Avec la sortie de Returnal ressurgit le débat sur la difficulté dans le jeu vidéo, celui-là même auquel on a droit à chaque sortie d’un jeu FromSoftware. La comparaison de Returnal avec un Souls apparaît d’ailleurs assez régulièrement, bien qu’elle soit un peu hors sujet : « difficile » n’est pas un genre de jeu (tout comme « long » n’est pas un genre de film)…
La petite différence ici est que le débat naît de l’attitude de certains YouTubeurs et autres figures des réseaux sociaux. Certains d’entre eux ont en effet pesté contre le jeu, le trouvant trop difficile, et donc selon eux, « inaccessible », et ont ainsi décidé tout bonnement de ne pas en parler (ils ne se sont, par contre, pas privés de parler du fait qu’ils n’allaient pas en parler. Business is business).
C’est une grossière erreur de leur part, et cela témoigne à la fois d’un certain état d’esprit, qui voudrait que tout soit immédiat, instantané, mais – et c’est à la fois plus étonnant et plus problématique – d’une certaine méconnaissance du jeu vidéo.
Returnal est un Rogue-like. Il s’affiche comme tel un peu partout. Son genre même implique de mourir, beaucoup, de progresser pas à pas en apprenant de ses erreurs. C’est ainsi que se joue le genre même du jeu. Alors oui, il faut prendre son temps, et demander au jeu de se dérouler bien tranquillement devant nos yeux de spectateur, c’est aller à l’encontre même de sa nature. Que l’univers soit beau, intrigant, et que les développeurs aient réussi à envelopper le tout dans un scénario prenant, c’est presque « juste » du bonus.
Lui reprocher sa difficulté et la nécessité de s’y impliquer pour avancer, c’est comme reprocher à un metroidvania les allers-retours sur la carte, ou à un versus fighting d’être un peu technique. On pourrait aussi regretter qu’un battle royale n’ait pas de mode solo…(!)
Au-delà de ça, l’immense majorité des acteurs de l’industrie et des joueurs plaide pour que le média soit pris au sérieux, voire considéré comme une forme d’art. Mais alors, cela va de pair avec la notion d’auteur. Soit le jeu vidéo est une industrie du divertissement, et doit produire des titres conformes aux goûts de la majorité, comme un fabricant de pâtisseries industrielles, soit c’est une forme d’art, à travers laquelle des créateurs expriment quelque chose, et il faut prendre leur travail tel qu’il est. Comme le font remarquer de très nombreux utilisateurs de Twitter prenant part à cette discussion :
Si ce débat sur la difficulté revient à chaque sortie d’un jeu qui réclame un peu de skill, cette fois-ci, pour Returnal, c’est un peu différent, puisque les critiques émanent entre autres de figures des réseaux sociaux au fort pouvoir de nuisance, ainsi qu’en témoigne la façon dont ils sont désignés : influenceurs. Il ne faudrait pas que leurs discours négatifs, parce qu’ils sont plus visibles, poussent les studios à modifier les jeux par souci marketing. On se dirigerait alors vers une production uniforme bien triste, alors même que Housemarque a salué Sony pour la liberté de création qui a été offerte au studio…
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