Après quelques années d’errance, Capcom a indéniablement su rectifier le tir pour sa saga Resident Evil. Variant les genres et les plaisirs depuis le septième opus, le studio nous aura proposé des épisodes originaux de qualité, et des remakes particulièrement réussis pour redécouvrir les origines de la saga. Resident Evil 4: Separate Ways vient compléter le contenu du dernier en date.
Mais si les développeurs ont su briller avec leurs derniers jeux, il n’en est pas exactement de même pour les DLC qu’ils ont pu nous proposer. Que ce soit Not a Hero ou End of Zoe pour Resident Evil 7, les deux propositions complétaient l’histoire sans panache. Plus récemment, Shadows of Rose avait su, malgré ses imperfections, se distinguer par son ambiance différente de celle de Resident Evil 8, une esthétique unique, et une façon différente d’approcher les combats.
À la différence de ceux-ci, Separate Ways est le remake d’un contenu additionnel, qui était venu accompagner la sortie de Resident Evil 4 sur PlayStation 2 en 2005. Force est de constater que les équipes ont tenu à rester fidèles à ce matériau originel, et que Resident Evil 4: Separate Ways est bien moins débridé dans sa proposition que leurs derniers DLC.
Une perspective nouvelle, mais futile
L’intérêt premier de Resident Evil 4: Separate Ways est de nous dévoiler les aventures d’Ada Wong à Los Lobos. Personnage énigmatique, aux apparitions aussi soudaines qu’appréciables dans RE4, on pouvait légitimement espérer comprendre ses intentions avec ce DLC.
Malheureusement, le mystère perdurera même après être venu à bout de cette extension. Separate Ways brasse du vent pendant cinq à six heures, et ne révèle finalement rien que l’on ne connaisse déjà : Ada est en mission pour Wesker, le grand vilain, à qui elle fait finalement faux bond après avoir aidé Luis dans sa quête de rédemption. Aucune information nouvelle sur son passé, ses motivations, ou sa relation avec Leon ne sera donnée.
Le jeu sera l’occasion de revoir certains dialogues du point de vue d’Ada, mais celui-ci n’ajoute finalement rien. Ces scènes déjà vécues tiennent plus de la redite que du clin d’œil, et n’auront d’autre intérêt que de rattacher l’intrigue d’Ada à celle de Léon et d’Ashley.
La légèreté du scénario n’est pas tant le défaut de ce DLC, c’est plutôt son manque cruel d’originalité, jusque dans la conception des niveaux qui sont, pour la plupart, des copies conformes de ceux traversés par Léon.
Hormis quelques scènes réussies, l’aventure ne nous aura nullement marqués, si ce n’est pour sa tendance à s’appuyer sur le jeu de base.
Que de la gueule
Les bandes-annonces nous laissaient pourtant imaginer un gameplay différent, plus aérien et rapide que celui de Léon, en pouvant s’appuyer sur l’utilisation du grappin d’Ada. En pratique, sa seule plus-value sera de pouvoir réaliser des attaques de mêlée plus rapidement, en se projetant sur les ennemis.
En dehors de cela, le grappin ne servira qu’à progresser dans l’environnement, au même titre qu’une porte que vous traverseriez pour passer d’une salle à une autre.
Si vous attendiez des nouveautés dans ce DLC, il faudra donc vous raviser. Les ennemis sont les mêmes, à part quelques boss, dont certains ont clairement été ajoutés pour donner un semblant de contenu inédit.
Le meilleur exemple est Pesanta, un monstre qui ne servira strictement à rien dans l’aventure, et dont l’arène de combat particulièrement mal conçue nous aura fait pester plus d’une fois.
Le gameplay de Resident Evil 4: Separate Ways s’appuie donc sur ses acquis, et va même jusqu’à nous proposer des énigmes au rabais et des zones de combat moins bien pensées.
Plutôt que de tenter de gommer les quelques imperfections de RE4 Remake, ou de se permettre quelques folies, Separate Ways se limite à proposer une expérience dans sa continuité, malheureusement plus monotone et plus classique. C’est bien dommage, tant le personnage d’Ada, qui se distingue par son charisme, nous laissait imaginer des aventures bien plus recherchées.
C’était probablement là un défaut inévitable de ce remake d’un DLC lui-même venu (à l’époque) compléter une histoire déjà aboutie. Malgré tout, l’univers du jeu reste respecté et cohérent, et nous n’avons qu’une hâte : voir annoncer l’arrivée d’un Resident Evil 9.
Resident Evil 4: Separate Ways partait avec un handicap : celui de remettre au goût du jour un simple DLC, après un remake particulièrement réussi. Bien qu’il soit plus convenu que le jeu de base, le manque d’inspiration se fait ressentir dans son scénario oubliable et son gameplay trop similaires. Plutôt que d’avoir cherché à innover, comme ce fut le cas pour les précédents DLC de Resident Evil, les équipes de Capcom donnent l’impression de s’être limitées volontairement au contenu additionnel de 2005.
Toutefois, pour moins de 10 euros, la proposition reste honnête, et ceux qui souhaitent retourner à Los Lobos, une fois prévenus, sauront y trouver un certain intérêt. Que ce soit pour découvrir l’aventure sous la perspective d’Ada, ou pour tenter de faire du high score, les bases de RE4 restent solides et plaisantes.
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