur pour vous proposer davantage de contenu que nous savons que vous aimerez. Nous sommes déterminés à faire vivre ce jeu sur le long terme. » – 1047 Games
Une publication qui, malgré son ton empathique et son vernis de solidarité, sonne comme un exercice de damage control bien rodé et qui, surtout, s’inscrit dans une séquence déjà mouvementée pour le studio. En effet, quelques jours plus tôt, Ian Proulx avait déjà dû présenter ses excuses après une apparition controversée au Summer Game Fest, où il était monté sur scène coiffé d’une casquette « Make FPS Great Again » ; un pastiche pour le moins mal inspiré d’un slogan désormais chargé, devenu symbole politique dans une Amérique profondément divisée, qu’on avait déjà évoqué la semaine dernière.
Une provocation malvenue, d’autant que le studio sortait tout juste d’une polémique commerciale : la mise en vente d’un cosmétique virtuel à 145 dollars, rapidement ramené à 40 après un tollé général. 1047 Games avait alors dû s’engager à rembourser la différence aux joueurs déjà passés à la caisse, sans pour autant désamorcer complètement le malaise.
Symptôme d’un malaise plus large
Faut-il y voir un symptôme parmi d’autres ? Après une année jalonnée de restructurations, de reports et de revirements stratégiques, cette nouvelle secousse rappelle, une fois encore, la précarité de nombreux studios indépendants, même lorsqu’ils sont portés par une licence prometteuse.
Car derrière les discours de transparence, les gestes d’empathie calculés et les promesses d’un avenir radieux, demeure une réalité plus âpre : celle d’un secteur où l’élan créatif se heurte de plus en plus frontalement aux logiques économiques. Et si la passion reste bien le moteur de ces aventures vidéoludiques, elle ne suffit plus toujours à en garantir la stabilité.
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