Et la France n’y est pas pour rien…
Le jeu vidéo est, chez nous, partie intégrante de la culture, présent à la BNF et dans les médiathèques, faisant se déplacer le Ministre de la Culture lors de la cérémonie des Pégases (et ce, même si certaines sorties restent d’un autre temps comme cette déclaration du Président de la République lors des émeutes de juin dernier : « On a le sentiment parfois que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués »). Cette situation est une chance que ne connaissent pas de nombreux pays. Il aura ainsi fallu attendre 2024 pour que Cuba puisse sortir son premier jeu vidéo, Saviorless, à l’international !
Et la publication du jeu est une de ces belles histoires dont les acteurs font preuve de courage et de persévérance face à l’adversité et aux épreuves. Le développement de Saviorless ressemble lui-même au scénario d’un jeu !
Il faut se rendre compte que la petite île de Cuba, située environ 400 km au Sud de Miami, subit un embargo de son voisin Américain depuis 1962, ce qui handicape fortement son économie et son développement. À cela, il faut y ajouter le climat politique difficile : internet y est très contrôlé, longtemps accessible uniquement depuis certains postes publics, à des prix très élevés ; l’internet mobile n’est arrivé qu’en 2018…
Ce sont ainsi quatre ans de développement rythmés par les difficultés telles que des coupures d’électricité régulières, venant parfois supprimer plusieurs jours de sauvegarde, qui ont amené les deux développeurs du jeu à finalement proposer une démo, au moins « pour qu’il reste une trace » de leur travail, ainsi que le déclare Joshue Pagliery, moitié du studio Empty Head Games, cité par l’AFP. Démo qui, après plusieurs centaines de tentatives auprès de différents éditeurs, aura attiré l’attention du français Dear Villagers (Scourge Bringer, Fore Tales, The Forgotten City…).
Et le résultat, c’est Saviorless, un jeu de plateforme en 2D entièrement dessiné à la main, puisant son inspiration dans les univers dark fantasy. Si le studio revendique une inspiration puisée chez les néoclassiques comme Limbo ou Gris, on pense aussi à Blasphemous. Le jeu est disponible depuis le 2 avril sur PC (Epic et Steam), PlayStation et Switch.
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